Qui désirons-nous comme nouveau pape? Il est difficile pour un simple mortel de répondre à cette question sans d'abord s'intéresser à ce qui se passe actuellement à Rome, plus précisément au Vatican.

Que l'on soit croyant ou non, pratiquant ou non, catholique ou d'une autre religion, l'événement qui se déroulera au cours des prochaines semaines mérite notre attention. Pourquoi? Parce que le pape est la personnalité politique (au sens large) la plus importante sur la planète, avant même les présidents ou premiers ministres des plus puissantes sociétés actuelles dans le monde.

Actuellement, il y a un engouement pour un certain archevêque québécois, Mgr Marc Ouellet, que je respecte d'ailleurs parce qu'il est un homme d'Église et qu'il mérite d'abord une reconnaissance de sa fonction avant de «lui lancer la première pierre». Mais ce n'est pas mon premier choix. Il y a d'autres candidats plus intéressants si nous voulons que ça change.

Toute personne qui s'amène à une campagne électorale (et c'est bien de cela qu'il s'agit - le fameux conclave) désire faire valoir ses forces, ses aptitudes et sa volonté de faire les choses autrement. C'est ce que Benoît XVI a fait au cours de son règne même si, parfois, ça a été contesté et très mal reçu (l'interdit de l'usage du condom dans des pays où le sida fait des ravages, par exemple).

Alors, qui est le mieux placé aujourd'hui pour apporter un vent de changement dans notre Église qui en a tant besoin?

Je suis favorable à l'élection d'un pape «non italien» et je dirais même «non européen», question d'aller puiser dans les ressources humaines de l'Afrique ou de l'Amérique latine. Et d'amener un pasteur au Saint-Siège qui est davantage à l'écoute de la pauvreté sous toutes ses formes qu'à l'écoute des besoins d'organisation (structures, finances et édifices).

Car la pauvreté, c'est d'abord financier et matériel, mais c'est également tout ce qui touche les dépendances (jeu, sexe, drogues, alcool, pouvoir) et qui empêche la personne humaine d'être en équilibre et en harmonie.

Donc un nouveau pape qui sera accueillant à toutes les cultures qui peuplent cette planète et qui ne demandent que des accommodements (on connaît ça, nous les Québécois, les accommodements) dans la manière de vivre notre spiritualité, notre religion (catholique ou chrétienne) et nos rites de passage. La pratique de la religion, c'est une affaire de tous les jours, pas seulement «du dimanche».

Ainsi, un pape qui accepterait de laisser plus de place aux femmes au sein de l'Église en terre québécoise, à titre de «projet-pilote» par exemple, cela n'apporterait que du positif, puisque chez nous, l'égalité «homme-femme» fait partie de nos habitudes sociales et même politiques. Et cette ouverture amènerait déjà un vent de renouveau à cause du fait que la société a besoin de toutes les qualités que les femmes apportent là où elles sont engagées. Elles sont présentes actuellement, mais l'Église (officielle) ne les reconnaît pas dans leur entièreté. Et nous verrions apparaître des couples encore plus unis et plus engagés dans leur foi au sein de toutes nos communautés.

Ce ne serait qu'un début et un renouveau éventuel à l'importance de la vie spirituelle chez tout être humain. Nous pourrions voir naître davantage de communautés d'Église à «échelle humaine» (car il en existe déjà, mais en un trop petit nombre) en marge des paroisses officielles.

Continuons de rêver en espérant que l'Esprit-Saint soufflera «du bon bord» et qu'il influencera suffisamment les cardinaux afin qu'ils choisissent un nouveau leader catholique qui saura répondre à nos attentes et nos besoins.