Vive le progrès, vive le gaspillage!

Vive le progrès, vive le gaspillage!

Je n'avais que deux voies. J'étais, il y a peu de temps encore, presque un petit chemin de campagne, sans aucun lampadaire, ni trottoir. C'était aberrant, en pleine ville, surtout que je donne accès à un important centre hospitalier de la Rive-Sud. Par contre, je filais en une belle ligne droite, presque jusqu'à Boucherville.

À la Ville de Longueuil, on a décidé de me «moderniser». On m'a élargi à quatre voies et éclairé mon parcours. C'était le bonheur, je devenais un beau boulevard urbain!

Mais on m'a tout déboîté au coin du boulevard Jacques-Cartier. On a dévié mon trajet. On m'a installé un feu de circulation à la première déviation et un second à la deuxième déviation, quelques pieds plus loin. Mes usagers ont rouspété un tantinet, mais le mal était fait et à grands frais, il va sans dire!

Un peu plus tard, on a condamné deux de mes quatre belles voies toutes neuves, en les «peinturlurant» de drôles de dessins jaunes. Encore là, mes fidèles clients ont gueulé un peu, tout en ne sachant jamais les raisons de ce blocage de mes deux belles voies supplémentaires. Ils se sont quand même résignés.

Dernièrement, j'étais ravi, car on me garnissait d'un beau trottoir tout neuf. Mais, en même temps, on m'a opéré «à coeur ouvert» pour installer en plein milieu des bordures de ciment, pour que je ne comporte que deux voies. De plus, je présume qu'on a voulu rendre ces bordures «décoratives»; elles sont étroites en certains endroits, deviennent plus larges ailleurs et s'en vont comme un serpentin, c'est-à-dire tout croche.

Imaginez mon désarroi et mon inquiétude pour les ambulanciers, les déneigeurs et les automobilistes, quand il y a 10 à 15 centimètres de neige et que mes belles bordures tordues ne sont plus visibles.

Si j'étais un des êtres humains doués, semble-t-il, d'intelligence et d'ingéniosité qui ont planifié tout ce gâchis, j'aurais tellement honte d'avoir dilapidé une fortune en fonds publics pour me dévisager de cette façon pour me faire revenir, finalement, à ma vocation de chemin de campagne, qui comporte toutefois des obstacles dangereux que je ne détenais pas dans mon autre vie!

Je suis le chemin du Tremblay!

Diane Levac, Longueuil

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Un peu de silence
pour les enfants

J'ai vu à la télé une publicité où l'on vante les attraits d'une brosse à dents électrique qui fait entendre des morceaux de musique pendant que l'enfant se brosse les dents. Mais qu'est-ce que cette maladie d'encombrer les oreilles et les esprits des jeunes jusque dans l'intimité du brossage des dents? Qu'est-ce que ça ajoute à la motivation et à l'acte? Après quelques jours, l'enfant sera saturé de cette musique qui ne manquera pas de provenir de la riche culture américaine. Pourrait-on laisser aux enfants leur enfance, leur capacité d'imaginer, d'inventer et de créer? Pourquoi faut-il tout le temps les accompagner, les couver, les formater, les emballer de sons, d'images, de valeurs ineptes de consommation? Cette publicité est indécente, perverse et le comble de la bêtise. Ça dépasse l'entendement. Hélas, le ridicule ne tue pas...

Mario Laprise, Québec

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Permis de jouer et de boire


Je suis allée récemment au Casino de Montréal avec ma soeur pour voir comment cet établissement avait évolué par rapport aux casinos de Las Vegas. Quelle déception! Il manque des bars au goût du jour, une discothèque, un hôtel et des restaurants sur l'île Notre-Dame. De la vie et de l'ambiance, quoi! Le Casino manque le bateau et perd une clientèle qui irait s'amuser dans un 5 à 7 ou qui irait jouer après un bon souper.

De plus, le simple fait que le Casino ne serve pas d'alcool dans les aires de jeux crée une ambiance moins festive alors que les joueurs veulent un air de fête, de laisser-aller. C'est un contrôle inutile, enfantin et contradictoire. Ils envoient un message disant «nous sommes responsables, l'alcool est interdit» et, de l'autre côté, ils permettent aux gens de s'endetter! Sommes-nous encore à l'époque de la prohibition? Laissez-nous le choix de décider si nous voulons ou non consommer.

J'ai toujours hâte d'aller à Las Vegas, car je sens que les gens ont du plaisir, contrairement à Montréal où je me suis trouvée en compagnie de plusieurs personnes âgées qui venaient perdre leur temps à siroter du café!

Nadine Moreau, Brossard

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Géographie 101


La semaine dernière, au comptoir postal d'une pharmacie de Gatineau, je demande une enveloppe Express Post pour l'expédier à Terre-Neuve. L'employée me demande: «C'est où ça?» Je lui réponds que c'est au Canada, dans les provinces atlantiques. Et elle, de rajouter: «C'est où, au Québec ou en Ontario?». Je lui fais remarquer qu'il me semble inadmissible qu'un préposé d'un bureau de poste ne connaisse pas les provinces canadiennes. Elle me répond qu'elle n'est pas de la région, comme si je lui avais nommé un petit village perdu en Outaouais. Impossible de joindre quelqu'un chez Postes Canada. Toujours un répondeur. J'ai contacté le propriétaire de cette pharmacie, qui m'a expliqué que les préposés qui travaillent au bureau de poste sont formés par Postes Canada. Et dire que cette employée n'avait besoin que du code postal pour déterminer le type d'enveloppe à utiliser, et cela, sans avoir besoin de savoir si Terre-Neuve est au Québec ou en Ontario!

Jean-Yves Marcil, Gatineau

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La STM verte?


La STM fait régulièrement la promotion des transports en commun et de ses effets positifs sur l'environnement. À ma sortie du métro LaSalle se trouvait un véhicule de surveillance de la STM immobilisé, sans toutefois avoir éteint le moteur. Ayant très souvent observé ce comportement, je décide de m'approcher pour demander aux occupants si une raison particulière les incitait à laisser le moteur tourner. Ce ne pouvait être le froid, puisque les fenêtres étaient baissées. On m'a répondu très sèchement que je n'avais pas le droit d'être sur la voie réservée aux autobus.

Au même moment, un autobus passe à côté de moi et la chauffeuse me crie: «Heille, t'as pas le droit d'être là!», me remet un feuillet de «promotion d'habitudes sécuritaires», et termine son commentaire avec un «pis ne passe pas devant mon bus!» bien ressenti.

Je me retourne vers les deux «inspecteurs» qui renchérissent d'un «Je pourrais vous donner une contravention de 212$ pour être sur la voie réservée.» On m'a sommée de retourner immédiatement sur le trottoir, mais personne n'a répondu à ma question et personne n'a éteint son moteur. Il me semble qu'une société de transports publics devrait à tout le moins prêcher par l'exemple.

J'ai formulé une plainte en bonne et due forme sur le site internet de la STM. Plainte qui est restée sans réponse. La STM fait déjà souvent la manchette pour un service à la clientèle, disons, inégal. En voici une autre belle preuve.

Lili Desrochers, Montréal

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Où sont nos priorités?


Combien de Québécois ont regardé la finale d'Occupation double en Californie? Sûrement plus d'un million de personnes! Combien de Québécois ont lu l'article de La Presse qui rapportait que certaines écoles de la CSDM se dégradaient et moisissaient? Sûrement quelques milliers de personnes... Voyons la réalité en face: où sont nos priorités? Accordons-nous plus d'importance à ces jeunes adultes cherchant «l'amour» à la télévision qu'à nos enfants dans des milieux défavorisés? Nous encourageons les spectateurs à investir dans des causes perdues et inutiles. Avouons-le, donner un nouveau condo, deux voitures de l'année, des nouvelles garde-robes, des boutiques Ernest et Dynamite, un ameublement complet de chez Maison Éthier, un ensemble de matelas Zedbed, le tout pour une valeur d'un demi-million de dollars, tout ça pour avoir «joué le jeu», n'est-ce pas abusif? Cet argent pourrait servir à rénover nos écoles remplies de pourriture. Imaginez combien d'écoles nous pourrions sauver avec un demi-million de dollars par année depuis neuf ans...

Sonia Castonguay, élève du secondaire