De la commission Charbonneau, je dirais une chose: je suis davantage choqué par notre attitude, nous le grand public, que des faits révélés.

D'abord, tout ceci se produisant au niveau municipal, j'en retiens que les gens ne s'intéressent pas à la chose politique, ni à sa gouvernance ni à ses règles de fonctionnement. Aussi, lorsque vient le moment d'aller voter, peu se déplacent. Que sont devenus le citoyen et ses valeurs alors qu'il semble que nous ne souhaitions plus n'être dorénavant que des contribuables aux yeux de l'État? M. Harper, à ce chapitre, nous enseigne bien sa leçon.

Comment faire alors pour ramener le citoyen au coeur des préoccupations de l'État et de ses commettants eux-mêmes? En ce moment, nous ne réclamons plus que des impôts réduits et une réduction de la taille de l'État. Et à ce titre, l'éthique, le jugement et le bien commun ont foutu le bord.

Quel projet de société pour le Québec? Interrogation simple et laborieuse à la fois, qui se pose depuis que la souveraineté n'est plus à l'agenda. Je ne crois pas que seuls les politiciens soient responsables du gâchis constaté chaque jour sur nos écrans de télévision.

Je pose la question: le Québec ne serait-il plus qu'un vaste cirque? Pensons-nous véritablement que le rire nous sauvera? Nous avons une responsabilité commune vis-à-vis des résultats actuels à la commission. Autres choses que prévoient nos règles démocratiques pour le maintien de la vie démocratique elle-même, rien qui vaille! Rappelons-nous, le gouvernement libéral de Jean Charest exigeait de chacun de ses ministres qu'ils ramènent dans les coffres du parti, 100 000$. Comment y arriver? Ça exige bon nombre de soirées spaghettis, ne croyez-vous pas?

La recette actuelle, à laquelle nous adhérons tous, est en cause bien plus que les individus. Et, qu'à mourir de rire devant le Bye Bye et ainsi pointer des personnalités politiques, nous faisons fausse route. Nous prétendons avoir trouvé ailleurs le problème pour éviter de voir le pou chez soi, et en conséquence, cela réclame davantage qu'une brassée de linge sale. Cela exige de tous une prise de conscience collective et une réappropriation du politique par le peuple. Pourrions-nous, pour une fois, cesser de rire? Il n'y a rien d'amusant, et arrêtons également de nous choquer des autres en évitant bien sûr de voir notre propre responsabilité!

Où est le citoyen? Pourrait-il finalement s'impliquer davantage et décider de ses institutions et de ses règles ainsi que de ses valeurs?