À la fin de la semaine dernière, la Société des ponts a annoncé de nouvelles mesures pour corriger la situation sur le pont Champlain. Une deuxième voie a été retranchée en direction sud. La population québécoise fait face à une crise majeure. C'est la santé économique de la métropole et, avec elle, du Québec qui est en cause.

L'état d'une des poutres s'est dégradé et les méthodes de réparation préconisées ne sont plus applicables, selon les experts interviewés. Personne ne peut dire comment les éléments dégradés vont se comporter au cours des prochaines semaines.

Dans ce contexte, il est urgent que les partenaires s'alignent sur des cibles communes pour commencer rapidement la mise en chantier d'un nouveau pont. Les acteurs et les partenaires impliqués ne doivent pas contribuer à allonger les délais, ils doivent, au contraire, faire partie de la solution et travailler ensemble afin de devancer l'échéancier de construction.

Nous devons mettre toutes les ressources nécessaires pour construire cet ouvrage dans les meilleurs délais. Glen P. Carlin, ingénieur et directeur général de la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain, estime que le futur pont pourrait être construit en trois ans, suivant les appels d'offres. S'il faut travailler 24 heures sur 24, alors qu'on le fasse et prenons les moyens pour y arriver.

Par ailleurs, il faut rapidement s'entendre sur les solutions pour le transport en commun. Québec demande un train léger, un pont à deux étages et un concours international d'architecture. Avons-nous les moyens de tergiverser? Il en va de la sécurité des usagers.

Faut-il sacrifier la beauté du pont? Avons-nous le loisir de retarder les travaux pour tenir un concours d'architecture? Probablement pas, car la construction de ce nouveau pont ne fait pas partie d'un plan de développement urbain normal, c'est plutôt une réponse à une crise majeure.

Ce qui compte avant tout c'est la rapidité, la qualité et la sécurité. Le nouveau pont peut être beau sans passer par un concours d'ingénierie et d'architecture. Il peut être doté de transport en commun sans prendre des années pour tenter d'en arriver à un consensus.

Les autorités doivent prendre les décisions les plus appropriées afin de construire un pont qui produira la meilleure valeur à long terme, et ce, de la conception de l'ouvrage jusqu'à la fin de son cycle de vie. La qualité, la durée de vie et la fonctionnalité de l'ouvrage à venir doivent être privilégiées, sans compromis pour la sécurité des usagers.

L'Ordre des ingénieurs du Québec est d'avis que le cessionnaire - celui qui verra à la conception, la construction et l'entretien du pont - doit s'assurer de maintenir l'ouvrage en excellent état et sécuritaire jusqu'à sa fin de vie utile. L'option du péage assure la marge de manoeuvre nécessaire pour garantir l'entretien du pont à long terme. Un ouvrage de cette nature devrait avoir une vie utile d'environ 125 ans.

Il faut être réaliste, un nouveau pont coûte cher et exige de mettre en place des solutions durables pour les générations futures. La sécurité des usagers doit être la priorité de tous les intervenants. Il est temps de mettre fin aux oppositions qui entraînent des délais inutiles et commencer les travaux.