Dans sa lettre ouverte, le vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de l'Université de Guelph, Sylvain Charlebois, écrivait « qu'une rationalisation du débat utilisant des faits scientifiques servirait grandement la cause de l'industrie, ce qui permettrait aux consommateurs de mieux connaître ce qu'ils achètent. »

Or, des données scientifiques récentes provenant de cinq études indépendantes existent déjà et permettent à la fois de rassurer les consommateurs en ce qui concerne la salubrité des aliments biologiques et de confirmer l'importance de l'apport environnemental et économique du bio.

Sur le plan de la sécurité alimentaire, une étude parue en 2012 dans la prestigieuse revue américaine Annals of Internal Medicine confirme que la consommation de produits biologiques réduit l'exposition aux résidus de pesticides et la résistance aux antibiotiques.

De plus, en ce qui a trait à la contamination possible par des bactéries pathogènes, l'étude conclut « qu'il n'y a pas de différence quant au risque de contamination bactériologique entre les produits biologiques et les produits conventionnels». Cette étude d'envergure couvre 45 ans (janvier 1966 à mai 2011) et a été menée par un groupe de 11 chercheurs, à partir de sept bases de données.

Sur le plan environnemental, l'étude du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec, faite à partir d'une revue scientifique et parue en octobre 2011, ne peut être plus claire en concluant que «le mode de production biologique est celui qui présente généralement les meilleures performances environnementales». D'ailleurs, une méta-analyse européenne, parue en 2012 dans le Journal of Environmental Management, vient appuyer par des arguments bien étayés ce constat du ministère québécois.

Sur le plan économique, les résultats d'une étude américaine, dévoilés en 2011 par le Rodale Institute, indiquent que, « si les rendements en production biologique sont généralement moins élevés lors des premières années de conversion, ils tendent toutefois à se redresser par la suite pour atteindre des rendements comparables à d'autres systèmes de production ». De plus, une étude de marché, publiée par la Firme ÉcoRessources Consultants en 2011, confirme le fait que la confiance des consommateurs envers ce type de produits est justifiée par un système de contrôle où la mention « biologique » est réglementée et surveillée de la terre à la table. La même étude fait ressortir également l'exceptionnelle croissance de la demande des consommateurs d'aliments biologiques, qui atteint plus de 10% par année depuis plus de 10 ans, avec un marché nord-américain évalué à 35 milliards en 2011.

Au Québec, les 1300 entreprises détenant une certification biologique sont engagées dans un processus rigoureux qui garantit la crédibilité et la notoriété des quelque 5500 produits québécois mis en marché. Les produits biologiques complètent donc avantageusement la gamme de produits agricoles et agroalimentaires québécois sur les tablettes des magasins. C'est pourquoi il est grandement temps de considérer le développement du secteur biologique comme un incontournable et d'en tenir compte par des mesures de soutien adaptées dans la prochaine politique agricole et agroalimentaire du Québec.