Cet automne, dans le cadre de mes études, je devais faire un stage d'un an à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont en tant que sexologue. J'avais très hâte de faire cette expérience enrichissante autant au plan personnel que professionnel. Malheureusement, il semble que ce beau projet devra être mis sur la glace à cause de la grève étudiante qui perdure depuis le mois de février dernier.

Il m'est difficile de trouver les mots pour décrire l'état de découragement et d'abattement dans lequel je suis plongée depuis l'hiver passé. Je me sens prise au piège, un noeud inextricable dans lequel les syndicats étudiants et le gouvernement tirent les ficelles chacun de son côté. Il est inconcevable que personne au Québec depuis six mois n'ait été capable de trancher le noeud gordien de l'accessibilité financière aux études. Comme j'ai hâte de retourner en classe! Jusqu'à présent, chacun reste sur sa position et mène la société québécoise vers l'impasse.

Qu'on ne se méprenne point, ma réflexion politique est à l'opposé du diktat gouvernemental. Je suis contre la hausse des droits de scolarité. Je suis en faveur de l'accessibilité aux études de toutes les classes sociales sans prôner toutefois le mythe de la gratuité scolaire. J'estime l'attitude gouvernementale - au premier rang, celle du premier ministre Jean Charest - méprisante et, comble pour ce gouvernement qui se targue de bonne gestion, inefficace et contreproductive.

J'ai participé à la dernière assemblée générale de l'AFESH, qui regroupe tous les étudiants en sciences humaines de l'UQAM, le 7 août dernier. Nous étions entre 350 à 400 personnes sur un total de 4600 membres. Cela fait moins de 10% de participation. Si l'on en croit les communiqués de l'association étudiante, de 85 à 90% des participants se sont prononcés en faveur de la reconduction de la grève. Toutefois, la décision de maintien de la grève date du 16 mai dernier sans qu'il y ait eu de nouveau vote depuis lors. Je crois que les associations étudiantes devraient avoir à coeur d'user de tous les outils (votes fréquents, mode de scrutin anonyme, modalité de vote électronique) permettant la plus parfaite représentativité de ses décisions.

Je déplore le fait qu'une faible minorité puisse prendre des décisions qui ont des impacts aussi majeurs pour tous les étudiants. Je regrette également que la majorité des étudiants ne se présentent pas aux assemblées générales et que peu de choses soient faites pour les inviter à faire entendre leurs voix.

Je suis d'avis qu'on devrait retourner en classe, sauver notre session d'hiver et continuer à manifester activement après les heures de cours. Pourquoi devons-nous nous punir en retardant notre entrée ou notre retour sur le marché du travail? Il est tout à fait possible de défendre notre cause tout en étudiant. Somme toute, les seules victimes de la grève sont les étudiants. Le gouvernement n'est en rien atteint dans son fonctionnement par la cessation de cours.

Souhaitons que le taux de participation des étudiants soit plus élevé au scrutin du 4 septembre qu'il ne l'est actuellement dans les assemblées générales étudiantes.