La grande région de Montréal a connu, à la fin du mois de mai dernier, l'un des pires épisodes de pluies diluviennes, causant des refoulements d'égouts et des dommages matériels de plus de 170 millions $. Depuis 10 ans, ces conditions météorologiques extrêmes font de plus en plus partie de notre paysage. Que ce soit des pluies diluviennes, de la grêle, des vents violents ou même des microrafales, le Québec n'est pas épargné par les changements climatiques et ses conséquences sur notre environnement.

Inutile de vous rappeler la tempête de verglas de 1998 ou les inondations de l'an dernier en Montérégie. Des événements de cette nature, il s'en produit chaque année, et de plus en plus au Québec. Ils menacent notre sécurité, notre bien-être et entraînent aussi des coûts sociaux et économiques importants.

Ces dommages, majoritairement causés par l'eau, représentent des paiements d'indemnités par les compagnies d'assurance de l'ordre d'un 500 millions $ par année et ont un impact défavorable sur le coût de l'assurance habitation.

Un sondage récent, effectué auprès de nos membres, nous a permis de constater une importante baisse du nombre de sinistres liés à l'incendie, et ce, grâce à plusieurs facteurs dont la mise en place des schémas de couverture de risques en sécurité incendie par le ministère de la Sécurité publique. Ces schémas ont fait en sorte que nous avons enregistré, entre 2005 et 2011, une baisse de 49% du nombre d'incendies. C'est un acquis majeur car cela nous a permis de sauver de nombreuses vies au Québec.

Plusieurs municipalités québécoises s'attendaient à une baisse des primes d'assurance habitation à la suite de la mise en place des schémas incendies. Il n'y a pas si longtemps, on s'assurait d'abord et avant tout pour se prémunir contre le feu, le vol et le vandalisme. Aujourd'hui, on s'assure contre les dommages causés par le vent, la neige, la grêle, mais surtout l'eau. Selon la table ronde sur l'environnement et l'économie, les changements climatiques coûteront 5 milliards de dollars par année en 2020 au Canada, une facture que nous assumerons tous collectivement par nos primes, nos taxes et nos impôts si rien n'est fait.

Comme les événements météorologiques sont plus sévères, les propriétaires de maisons ou d'édifices sont appelés à prendre toutes les précautions pour éviter un sinistre. Le Bureau d'assurance du Canada (BAC) rappelle régulièrement par le biais de ses campagnes d'information que le contrat d'assurance habitation n'est pas un contrat d'entretien. Par de petits gestes simples comme installer un clapet anti-retour, il est possible d'éviter le cauchemar causé par un refoulement d'égout au sous-sol, cet étage de la maison dont la vocation a tellement évolué au fil des ans...

Les municipalités ont aussi un rôle important à jouer. Le BAC a mis au point un outil pour les épauler dans leur lutte aux dommages causés par l'eau, il s'agit de l'outil d'évaluation des risques municipaux liés aux infrastructures, qui aide à diagnostiquer les défaillances des systèmes d'égouts, à prioriser les investissements pour l'entretien et la modernisation de ces réseaux et à planifier à long terme l'impact des changements climatiques sur les infrastructures.

Plusieurs solutions s'offrent à nous pour faire face aux changements climatiques et ainsi en réduire les impacts. C'est en travaillant tous ensemble, en tant que collectivité, que nous arriverons à mettre en oeuvre des solutions efficaces et durables à ces différentes problématiques.