Pas seulement les riches

Pas seulement les riches

Il n'y a pas que les «riches» qui vont subir les hausses d'impôt, mais les petits épargnants et les personnes retraitées aussi. Soit une très grande partie de la population qui fait bien moins que 130 000$ par année. Il faut cesser d'associer les revenus de dividendes et le gain en capital aux seules personnes riches. Prenez ces gens, souvent des couples, qui ont fait l'acquisition de multiplex et qui, leur vie durant, ont remboursé leur hypothèque là-dessus pour éventuellement vendre cet actif dans l'espoir de réaliser un gain en capital qui servira à financer leur retraite... Encore là, dans la plupart des cas, on ne parle pas de gens «riches»... de gens prévoyants oui, mais «riches», non. Pour ce qui est des «riches» proprement dits, Pauline Marois et Nicolas Marceau devraient relire bien attentivement cette fable de La Fontaine, La poule aux oeufs d'or... avant qu'il ne soit trop tard. Certains vont sans doute déménager, mais il ne serait pas surprenant de voir des hauts salariés de l'État ou d'entreprises privées refaire leurs calculs et trouver avantageux de prendre leur retraite sans plus attendre.

Louis Chartrain, avocat

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Vraiment tanné, le «riche»



130 000$ par année, et on nous appelle des «riches». Parce qu'on a étudié, payé nos études avec des jobs au salaire minimum, passé des nuits blanches afin de réussir nos examens, obtenu notre diplôme et qu'on s'est exilé trois semaines par mois afin d'en ramasser un peu plus pour notre foyer et notre fonds de retraite, on nous appelle des «riches». À chaque paie, je m'aperçois que le «riche» paie déjà de 50 à 60% de cet argent de «riche» pour un certain groupe d'individus qui ne voulaient pas étudier, qui ne veulent pas travailler et qui sucent littéralement l'argent de ceux qui en ont vraiment besoin. Et surtout l'argent de ceux qu'on appelle les «riches». À regarder le gouvernement, qui veut encore m'enlever de l'argent des poches, comme si j'étais une banque, et hypothéquer ma retraite, j'en ai des hauts le coeur. Ça me fait sérieusement penser à émigrer. Parce que le «riche», il est vraiment tanné de payer pour le groupe qui ne veut pas faire d'efforts. Dans le fond, contrairement à de La Fontaine, j'aurais dû être la cigale, j'aurais sans doute plus d'avantages que cette fourmi qui a besogné tout l'été.

P.A. Garneau, Brossard

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Ne prenez pas de risques



Le gouvernement Marois compte diviser par deux les déductions fiscales applicables aux gains de capital et réduire de moitié le crédit d'impôt sur dividende. La conséquence de pareille politique, aussi appuyée par la CAQ, fera augmenter ma cotisation fiscale de 67% en 2011. Pourtant, mon revenu total ne s'élève qu'à 61 409$. Est-ce que cela fait de moi au Québec une personne riche dont il faut tordre brutalement le portefeuille sans égard aux conséquences? Le malheur est que je suis un rentier qui a investi et qui semble avoir fait le mauvais choix de ne pas être devenu un confortable retraité de l'État ou d'une importante entreprise. Sous le gouvernement Marois, mon gain de capital taxable augmentera de 9723$ à 14 585$, et mon crédit d'impôt pour dividendes diminuera de 2364$ à 1182$. Donc, Québécois de la classe moyenne, évitez de vous lancer en affaires, ne prenez pas de risques en investissant dans l'économie, le commerce, les technologies ou l'innovation, car plus tard, lorsque vous serez vieux, vos revenus mêmes modestes seront pillés par un État gourmand qui semble croire que le gain de capital ou les revenus de dividendes sont toujours punissables pour jouissance éhontée du capitalisme!

Jean Larin, Montréal

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Vive l'Alberta!



Chère Mme Marois, je vous écris de Banff en Alberta, ma nouvelle résidence depuis les récentes décisions de votre gouvernement. J'ai l'intérêt du Québec profondément à coeur, mais je doute de vos intentions. J'avais jusqu'à tout récemment un condo au Mont Tremblant. C'était une résidence secondaire, je la possédais tout comme quelques dizaines de milliers de personnes qui font rouler l'économie dans ces régions bucoliques. J'ai toujours contribué à l'économie du Québec et vous serez surprise d'apprendre que j'ai voté deux fois Oui aux référendums. Je croyais que le Québec pouvait se bâtir une économie forte basée sur son ouverture d'esprit, son innovation et son talent. Les gestes que vous avez posés dès les premiers jours de votre arrivée au pouvoir laissent présager que l'intérêt que vous portez pour le Québec est différent du mien. Votre intérêt pour le Québec ne vise qu'à la mince chance de votre réélection dans un gouvernement majoritaire. Pour y arriver, vous êtes prête à vous aliéner une partie de la population de façon inéluctable et permanente. J'ai donc décidé de vendre ma résidence secondaire à Tremblant. Un Québec pauvre, avec des universités sans budget et une mentalité puisée des années noires, ne fera jamais du Québec une nation prospère.

René Bourassa