L'UQAM n'est pas seule à devoir faire face au problème des seringues à la traîne, aggravé cet hiver en raison de températures sibériennes. Cette situation touche plusieurs établissements et lieux publics du Quartier latin et du centre-ville de Montréal. Comment, dès lors, faut-il agir devant cette problématique et tenter si possible de la contenir?

Notre université a mis en place plusieurs moyens au fil des années, depuis l'installation de boîtes de récupération de seringues jusqu'au déploiement de patrouilles de sécurité dans les pavillons les plus fréquentés par les utilisateurs de drogues injectables. Elle a aussi fait appel récemment à l'expertise de la Direction de la santé publique de Montréal, qui analysera les pratiques d'intervention de l'Université et fournira ses conseils sur la meilleure manière d'agir durablement face au problème des seringues à la traîne. À ces mesures s'ajoutent toutes les actions que pose l'UQAM pour contrer l'exclusion sociale, la pauvreté et l'itinérance à Montréal. Que l'on pense par exemple aux travaux de recherche et de formation réalisés en partenariat avec des groupes communautaires grâce au Service aux collectivités, aux relations de l'Université avec les organismes du milieu comme Cactus, Spectre de rue et Pairs-aidants, ou à l'appui de tout premier ordre de l'Université à la campagne Centraide du Grand Montréal.

L'UQAM fait donc beaucoup, de toutes sortes de manières et depuis longtemps, pour exercer son rôle de partenaire solidaire et engagé dans le quartier. Avec son campus en plein coeur du centre-ville, dont une partie significative se trouve dans le quadrilatère des rues Sanguinet et Berri, et des boulevards René-Lévesque et De Maisonneuve, l'UQAM cohabite tous les jours avec les résidents, les travailleurs, les commerçants, les groupes communautaires, les touristes et, bien entendu, les personnes en situation d'itinérance.

La cohabitation sociale doit être conjuguée aux responsabilités de l'Université à l'endroit de la santé et de la sécurité de ses 43 000 étudiants et 5000 employés. C'est pourquoi l'UQAM, tout en demeurant ouverte à la recherche de solutions pour le quartier, ne peut, sans examen des alternatives possibles, appuyer l'implantation en plein coeur de son campus d'un site d'injection supervisée pour toxicomanes, comme le souhaite l'organisme communautaire Cactus.

Partenaire solidaire et engagé pour lutter contre l'exclusion sociale, l'itinérance et la toxicomanie, l'UQAM est avant toute chose une université. Les balises de son engagement doivent être circonscrites avec soin, à la lumière de ses responsabilités premières.