Rona subit actuellement une offre non sollicitée en provenance d'une grande société américaine, Lowe's.

Il ne serait, comme l'a dit le ministre des Finances du Québec, ni dans l'intérêt du Québec ni dans l'intérêt du Canada que cette transaction se fasse. Toutefois, si l'offre de Lowe's se concrétise, le conseil d'administration n'aura d'autre choix que de la soumettre aux actionnaires. Ces derniers sont constitués en partie d'institutions financières du Québec, mais aussi d'actionnaires d'un soir dont le seul objectif réside dans le profit à court terme. Cette situation est inacceptable.

Qu'arriverait-il, en imaginant un scénario similaire, si Rona était une compagnie américaine ayant son siège social aux États-Unis? Il n'y aurait pas de problèmes: le conseil n'aurait qu'à dire «non», à bien monter son dossier, et c'en serait fini de cette offre hostile. Il n'y a qu'à penser à ce qui est arrivé à Couche-Tard lorsqu'elle a souhaité acheter Casey's. Le conseil de cette compagnie a dit non, et Couche-Tard est rentrée à Laval.

Au Canada et au Québec, nous sommes une vraie passoire pour des prises de contrôle hostiles étrangères. Nos lois sont périmées et non comparables aux lois américaines. Il est entendu qu'il ne faut pas instaurer une réglementation abusive et devenir protectionnistes, mais il ne faut pas se laisser faire non plus.

Les électeurs devraient demander à leurs députés et aux candidats actuellement en campagne que ces règles soient modifiées, afin que l'on soit sur un pied d'égalité avec les Américains sur cette question.

Faisons attention à la situation de Rona, car il y a d'autres entreprises dont le siège social est au Québec qui sont en danger. Nous devons tous nous intéresser au maintien des sièges sociaux au Québec, comme nous le ferions si le club de hockey Canadien risquait d'être vendu à des intérêts étrangers, et transféré ailleurs. Rona, c'est aussi important.