L'éditorial d'André Pratte, «Trois raisons de voter libéral», publié hier, a suscité de très nombreux commentaires, la plupart négatifs. Nous publions ici un échantillon des courriels reçus.

Déçue

Je lis La Presse+ depuis plusieurs mois et j'y trouve bien des qualités journalistiques. Mais en lisant votre éditorial du 3 avril, je n'en croyais pas mes yeux.

C'est à croire que quelqu'un voulait me faire un compte-rendu tout cuit de la campagne électorale afin de me dire pour qui je devrais voter.

Désolée, mais votre message n'est pas très bien accueilli de ma part. La démocratie, ça commence d'abord par la liberté de penser. Votre démarche journalistique manque de classe. Il y a déjà assez de copinage et de stratégies d'affaires à l'intérieur des partis politiques sans que vous veniez dire aux lecteurs pour qui voter.

Si vous êtes à l'aise avec votre approche, permettez-moi de douter de votre honnêteté... du moins de votre honnêteté intellectuelle.

Thérèse Munger

Trois raisons de voter PQ

1-Pour les femmes. Considérant que les femmes peuvent faire deux choses en même temps (contrairement à l'homme), je crois que nous aurions intérêt à laisser travailler l'équipe de Mme Marois encore un peu.

2-Pour confirmer que les Québécois ont acquis une solide confiance en eux. Qu'ils n'ont plus peur des peurs qu'on leur fait.

3-Parce qu'en économie, les entreprises québécoises qui ont réussi sont nombreuses. Elles forment des modèles reconnus dans le milieu des affaires et dans le monde.

Cher M. Pratte, en tout respect, faites-vous confiance, vous allez voir, ça marche.

R. Leblanc

Une position radicale

Je suis sidéré par votre éditorial. Bien évidemment, plusieurs de vos arguments tiennent la route. Mais de prendre une position aussi radicale, qui favorise directement un parti, m'apparaît comme du journalisme de très bas niveau. En fait, selon moi ce n'est pas du journalisme du tout. Vous y exprimez sans doute votre propre opinion ou celle de votre journal, mais je ne crois pas que ça démontre un grand respect de vos lecteurs. Ou peut-être ai-je mal compris quels sont votre rôle et vos objectifs. Je ne suis impressionné par aucun des partis et ne sais toujours pas pour qui je vais voter. Je peux cependant vous dire que votre prise de position rend le Parti libéral encore moins intéressant.

Pierre Daigneault

Dans notre dos et sur notre dos

Si la stabilité économique veut dire réélire un gouvernement libéral corrompu qui entretient des liens avec les petits amis et qui en fait payer la facture aux Québécois, je dis que j'en ai assez. Assez de jouer à l'autruche, ce qu'on a fait avec M. Charest, qui a fini par céder à la pression pour mettre en place la commission Charbonneau. Et on sait pourquoi. Si c'est ça, faire marcher l'économie, eh bien je préfère me serrer la ceinture! Les Québécois n'ont pas à avoir peur d'un référendum. S'il y en avait un, eh bien on aurait notre mot à dire! Avec le Parti libéral, tout se fait dans notre dos et sur notre dos.

Je suis en complet désaccord avec vous!

Denise Bernard, Saguenay

La véritable menace

Lorsque vous mentionnez l'inquiétude soulevée par les politiques irréfléchies du PQ en matière économique, pourquoi ne pas avoir parlé de la véritable menace que ce gouvernement a fait planer au-dessus de nos têtes?

Je parle ici de l'augmentation de 50 à 75% de l'impôt sur les gains en capital. Cette annonce se voulait même rétroactive. Rien ne dit que, reporté au pouvoir, surtout majoritaire, le PQ ne reviendrait pas à la charge. Cette modification toucherait les gains en capital des propriétés à revenu; pensons aux petits propriétaires qui occupent des plex, les épargnants qui possèdent des actions et des fonds mutuels, certains petits commerces ou entreprises, etc.

Jacques Châles

Une crédibilité perdue

Je suis un abonné et lecteur assidu de La Presse. Mon idée n'est pas arrêtée sur le choix que j'exercerai lundi. Oui, certaines lectures peuvent m'influencer, surtout lorsque les articles ont été rédigés avec objectivité. Toutefois, lorsque l'éditorial et la haute direction de La Presse prennent position ouvertement comme vous l'avez fait, cela me déçoit, car à mes yeux, vous perdez beaucoup de crédibilité.

Pierre Renaud, président fondateur

du Concours national de lecture


Pourquoi pas la CAQ ?

J'accepte les raisons mentionnées pour ne pas voter pour le Parti québécois. Cependant, je crois que vous vous sentez bien dans vos vieilles pantoufles et que vous semblez allergique au changement. Pourquoi ne pas faire confiance à un parti qui n'a jamais été au pouvoir, qui n'est pas corrompu et qui nous promet sensiblement les mêmes occasions de faire progresser le Québec, c'est-à-dire la CAQ?

Claude Duceppe

N'importe qui sauf Pauline

La dernière phrase de votre éditorial est particulièrement inspirée. Que pourrait-on y ajouter? Comme plusieurs, mon coeur vote CAQ (mon père répétait: «Qui paie ses dettes s'enrichit»), et ma raison m'a fait voter stratégiquement libéral. Anybody but Pauline!

Daniel Fortin

Honte à vous !

Vous vous offusquez à l'idée que PKP pourrait influencer les médias de Québecor; c'est voir la paille dans l'oeil du voisin. La Presse, et vous surtout, M. Pratte, êtes nocifs pour la démocratie au Québec. Vous avez toujours travaillé à détruire le mouvement souverainiste, vous préférez la corruption du Parti libéral et les manoeuvres douteuses de Philippe Couillard. Oui, j'espère que M. Péladeau orientera un peu ses médias, ce dont vous l'accusez. Si M. Péladeau avait adhéré au PLQ, nous n'aurions pas entendu les mêmes rengaines.

Cécile Veilleux

Unique au monde

La mauvaise foi et la partisanerie qui vous habitent n'ont aucun égal en ce monde. N'avez-vous pas une once de conscience? Je suis triste pour vous.

Marcel Lalonde, Salaberry-de-Valleyfield

Toujours dans le même sens

Je ne suis pas du tout surpris de votre prise de position en faveur du Parti libéral. C'est la suite logique de vos éditoriaux depuis toutes ces années à La Presse. Il s'agit clairement d'une façon d'influencer les électeurs en leur faisant peur. Vous avez certainement le droit de prendre position, mais vous allez toujours dans le même sens. Il semble que pour vous, il n'y a que le Parti libéral qui peut administrer le Québec, et ce, malgré tout ce que nous avons appris cette dernière année. Je suis un fidèle lecteur de La Presse et je vais le demeurer malgré tout.

Fernand Landry, Plessisville