Pelletage éhonté

Bernard Gagnon, Montréal

Le premier ministre Jean Charest a pelleté la crise du carré rouge dans la cour du SPVM. En cette fin de semaine de Grand Prix, il fallait avoir un culot incroyable ou une insouciance crasse pour laisser l'image de Montréal entre les mains du service de police en sachant que la grogne serait de toutes parts au rendez-vous. Notre noble premier ministre ne négocie plus, on laisse plutôt les confrontations éclater dans les rues de Montréal quand la planète entière nous regarde! Je tiens à remercier le directeur du SPVM, Marc Parent, et ses équipes d'hommes et de femmes sereins qui ont sauvé le visage de Montréal en fin de semaine. Un travail colossal, rien de moins. Les conséquences d'un dérapage auraient pu être catastrophiques pour Montréal. Le maire Tremblay a raison d'être en fusil envers Québec qui a laissé le SPVM avec la patate chaude. Bravo au SPVM et à Marc Parent, et honte à Jean Charest.

Deux poids, deux mesures

Pierre Deschênes, Montréal

Le gouvernement du Québec ne discute plus avec les étudiants québécois; son ministre des Finances a obligeamment discuté avec sa Seigneurie Ecclestone. Le gouvernement du Québec n'est pas près d'un règlement avec les étudiants; le ministre Bachand se dit à un cheveu d'une entente formelle pour le renouvellement du Grand Prix du Canada jusqu'en 2024. Le gouvernement du Québec invoque «la juste part» des étudiants; sa Seigneurie Ecclestone a passé commande d'investissements substantiels de la part du gouvernement, sans insister sur «sa» juste part; le ministre acquiescera sans hésitation, ses goussets soudainement débordants, enchanté de la participation de son gouvernement à un projet de société enivrant.

Jacques Villeneuve courageux

Richard Plamondon, Montréal

Jacques Villeneuve a montré du courage en exprimant ses opinions. Il y a trop de gens qui n'ont pas le courage de dénoncer les manifestations étudiantes. Jacques Villeneuve n'a pas eu peur. C'était un pilote de Formule 1 après tout. C'est à se demander si les associations étudiantes servent encore la cause des étudiants. On ne parle plus de la hausse des droits de scolarité, mais plutôt du gouvernement Charest. De plus, les syndicats semblent s'y être mêlés profondément. Ces manifestations sont devenues des actions politiques. Si c'est de la politique que les dirigeants des associations étudiantes veulent faire, qu'ils se présentent donc aux élections. Au moins, on pourra voter contre eux.

Profilage impertinent!

Michel Beaumont, Québec

Les forces de l'ordre ont fait du profilage ciblé sur les gens qui affichaient le carré rouge lors des manifestations entourant le Grand Prix. Les autorités municipales, nous constatons leur admirable travail, ont eu la suprême intelligence d'interpréter ce carré rouge comme «partisan de la violence» en utilisant uniquement une force impérieuse aux emportements d'une grande brutalité. Mais quel raisonnement ignoble; ainsi donc, dans la même lancée, tous ceux qui boivent une bière seraient des ivrognes chevronnés et notoires! Tiens donc! Cette étiquette de violence a été méticuleusement choisie par les politiciens afin de salir les étudiants qui manifestent dans la légalité. Les casseurs et fauteurs de trouble professionnels, malheureusement, profitent largement de ces rassemblements pour s'adonner à leurs fantasmes de vandalisme. À ne pas confondre s.v.p. avec les étudiants manifestants. Au fond, il fallait bien que les autorités politiques déploient tout ce qui était nécessaire pour que les promoteurs sportifs, une fois de plus, encaissent leurs profits par millions. C'est fou comme on protège rapidement l'élite bien nantie. Entre vous et moi, pourraient-ils contribuer au financement des études des jeunes?

Félicitations au SPVM

Alexandre Lajoie, Montréal

Après avoir appris la victoire de Lewis Hamilton au Grand Prix dimanche après-midi, je n'ai pu m'empêcher de pousser un cri de soulagement. Ce fut de nouveau un succès malgré le conflit étudiant qui sévit depuis plus de trois mois. Un des grands acteurs de cette réussite du Grand Prix est le SPVM. Bravo pour le déploiement impressionnant dans les stations de la ligne jaune, pour le positionnement de deux policiers dans chaque wagon du métro afin d'éviter le déclenchement d'engins fumigènes, pour les contrôles pacifiques effectués à la sortie du métro Jean-Drapeau, pour tout. Le Grand Prix du Canada est un pilier économique depuis plusieurs années à Montréal, attirant de nombreux touristes en provenance de partout. C'est un évènement de grande importance pour notre métropole québécoise. Tout s'est donc passé sans histoire et sans violence. Pas de stress.