Trois dossiers majeurs pour la santé économique et touristique de Montréal sont en suspens depuis plusieurs années. Il est temps de passer à l'action. J'invite les candidats à la mairie à clairement exposer leurs engagements sur ces projets.

En premier lieu, avoir des vols directs avec l'Asie, l'Amérique du Sud et la Silicon Valley s'avère encore d'actualité et primordial pour le développement économique de Montréal. Une nouvelle liaison internationale se traduit par des retombées de plusieurs millions de dollars et des centaines d'emplois.

On peut se réjouir et féliciter Air Canada de maintenir dorénavant à l'année la route Montréal-San Francisco. Air Canada annonçait la semaine dernière de nouvelles liaisons au départ de Montréal vers, entre autres, Barcelone, Rome et Nice. C'est bien, mais Montréal y est déjà relié via Air Transat!

Dans le même communiqué, Air Canada confirmait, pour 2014, que son vol Toronto-Istanbul deviendrait quotidien, s'ajoutant aux vols de Turkish Airlines, toujours de l'aéroport Pearson à Toronto. Aéroports de Montréal (ADM) et la communauté montréalaise auraient certes applaudi d'en accueillir quelques-uns!

En outre, Montréal est toujours absente des corridors vers l'Asie et l'Amérique du Sud. Très bientôt, en novembre possiblement, Air Canada devrait nous faire part de ses intentions quant aux nouveaux vols vers ces deux continents pour 2014. Montréal attend avec espoir!

Un deuxième dossier m'apparaît prioritaire: l'accès au fleuve Saint-Laurent et de ses rives pour les Montréalais et les touristes, via le Port et le Vieux-Port de Montréal. La voie ferrée est un obstacle de taille et la Gare maritime Iberville, port d'embarquement et de débarquement pour les croisières internationales offre, malgré son efficacité, une image de hangar vieillot et peu accueillant. Il faut agir et réunir les acteurs concernés pour identifier des solutions viables afin de bonifier cet espace si névralgique sur les plans économique et récréotouristique. Chicago, Boston, Bilbao (Espagne) et Guayaquil (Équateur) ne sont que des exemples parmi tant d'autres qui ont réussi avec succès cette modernisation urbaine. Pourquoi pas nous?

En troisième lieu, un mot sur le parc du Mont-Royal. La ville a investi des millions pour le Chalet de la Montagne (sous-utilisé) et le Lac-des-Castors. Dans un souci de développement durable, des mesures doivent être envisagées pour diminuer, voire éliminer la circulation tant des autos que des autobus touristiques.

Pourquoi ne pas privilégier un «cable car» (funiculaire) électrifié sur l'emprise même de Camillien-Houde, à partir du carrefour Mont-Royal-Chemin Côte-Sainte-Catherine, pour accéder aux belvédères, au Chalet et au Lac-des-Castors? Seul le tronçon Côte-des-Neiges-Lac-des-Castors serait alors accessible aux autos, permettant aussi l'accès aux cimetières.

Par ailleurs, relier de façon aérienne le Chalet avec le Vieux-Port, l'ile Notre-Dame et la Rive-Sud serait également spectaculaire (voir Rêver Montréal, collectif sous la direction de François Cardinal) et représenterait sûrement une expérience inoubliable pour tout visiteur. Certains banlieusards, dans le cadre de leur travail, pourraient l'utiliser dans leur déplacement quotidien. 

On peut s'inspirer de la gondole du fabricant jérômien Doppelmayr «Peak 2 Peak» de Whistler-Blackcomb, longue de 4,4 km, d'une durée de 11 minutes et d'une capacité de plus de 6000 personnes/heure dans chaque sens. Le People Mover de Venise ou le téléphérique de Coblence, au-dessus du Rhin, sont d'autres exemples ou concepts à imiter pour Montréal.

Bref, ces trois dossiers, dont on parle pour certains depuis plusieurs années, constituent des points majeurs de développement pour l'avenir de Montréal. Leur succès dépend du leadership du maire (ou de la mairesse) qui doit s'investir pour faire arriver les choses. Le statu quo est inacceptable.