Un éducateur physique, Yves Potvin, se joint dans vos pages aux milliers de gens qui déplorent la pauvre forme physique des jeunes. Tout un scoop!

Mettons-nous un instant à la place du pauvre jeune à qui on demande de faire «une succession d'actions impliquant le jugement, l'adaptation à l'environnement, la vitesse, la puissance, l'agilité, la justesse motrice et, par dessus tout, la capacité d'en coordonner l'ensemble afin d'obtenir le résultat optimal escompté», bref un saut en longueur.

Si on essayait simplement «saute le plus loin que tu peux!»?

En prime, le jeune sait qu'on va le comparer à mononcle Gaston qui, il y a 20 ans, savait sauter jusque-là... Et on va lui dire qu'il doit absolument avoir du plaisir, cette nouvelle dictature.

Il y a bien des lacunes dans notre société, notamment au chapitre de la forme physique de nos jeunes, et peut-être avons-nous raison de blâmer les gouvernements et la forte attraction des loisirs passifs. Mais si on commençait par ficher la paix aux jeunes avec nos idéaux de performance et de plaisir forcé, si on arrêtait de comparer tout le monde à l'oncle Gaston d'il y a 20 ans?