Un lobby trop puissant

C'est lorsque des tueries comme celle d'Aurora surviennent qu'on constate comment le lobby des armes à feu réussit à berner les politiciens. Laisser les armes à feu en vente libre et augmenter les peines de prison semblent la voie à suivre pour encourager les libertés individuelles tout en stimulant l'économie. Je ne veux pas laisser entendre qu'un registre d'armes à feu ou un contrôle serré des ventes de ces armes aurait pu empêcher la tuerie. Mais si on prend la question à l'inverse, est-il sain de dérouler le tapis rouge aux vendeurs d'armes à feu en leur imposant un minimum de contraintes pour qu'ils puissent faire de l'argent, pendant que des malades accumulent toute la logistique nécessaire pour le grand jour qu'ils auront choisi ? Et même s'ils ne sont pas encore malades, est-il sain de permettre à n'importe qui de cultiver un culte envers les armes à feu et de se laisser fasciner par la puissance destructrice qu'elles apportent? Punir plus sévèrement le coupable n'apportera aucun réconfort aux victimes et à leurs proches et ne pourra même pas servir d'exemple pour le prochain fou qui voudra passer à l'acte.

Jeannot Vachon, Québec

Le temps d'agir

Ce qui s'est passé au Colorado et, à moindre échelle, à Toronto, ne doit pas simplement nous laisser songeur. Il y va de la responsabilité collective de nous prendre en mains et d'exiger de nos dirigeants une rapide mise en place de lois très sévères soumettant le permis de possession d'armes à des cas très limités et surveillés. Si Barack Obama veut s'élever à la hauteur d'un président responsable, il doit tout de suite s'impliquer dans une telle démarche avec les risques qu'elle comporte d'une opposition maladive des supposés ayant droit à se défendre au moindre soupçon de danger personnel. Nous sommes à un tournant décisif où se joue l'avenir des civilisations dites humaines.  Attendre et se fermer les yeux nous conduira à la lente disparition d'un respect fondamental de la vie et à sa destruction progressive et généralisée.

Jacques Léger, Montréal

La prolifération des armes à feu

Les tueries par armes à feu au Colorado et à Toronto sont épouvantables pour les familles et les citoyens de ces villes. Le Québec a connu des drames semblables. Ce qui distingue le Québec du Canada et des États-Unis, surtout en 2012, est son choix sans équivoque et répétitif de maintenir le registre et de s'opposer systématiquement à la prolifération des armes à feu. Nous comprenons profondément au Québec, comme société, que les armes à feu tuent. Le premier ministre Harper et les Américains (accrochés au deuxième amendement nourri par la National Rifle Association) font fi des études et des données. Après la tuerie du Colorado, le maire de New York, Michael Goldbloom, a demandé au président Obama et au candidat républicain Mitt Romney de mettre leurs culottes face aux armes à feu. Résultat: deux poules mouillées, et ce même avec une des leurs, Gabrielle Giffords, tirée en plein visage par un fou furieux qui avait acheté ses armes sans tracas! M. Obama n'ose même pas chatouiller ce dossier, car les bigots lui feraient perdre ses prochaines élections s'il le mentionnait.

Guy Charron, Montréal

Manque de jugement

Une tragédie qui nous laisse sans mot et incroyablement triste. Mais pourriez-vous me dire ce qu'un enfant de 6 ans et un bébé de 3 mois faisaient dans une salle de cinéma à regarder un film d'une telle violence? J'en suis bouche bée! Le son, les images etc... Je crois que les parents ainsi que les employés du cinéma ont totalement manqué de jugement! Ça n'explique pas du tout le geste posé par le tueur, mais tout de même, nous devons faire preuve d'un peu plus de jugement, nous les adultes. Je suis de tout coeur avec tous ces gens qui ont vécu ces horribles moments.

Nathalie Pinard, Laval

Une fois pour toute

Malgré cette énième tuerie, peu nombreux seront les Américains à exiger l'abrogation du second amendement de la Constitution garantissant leur droit de détenir et d'utiliser des armes à feu, qui en étaient à leur balbutiement du temps de George Washington. Si celles dévastatrices d'aujourd'hui avaient existé alors, jamais les sages de la Nouvelle-Angleterre n'auraient permis qu'on enchâsse le fameux droit dans la Constitution naissante. Les États-Unis doivent enfin faire le saut au XXIe siècle. Espérons qu'un débat sérieux s'y fera lors du second mandat de Barack Obama (si second mandat il y a, bien entendu), parce que ce n'est pas avec le républicain Mitt Romney qu'il y aura une avancée sur ce plan.

Sylvio Le Blanc, Montréal