En ce mois de novembre, je pense à un certain JFK. Et j'écris en le pastichant: ne demandons pas ce que Montréal peut faire pour nous, mais ce que nous pouvons faire pour que cette métropole rayonne. La clarté du jour diminue; faut-il pour autant alimenter le désespoir?

Oh, nous pourrions exprimer sur tous les tons la frustration, l'amertume, le sarcasme! Créer un séisme à l'écoute de révélations ahurissantes dont nous bombardent les médias; nous sentir vampiriser. Bref, entretenir le syndrome du persécuté.

La réélection d'Obama m'inspire l'espoir. Les Américains devront être très patients et auront à se serrer les coudes; hier soir, ils l'ont accepté, c'est avant tout un peuple fier, résilient! Comme eux, secouons-nous! Nous sommes, nous Montréalais, tout à fait capables de devenir les premiers artisans d'un changement de valeurs, de donner lieu à une contre-culture face à la tricherie et à la corruption. Il serait néfaste de nous transformer en êtres méfiants et cyniques, en électeurs désabusés. Même avec toutes les raisons du monde d'être très découragés, les Américains ont voté en très grand nombre, ont attendu des heures pour voter! Quel exemple!

Il ne faudrait pas nous en remettre qu'aux élus, qu'à une commission d'enquête pour retrouver une fierté! Rien ne nous empêche de continuer à être avides d'afficher notre ouverture d'esprit, notre style accueillant; notre cosmopolitisme nous y oblige. Rien ne fait obstacle à ce que nous aspirions plus que jamais, chacun d'entre nous, à faire preuve d'honnêteté, de tolérance et de bonté envers nos concitoyens.

Éblouir le visiteur, le touriste, ce n'est pas qu'une question d'investissement immobilier. Le quartier des spectacles n'est qu'un grand espace bitumé. Ce sont les artistes, spectateurs, commerçants, restaurateurs qui lui confèrent une âme, une vitalité. Le bitume, même s'il a pu être le résultat trop souvent de contrats gonflés, n'est que matière; nous sommes la chair qui l'arpente et le rend noble malgré l'opprobre...

C'est donc à chacun de nous, Montréalais, d'échafauder une manière d'être, de vibrer; à nous de faire preuve d'un remarquable civisme partout, en tout lieu, ainsi que d'un enthousiasme contagieux pour que Montréal puisse être une ville palpitante, une île enviable, un havre de quiétude. Une manière peut-être un peu à l'américaine...

À l'orée de la transition entre le laid et le beau, inspirons-nous de nos voisins du Sud: soyons solidaires et optimistes.