Les députés sont censés être à l'écoute de la population. Au printemps dernier, dans le but de permettre aux universités d'offrir des cours de qualité internationale, le gouvernement libéral a décidé d'augmenter les droits de scolarité des étudiants au lieu de refiler la facture aux contribuables. Selon des sondages, 68% de la population s'est prononcé en faveur de cette manière de procéder.

Au lieu d'écouter la population, Pauline Marois a écouté les étudiants; pas tous les étudiants, pas la majorité des étudiants, seulement ceux qui criaient le plus fort. Elle a fièrement affiché son carré rouge sur sa poitrine et elle leur a promis mer et monde, et ce, sans dénoncer la violence et le désordre dont ils étaient responsables. Par ses agissements dans la rue, elle a approuvé ce désordre et fait perdurer la grève des étudiants en les appuyant. Il en a résulté que le Québec a connu une longue, trop longue période de bouleversement et que beaucoup de personnes ont craint pour leur sécurité.

Cela n'étant pas assez, elle a jeté le blâme sur le gouvernement libéral pour tout ce qui s'est passé ce printemps en jouant les Ponce Pilate. Elle a même accusé l'ancien gouvernement d'être responsable de la facture de 90 millions de dollars qu'aurait coûté cette crise. Elle ne réalise pas qu'elle a elle-même contribué à l'augmentation des coûts engendrés par cette crise en nuisant aux négociations et en lassant croire aux étudiants qu'avec elle, ce serait différent. Elle leur a donné l'espoir qu'ils gagneraient leurs revendications s'ils l'aidaient à défaire le gouvernement en place.

Ce faisant, elle s'est servie des étudiants afin de promouvoir sa campagne électorale en leur faisant croire qu'elle seule pouvait dénouer l'impasse dans laquelle ils se trouvaient, sachant fort bien que le Québec n'avait pas l'argent nécessaire pour financer ses promesses.  

Maintenant qu'elle est au pouvoir, elle renie ses promesses. C'était inévitable. Pour se sortir du pétrin, Mme Marois a promis un sommet sur l'enseignement supérieur.  

Depuis, le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur a réduit les budgets des universités, et les associations étudiantes font chanter le gouvernement concernant leur présence à ce sommet. Les étudiants, les recteurs, les professeurs et j'en passe parlent d'un sommet dont les résultats sont déjà décidés. Pour financer ses promesses, Mme Marois a dû couper un peu partout, entre autres dans les budgets associés à la santé et à la recherche. C'est à croire que nous devrons instaurer une nouvelle loterie où les prix seront des soins hospitaliers.

On parle aussi d'indexation des droits de scolarité au coût de la vie, de modulation des droits de scolarité en fonction des disciplines étudiées ou des universités. En somme, c'est n'importe quoi.

Mme Marois ne sait plus comment sortir son gouvernement de ce problème des droits de scolarité. Il ne serait pas surprenant qu'elle refile ce problème aux contribuables du Québec, véritable vache à lait du gouvernement. Ceux-ci devront probablement encore une fois payer la facture.

Les universités n'auront pas l'argent pour donner des cours de qualité, ainsi la qualité des cours universitaires va baisser. Nous vivrons encore une fois un nivellement de l'instruction vers le bas.

Il ne serait pas surprenant que les universités, par suite du manque d'argent, commencent à donner des cours dans des auditoriums bondés d'étudiants au lieu de les donner dans des locaux accueillant un nombre restreint d'étudiants. Adieu la possibilité de poser des questions au professeur, adieu la personnalisation de l'instruction. Seuls les plus talentueux pourront survivre dans un tel milieu. Les étudiants n'ont pas fini d'en baver.

Le gouvernement Marois prédit qu'avec l'indépendance du Québec nous pourrions avoir la gratuité universitaire. Comme on n'a pas les moyens maintenant, comment réussirions-nous à les avoir une fois que nous serions indépendants?

Au printemps dernier, le gouvernement Marois a semé le vent, elle risque maintenant de récolter la tempête. Il est à espérer que cette tempête ne fasse pas sombrer le Québec...