Le ministre de la métropole, Jean-François Lisée, aurait pris position en faveur du bilinguisme dans les services offerts par la Société de transport de Montréal (STM). Comme société responsable, la STM offre déjà des services bilingues en ce qui concerne les consignes de sécurité. Pour le reste, l'information est transmise en français à tous les voyageurs, ce qui est normal dans la première ville française d'Amérique.

Si la STM ouvre la porte au bilinguisme dans ses services offerts aux usagers du transport en commun, l'un des derniers remparts contre une bilinguisation accélérée de Montréal tombera alors. Étant donné que les deux langues française et anglaise sont loin d'avoir le même pouvoir d'attraction, cette décision ouvrirait la porte à moyen terme à un retour à la prédominance de l'anglais, comme cela a été le cas jusqu'au milieu du siècle dernier.

Rien n'empêche, selon moi, un changeur gentil et poli de s'adresser en anglais à un Québécois d'origine britannique ou à un touriste de passage. Mais donner un service en anglais à un allophone devenu anglophone contribuerait à envoyer le message que l'on peut très bien se débrouiller sans parler français pour vivre à Montréal.

De plus, ce serait renoncer à faire du français la langue commune au Québec. Et ce serait susceptible d'entraîner de grandes divisions et de grands affrontements dont nous pourrions nous passer.

Il ne faudrait quand même pas reculer sur toute la ligne face à la communauté des affaires et à la communauté anglophone, comme le gouvernement Marois le fait présentement. Il y a quand même des limites à vouloir être gentil et bien perçu.