L'universalité des garderies à 7$ est devenue désuète. L'idée d'abolir ce programme, et de subventionner les parents plutôt que les garderies, a certes fait son chemin et constitue la seule option pour stopper l'hémorragie budgétaire causée par cette politique.

C'est un secret de Polichinelle, le gouvernement souffre d'une carence budgétaire sans précédent qui risque de l'affaiblir davantage, au moment où l'épidémie «eurotite» qui ravage l'Europe nous impose de proscrire le modèle de gestion dit de la cigale et de prescrire fortement celui de la fourmi.

Cette idée émane de parents eux-mêmes, riches ou pas. Il n'y a que les purs et durs politiciens aux idées dépassées qui maintiennent toujours ce cap qui mène droit vers la faillite. On appelle cela une politique fixe qui traduit une obstination latente. L'invariabilité sous tous ses aspects est ennemie de toute évolution. Partout dans le monde, les garderies sont subventionnées, mais partout dans le monde les riches paient plus que les pauvres. Il n'y a que certains politiciens qui s'entêtent encore à croire à un concept périmé.

Une carte mise en ligne par notre association (www.garderiesns.com/carte.php) montre que des quartiers très riches (Île-Bizard, Pierrefonds, Outremont, Mont-Royal...) sont très bien pourvus en places à 7$, mais en ont-ils vraiment besoin? Des parents qui ramènent leurs enfants en BMW, Bentley et qui paient 7$ par jour, est-ce cela l'universalité? Alors que les quartiers pauvres sont carrément oubliés. C'est un constat qui choque et qui ne laisse plus de doute quant à la solution à ce problème latent. La subvention doit être accordée directement aux parents selon leurs revenus et non pas aux garderies.

Désolé, il y'a eu négligence envers les familles à faible revenu et la réparation doit être prompte et efficace. Cela demande un courage politique certain, surtout quand on sait que les partis politiques tiennent plus aux promesses faites à leurs argentiers qu'à celles faites à leurs électeurs. Il n'y a aucune insinuation, mais les récents événements nous ont démontré que les bras des fournisseurs en pesos sont longs et tentaculaires. Il n'y a qu'à voir les séances parlementaires pour comprendre que les partis ont tous quelque chose à cacher quand il s'agit de justifier leurs comptes nébuleux.

Mais finissons-en avec ces agissements du moins avilissants qui nous éloignent de l'essentiel et instituons cette nouvelle politique qui ne fera que des gagnants dans notre société, surtout les parents. Les meilleurs services de garde seront primés.

Dans le système actuel à deux vitesses (places à 7$ et places non subventionnées), ce sont surtout les parents qui pâtissent de cette politique désuète qui ne profite qu'aux riches et aux systèmes de garde qui en bénéficient.

Sous un autre angle, la politique actuelle, qui n'est autre que le résultat de précédentes politiques aux contours occultes, ne respecte aucunement les principes élémentaires de l'équité et souvent se manifeste sans avertir et l'on ne sait dans quel dessein. En effet, le gouvernement prétend vouloir créer de «vraies» nouvelles places à 7$ sans convertir celles existantes non subventionnées. Mais cette restriction ne s'applique qu'aux garderies non subventionnées, tandis que pour les garderies déjà subventionnées partiellement, elles peuvent convertir des places non subventionnées en places à 7$. Ceci est clairement spécifié dans l'appel d'offres récemment lancé. On appelle cela de la discrimination. Et envers qui? Envers les parents dont les enfants fréquentent les garderies non subventionnées.

En définitive, en cette période d'élections, quelle que soit la tendance du parti, gauche, droite, souverainiste, fédéraliste, bleu, rouge, vert, solidaire, la solution équitable pour tous est que la subvention soit familiale et non institutionnelle.