Cela fait maintenant trois ans qu'Haïti a subi l'une des plus graves catastrophes naturelles du monde. Ce samedi, des millions d'Haïtiens commémoreront cette tragédie en l'honneur des membres de famille, amis et collègues qu'ils ont perdus le 12 janvier 2010.

Après trois ans, certains d'entre vous se demandent: pourquoi continuer d'aider Haïti à l'aide de dons ou même à travers l'aide gouvernementale? L'argent a-t-il vraiment aidé le pays alors qu'il semble y avoir encore tant de problèmes?

Les Canadiens ont donné généreusement à Haïti après le tremblement de terre et grâce à vous, des gens dans le besoin ont reçu de la nourriture, de l'eau potable, des abris, des soins médicaux et de l'éducation. Nous en sommes extrêmement reconnaissants.

Haïti est en bien meilleure posture aujourd'hui qu'il ne l'était 20 mois plus tôt, au moment où le président Martelly est entré en poste.

Nous faisons encore face à des problèmes et des défis, mais près de 80% des gens qui vivaient dans des camps après le tremblement de terre sont maintenant retournés vivre dans leurs communautés; 95% des débris d'effondrements ont été ramassés. Nous avons commencé la reconstruction de nos bâtiments publics, écoles et hôpitaux. Nous avons mis sur pied d'importants programmes d'aide sociale, subventionnés par le gouvernement lui-même, qui ont aidé 4 millions de personnes en 2012.

Nous avons démantelé cinq des plus importantes organisations criminelles du pays, et cela se fait sentir dans les statistiques sur le crime. Nous renforçons notre service de police en termes d'effectifs et de ressources technologiques.

Nous avons introduit l'éducation gratuite au niveau primaire et 1,27 million d'enfants fréquentent maintenant l'école sans frais. Nous enseignerons la lecture et l'écriture à plus de 300 000 adultes en 2013.

Nous avons reconstruit l'aéroport principal et en construisons trois autres près de centres touristiques. Nous construisons des centaines de kilomètres de routes. Nous investissons dans l'hygiène sanitaire et l'eau potable, et nous avons mis en place un plan d'éradication du choléra. Les cas de choléra ne représentent plus que 7% par rapport au sommet de 2011.

Les investissements étrangers ont été en hausse de 21% en 2011 par rapport à 2010. Bien que nous en soyons très reconnaissants, nous préférerions ne pas être dépendants de votre bonne volonté. Ce que nous aimerions vraiment, c'est que le secteur privé investisse en Haïti pour créer des emplois, générer des revenus à travers les taxes qui aideront le gouvernement à se tenir debout. Ce que nous préférerions, c'est que vous veniez passer vos vacances en Haïti pour supporter l'industrie touristique. Vous y serez en sécurité.

Cela prendra du temps avant que la vision de notre gouvernement se réalise, et entretemps, nous avons besoin de votre aide pour y parvenir.

Le tremblement de terre nous a marqués, certainement. Mais il ne nous définit pas. Haïti, c'est 10,4 millions de personnes, dont 35% sont des enfants âgés de moins de 15 ans. Le pays a toujours eu un grand potentiel - et c'est encore le cas. Notre mauvaise fortune a longtemps été une question de mauvaise gouvernance.

Et maintenant, les choses ont changé.

Il y a un nouveau gouvernement et une nouvelle façon de faire qui nous permet de réparer les erreurs du passé.

Nous agissons fermement contre la corruption. Nous avons réduit les dépenses administratives afin de maximiser la contribution des programmes dans les secteurs clés.

Pour faire face à nos défis, nous avons un plan national de développement stratégique. Nous savons ce qui ne va pas, nous voulons y remédier et nous agissons concrètement dans ce sens. Nous voulons prendre en charge et prendre soin de notre population. Nous avons besoin de partenaires pour accomplir cela.

Nous voulons nous tenir debout.

Pour le moment, nous ne pouvons pas le faire sans votre aide.