Nous sommes des restaurateurs d'expérience, faisant affaire à Montréal depuis des décennies. La Presse et The Gazette ont publié récemment des articles associant notre restaurant à la criminalité qui ont eu des répercussions négatives importantes et qui exigent des corrections et précisions.

Le Cavalli n'est ni le «fief» ni le «repaire» ni l'«antre» d'aucun groupe organisé issu du monde interlope. Il est un restaurant réputé du centre-ville de Montréal, fondé il y a près de 10 ans, et fréquenté par une clientèle régulière provenant du monde politique, artistique, financier et sportif, ainsi que par des touristes de tous horizons.

Il est inacceptable de déduire que notre restaurant serait sous le contrôle du crime organisé parce que des individus ayant eu affaire à la justice viennent y manger à l'occasion. Si certains individus sont bien connus des autorités policières, ils ne le sont pas nécessairement de nous. Comment nous reprocher de laisser entrer des clients alors que nous ignorons leur profession? Et sur quelle base pourrions-nous refuser l'accès à ces individus s'ils se comportent correctement? La Charte québécoise des droits et libertés exige que les lieux publics, incluant les restaurants tel le Cavalli, soient accessibles à tous.

Il s'agit d'une problématique à laquelle font face tous les restaurateurs de Montréal.

Nous analysons actuellement avec diligence les allégations qui ont été portées devant la Régie des alcools, des courses et des jeux par les autorités policières. Gérer un établissement public, surtout quand il s'agit d'un lieu de détente et de plaisir, comporte ses défis. Malgré tous les efforts déployés en ce sens, il n'est pas toujours possible de contrôler ou de prévoir les actions de certains clients se trouvant dans l'établissement. Nous tenons à réitérer et renouveler notre engagement total de collaborer avec les autorités policières.

Nous sommes les seuls propriétaires du restaurant Cavalli. Nous dirigeons une des grandes tables de Montréal, fréquentée par des milliers de clients. Il s'agit de notre plus grande fierté.

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Les observations des policiers

Dans un article publié le 23 juillet, La Presse rapportait que la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) avait remis aux propriétaires du Cavalli une nouvelle convocation (une autre a été émise en juin) et que des audiences auraient lieu dans les prochains mois. Ce document rassemble des dizaines d'observations faites par la police de Montréal entre 2006 et 2013. Nous précisions simplement que, selon la police, cet établissement qui se décrit comme le lieu de rassemblement d'une «clientèle raffinée» était notamment fréquenté par des membres du crime organisé. Enfin, nous rapportions les propos de certains policiers qui ont trouvé que des clients interpellés se comportaient comme si l'endroit leur appartenait.

Mario Girard

Directeur principal de l'information

La Presse