Monsieur Péladeau, l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ) a été choquée à la lecture de votre lettre d'opinion publiée dans Le Devoir et Le Journal de Montréal du 15 septembre dernier. Dans votre billet. vous avez accusé notre association d'être en conflit d'intérêts dans le dossier de l'acquisition d'Astral par BCE simplement parce que notre président du conseil d'administration, Jean Bureau, a témoigné au nom de l'APFTQ dans le cadre des audiences du CRTC.

Lors de votre témoignage à l'audience, vous avez informé le CRTC que le mémoire de l'APFTQ avait suscité d'importants remous au sein de notre association, puisque ses administrateurs n'avaient pas été informés de notre position officielle. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à M. Jean Bureau de m'accompagner à l'audience pour témoigner que, dans les faits, les membres du conseil d'administration ont appuyé le contenu du mémoire à l'unanimité lors d'une réunion tenue le 18 juillet 2012.

Malheureusement, les commissaires du CRTC n'ont pas choisi de soulever ces prétendus remous au sein de notre association. Cela nous aurait permis de les informer que, dans les faits, les seuls remous causés par notre mémoire sont venus de vous, alors que vous avez personnellement communiqué avec des membres de notre association pour les inciter à retirer leur appui à la transaction Bell-Astral.

Pour votre information, M. Jean Bureau, qui est membre de l'APFTQ depuis plus de 10 ans, a été élu président du conseil d'administration le 15 septembre 2011 en assemblée générale, et son mandat a été renouvelé à l'unanimité le 6 juin dernier lors de l'assemblée annuelle des membres. Le fait qu'il soit le fils de M. André Bureau, président du conseil d'administration d'Astral, n'a en aucun temps influencé notre analyse de la transaction Bell-Astral. De plus, M. Bureau a toujours fait preuve d'objectivité dans ce dossier et a toujours eu à coeur l'intérêt des 140 maisons de production indépendantes que nous représentons.

Le fait d'insinuer que nous soyons en conflit d'intérêts est carrément insultant.

M. Bureau a le droit d'être le fils d'un homme qui a marqué et qui continue de marquer de façon extraordinaire son industrie sans qu'on l'accuse gratuitement des pires gestes.

Nous comprenons que l'arrivée d'un concurrent, dont le modèle d'affaires est similaire à celui de Québecor, puisse vous préoccuper. Nous trouvons simplement dommage que vous ayez choisi de recourir à des tactiques de dénigrement dans ce dossier plutôt que de vous en tenir à des arguments basés sur des faits établis.

En tant que leader dans le domaine de l'information, vous devriez savoir que la vérité ne réside pas nécessairement dans une unique opinion et que les personnes qui présentent une position contraire à la vôtre devraient pouvoir s'exprimer sans que cela déchaîne votre acrimonie ou des représailles.

Meilleures salutations,

Claire Samson

Présidente-directrice générale, APFTQ