Le scandale politique qui se développe en Colombie-Britannique impliquant des fonctionnaires qui auraient courtisé le vote ethnique est un signe des temps. Le multiculturalisme au Canada est un stratagème utilisé à des fins politiques.

Le Parti libéral du Canada a créé le multiculturalisme dans les années 60 afin d'intégrer les nouveaux immigrants dans la société canadienne. L'objectif déclaré était d'encourager et de célébrer la diversité culturelle au sein d'un Canada bilingue. Mais sous cette bonne intention, il y avait une stratégie politique pour acheter le vote ethnique. Le multiculturalisme est devenu un programme de marketing financé par l'État. Le gouvernement a utilisé l'argent des contribuables pour acheter des photo-op avec les dirigeants ethniques - habituellement dans des villes multiculturelles comme Montréal, Toronto et Vancouver. Par ces pratiques, on espérait obtenir un plus grand soutien lors des élections générales.

Bien que les libéraux de Trudeau ont institué cette stratégie, les gouvernements qui lui ont succédé, qu'ils soient dirigés par Brian Mulroney, Jean Chrétien et Stephen Harper l'ont également adopté afin d'exploiter le potentiel de vote des Canadiens d'origine ethnique. Cette politique existe depuis un demi-siècle et ses résultats sont troublants. Bien que nous, conservateurs, y référions comme une façon de rejoindre les membres des communautés ethniques, je crains que nous continuions la politique libérale de profilage de la population canadienne basé sur la race, la couleur et la religion.

Mes parents ont été la cible de cette politique lorsqu'ils sont arrivés au Canada dans les années 50. Comme la plupart des Canadiens qui ne sont pas d'origine britannique ou française, ils ont appris que cette politique était non seulement erronée, mais en fait méprisante.

Le multiculturalisme a engendré la création de Canadiens d'identité hybride. Mes parents me disent toujours que les gens - le plus souvent les politiciens - les appelaient des gréco-canadiens comme d'autres sont maintenant appelés italo-canadiens ou sino-canadiens. Ils traversèrent une période d'intégration avec cette appellation, ce qui a engendré plus de confusion et de difficultés que de bénéfices. En raison de cette identité hybride, il fut plus difficile pour les communautés ethniques de s'adapter et d'atteindre une réussite économique et sociale dans leur nouvelle patrie.

Créées en plein coeur de la vague d'immigration des années 60 et 70, ces identités hybrides issues de la politique nationale de multiculturalisme ont également contribué à la formation de ghettos, particulièrement à Montréal et Toronto. Ceux-ci, à leur tour, ont engendré la méfiance et le racisme chez les voisins anglophones et francophones.

Le Canada est une société bilingue, multiculturelle et multiconfessionnelle, mais faite de citoyens à part entière. Plutôt que de continuer cette politique trompeuse du multiculturalisme, nous devons trouver des façons d'encourager les nouveaux immigrants et remplacer le multiculturalisme par une politique d'intégration. Nous devons trouver des façons concrètes d'aider les nouveaux arrivants à s'établir au Canada et à assumer leurs responsabilités en tant que citoyens. Nous devons être plus fermes et nous attendre à un engagement commun de la part des nouveaux arrivants relativement au maintien de nos libertés fondamentales, la primauté du droit et le respect des droits de l'homme.

Les membres de diverses communautés ethniques sont las des platitudes et des discours vides et condescendants. Ce sont des membres actifs à tous les niveaux de notre société (politique, affaires, académique et professionnel). Ils ne réclament aucun statut particulier de leurs compatriotes canadiens. Ils ne veulent que des chances égales pour contribuer au développement continu de leurs communautés. C'est ce à quoi ils devraient s'attendre et c'est ce que nous devrions nous attendre d'eux.