Plusieurs qualifient l'exercice entourant le Sommet sur l'enseignement supérieur de «dialogue de sourds», d'une «guerre de chiffres» ou même d'un «dîner de cons», comme si nous n'étions pas tous capables de pertinence, comme si nous n'étions pas capables de grandes choses, comme si tout était perdu d'avance.

Le regroupement des étudiantes et des étudiants des cycles supérieurs de l'Université de Sherbrooke (REMDUS) n'adhère pas à la vision pessimiste qui circule. Il croit en la société québécoise. Il voit plutôt dans la démarche du Sommet la possibilité de retrouver, enfin, les conditions propices à faire avancer les missions de l'université. Il y voit plutôt un exercice démocratique porteur d'avancement.

Rappelons-nous le contexte qui a mené à cette démarche. Il y a encore peu de temps, nous étions dans les rues, l'avenir de notre société s'était mobilisé, soutenu par les couches les plus diverses, comme si pour un instant, le choc générationnel n'était plus, comme s'il existait des enjeux qui brisaient toutes nos différences, comme si seules nos idées nous polarisaient.

Les idées de la société se sont opposées, trop souvent dans l'agressivité et dans les rues ces derniers mois, probablement par dépit, mais avec courage. Aujourd'hui, à travers la démocratie et le dialogue, nous avons réussi, ensemble, à transposer ce débat autour d'une table, non sans efforts et sacrifices. Cet équilibre est fragile, mais important. Encore maintenant, le monde universitaire vit les conséquences de ces évènements.

Alors qu'une multitude d'acteurs sera réunie autour d'une même table, soulignons un constat: qu'on parle de «sous-financement» ou «mal-financement», toutes et tous s'entendent pour dire qu'il n'y a pas suffisamment de ressources allouées pour les missions fondamentales des universités, soit l'enseignement et la recherche.

Le savoir et la jeunesse restent la force d'une société. Dans un univers aussi globalisé, il est impossible de croire que le Québec pourra tirer son épingle du jeu sans investir massivement dans le savoir et principalement dans la recherche.

Il est temps de faire abstraction de nos intérêts divergents. Il est temps de se tourner vers le futur du Québec. Peu importe que nous soyons étudiante ou étudiant, employeuse ou employeur, rectrice ou recteur, députée ou député, travailleuse ou travailleur, citoyenne ou citoyen ou autres, nous avons toutes et tous intérêt à développer le savoir et la jeunesse. Utilisons ce tremplin qu'est le sommet, pour se solidifier comme société et travailler dans une même direction. Il faut recentrer les universités au coeur de notre vision collective. Il faut s'imposer l'éducation comme priorité et en faire la valeur première du Québec: c'est notre devoir, c'est notre responsabilité face aux générations futures. Le Québec ne peut se permettre de sortir de cette démarche sans résultats et chacun de nous en porte la responsabilité. Il faut d'abord y croire, pour ensuite le faire!