Les médias parlent souvent du difficile partage des voies de circulation entre les autos, les vélos et les piétons. Chacun a besoin de se déplacer que ce soit pour le travail, les courses ou les loisirs. L'achalandage, les distances, la signalisation plus complexe et l'aménagement urbain pour n'en nommer que quelques-uns, sont autant de facteurs qui complexifient ce partage.

Pour les personnes ayant une déficience visuelle, se déplacer avec sécurité devient souvent un défi. En cette semaine internationale de la canne blanche, permettez-moi d'attirer votre attention sur l'aide que vous pouvez leur apporter.

J'enseigne à mes clients à se déplacer avec sécurité dans différents milieux selon leur besoins et leurs habiletés. Ils ont des pathologies visuelles qui occasionnent des pertes de vision variables; si certaines personnes sont atteintes de cécité totale, la plupart possèdent un résidu visuel.  Elles vivent cependant toutes des incapacités dans leur déplacement.

Imaginez que vous ne pouvez lire les noms des rues ou le numéro de l'autobus qui arrive; que vous êtes incapable de voir les voitures à une distance acceptable avant de vous engager à traverser; que vous ne pouvez distinguer le feu piéton ou que vous perdez de précieuses secondes à le chercher, que vous ne percevez plus le contraste entre le trottoir et la rue ou encore que vous ne distinguez pas les « bacs » sur les trottoirs ou les immenses miroirs des autos stationnées avant de les heurter de plein front...

Selon leur besoin, certaines personnes utilisent la canne blanche dite de détection; elle peut être longue ou plus courte.  Retenez toutefois que quand c'est blanc, c'est blanc, et que cette personne ne peut voir tout comme vous.

Outre utiliser une canne qui l'identifie et lui permet de détecter les obstacles, la personne doit apprendre des stratégies pour se déplacer notamment utiliser les sons, mémoriser un trajet bref, c'est le rôle de la réadaptation en orientation et mobilité de les lui enseigner mais votre contribution, comme automobiliste, est précieuse. Voici comment.

- Aux intersections contrôlées par des feux ou des arrêts, respectez les lignes d'arrêts. La personne n'aura pas à vous contourner, risquant moins de dévier dans la rue.

- N'arrêtez pas non plus à 15 mètres. Elle a besoin d'entendre votre véhicule pour déterminer votre présence, comprendre le sens de la circulation et décider du moment de traverser.

- Ne klaxonnez pas pour l'inviter à traverser, elle va plutôt comprendre qu'il y a un danger et préférer attendre.

- Finalement, ne lui envoyez pas la main! Il est peu probable qu'elle la voit.

Si la plupart de ces comportements ou attitudes des automobilistes sont empreints de bonnes intentions, la conduite normale, patiente et prudente est de loin votre meilleure contribution pour permettre aux personnes ayant une déficience visuelle de se déplacer avec sécurité.

À tous, bon partage de la route.