Là où je vis, j'ai la liberté de croire, le choix de ma croyance et le droit de culte. Là où je vis, j'ai aussi la liberté de ne pas croire, le choix de l'incroyance et l'infime droit à l'irréligion. L'irréligion n'est pas l'apologie du nihilisme, ni une idéologie, ni un dogme, mais seulement le résultat d'une démarche personnelle de ne pas se conformer à une façon rigide d'appréhender le monde. Cela étant dit, ne pas croire n'est pas ne rien croire, et ne pas avoir la foi, n'est pas être sans foi.

Pour ma part, dans le coi mystère et le noir silence, je vis très bien sans dieu ni maître et N'EN VEUT PAS, N'EN AI JAMAIS VOULU ET N'EN VOUDRAI JAMAIS... En ce sens, j'aimerais en tant qu'athée que les pratiquants m'accordent la paix en certains lieux civiques (garderie, école, État) et considèrent avec égard ma vision des choses.

J'aimerais, aussi, que l'on ne confonde pas la nature absolue de la liberté, au caractère circonstanciel et relatif d'un droit, tel celui surfait de s'estimer toujours à propos, dans l'expression sans réserve de sa foi et ses pratiques. J'aimerais également que l'on réaffirme davantage que l'étendue des droits individuels est tributaire d'une indispensable liberté collective, que je nomme liberté de conscience.

J'aimerais que les religions, au-delà de leurs prétentions salvatrices, recherchent davantage la vérité que le pouvoir. J'aimerais qu'il soit dit que le pratiquant a déjà outrageusement un avantage fiscal, social et moral que je n'ai pas, en tant qu'athée, goy, infidèle et mécréant...

J'aimerais aussi qu'en m'opposant à des pensées mystifiantes, aliénantes, sectaires, métaphoriques et archaïques, interprétées et instrumentalisées jusqu'à plus soif, je ne sois pas pour autant considéré comme un raciste, un xénophobe, un islamophobe, ou un fanatique, incapable d'ouverture à la nouveauté et à la différence...

Avoir une approche critique, faite de constats, de recherches et de raisonnements, ce n'est pas vouloir avoir raison, mais espérer moins d'ignorance et plus de vérité. Souhaiter plus de cohérence et de cohésion ne signifie pas vouloir uniformiser et niveler les idées et les gens, mais vouloir plus d'harmonie.

Espérer mieux vivre ensemble dans plus d'universalité et de solidarité humaine, c'est oser dénoncer l'embourgeoisement des élites et des médias, la tolérance factice, l'imposture vénérée, les déterministes culturels désuets, la résistance aux changements, l'endoctrinement opportuniste, les allégeances haineuses, etc.

L'intention voulue n'est pas toujours l'intention juste. Par cela, j'entends que notre engagement envers un État de droit viable et valable, c'est d'abord et avant tout en défendant les exigeants principes d'une liberté commune et dans l'acceptation d'un espace neutre et affirmé que se trouve le vrai progrès.

Sur ce, je nous souhaite dans un esprit de bienveillance, une laïcité forte et impartiale, faite du meilleur des convictions modernes et des ferveurs millénaires...