À pareille date l'an dernier, mon chef et collègue Jack Layton me demandait de prendre temporairement le flambeau de son combat politique, le temps pour lui de venir à bout de son combat personnel contre le cancer.

Même si je savais que la bataille contre la maladie s'annonçait difficile, j'ai été bouleversée d'apprendre le décès de Jack un mois plus tard, comme l'ont été, j'en suis sûre, l'ensemble des Canadiens.

Avec le départ de Jack, la mission qu'il m'avait confiée prenait un nouveau sens. En tant que chef par intérim du NPD, je n'étais pas seulement investie d'un devoir envers mon parti et mon équipe, mais également envers les millions d'électeurs, partout au Canada et tout particulièrement au Québec, qui ont adhéré à la vision que leur proposait Jack.

Sa vision d'espoir était celle d'un homme politique à part. J'en sais quelque chose, car c'est précisément ce qui m'a convaincue de sortir de la retraite et de faire le saut en politique lors des dernières élections fédérales. J'avais connu Jack au cours de ma carrière syndicale, et sa détermination à faire de la politique autrement et à établir un dialogue constructif entre les partis m'a toujours impressionnée.

Jamais je n'ai regretté mon choix par la suite. Évidemment, lorsque je me suis retrouvée, du jour au lendemain, avec l'immense responsabilité de chef de l'opposition officielle, je dois vous avouer que j'étais un peu anxieuse.

Malgré tout, je regarde où nous en sommes aujourd'hui et je pense que Jack aurait été fier. Si la dernière année m'a permis de constater une chose, c'est de voir à quel point l'équipe du NPD est formée de gens extraordinaires. Pendant que je dirigeais le parti, j'ai eu l'occasion de découvrir des hommes et des femmes de talent, qui, même s'ils n'étaient pas des professionnels de la politique au moment de leur élection, n'ont pas tardé à devenir d'excellents députés.

Et c'est exactement cette équipe qu'il nous faut pour atteindre notre objectif en 2015 : former le premier gouvernement fédéral du NPD dans l'histoire de notre pays.

Il est dommage que celui qui nous a menés si loin ne puisse jamais voir l'aboutissement de son propre combat. Néanmoins, pour rendre hommage à Jack et réaliser son rêve d'un pays et d'un monde plus justes, nous devons continuer de porter le flambeau.

Nous devons poursuivre, ensemble, le travail et le dialogue qui ont été amorcés à la dernière élection, et continuer d'avancer vers notre objectif d'un Canada plus ouvert, plus généreux, et plus respectueux du Québec.

Bref, nous devons répondre à l'ultime appel que Jack nous avait lancé dans sa lettre d'adieux, où, rappelez-vous, il nous invitait à faire preuve d'amour, d'espoir et d'optimisme, trois forces capables selon lui de changer le monde.

Si vous aviez été touchés par ce message, je vous invite aujourd'hui à y répondre. Rendez-vous sur le site cherjack.ca, une initiative de l'institut Broadbent permettant aux internautes de faire part de leurs réflexions et de leurs idées pour continuer l'oeuvre de Jack.

Je suis certaine que sa famille et sa femme, Olivia, seront grandement touchées par vos interventions. Et je suis persuadée qu'il n'y pas de meilleur moyen de souligner l'anniversaire de ce grand homme qu'était Jack, qui aurait fêté ses 62 ans le 18 juillet dernier s'il était encore parmi nous.

Encore une fois mon cher Jack, je tiens à te dire merci pour tout.