À en croire les propos de son président Marc Laliberté, VIA Rail serait techniquement en faillite si nous ne financions pas cette société d'État indépendante à coups de millions. Si on tient compte des résultats catastrophiques des dernières années, nous, les contribuables, avons dépensé plus de 261 millions pour faire voyager seulement 4 millions de passagers, qui ont également payé leur voyage.    

Faut-il se surprendre de cette faillite en sachant qu'en 23 ans d'existence et plus de 3 milliards de dollars investis, VIA Rail ne parvient toujours pas à coordonner ses arrivées et départs afin de maximiser l'offre de service à ses voyageurs?

Par exemple, si vous êtes à Ottawa et désirez vous diriger vers Shawinigan ou Saguenay, vous devrez coucher obligatoirement à Montréal, car votre train vers Saguenay aura quitté la gare de Montréal 10 minutes avant l'arrivée de votre train d'Ottawa. Si vous désirez vous diriger vers Québec, vous devrez attendre jusqu'à 9h40 pour vous y rendre avec VIA Rail; oubliez l'idée de faire un aller-retour dans la même journée.

À coups de publicités, la société tente de nous faire croire que c'est la «façon humaine de voyager». En tout cas, ça prend des gens pas trop pressés et surtout prêts à payer des chambres d'hôtel pour attendre le prochain train. Pourtant, en remaniant quelque peu ses horaires, VIA Rail parviendrait facilement à augmenter l'achalandage sans à avoir liquider ses prix pour attirer des voyageurs mal desservis.

À titre de seul service ferroviaire national de voyageurs du Canada, VIA Rail a pour mandat d'offrir des services efficaces, à prix raisonnables et respectueux de l'environnement, tant dans le corridor le plus achalandé du Canada que dans les régions rurales et éloignées du pays. Il serait important que cette société se décide à améliorer premièrement ses horaires de façon à offrir des voyages efficaces. Ce n'est qu'une question de bonne volonté.

En avouant que VIA Rail est en constant déficit, son président confirme que cette société est mal gérée et continue, après 23 ans, à mal desservir une clientèle captive. Un coup de barre s'impose pour enfin développer le transport des voyageurs ce que de nombreux pays ont réussi à faire depuis longtemps et qui ne sont pas en faillite pour autant.