Selon les derniers constats de l'Office québécois de la langue française, 43% des francophones ne demandent pas d'être servis en français lorsqu'on les aborde en anglais dans les commerces.

C'est assez honteux et même incroyable. Mais pour l'avoir constaté souvent à Montréal, je crois malheureusement que cette donnée est véridique.

On ne peut pas blâmer le gouvernement, le maire, les anglophones, le «système» ou sa belle-mère quand on est seul devant ce commis qui nous parle anglais et qu'on poursuit la conversation en anglais pour ne pas lui déplaire, ou comme certains diront timidement, «pour pratiquer mon anglais» !

C'est facile d'être courageux «en gang», mais seul devant un commis, 43% des francophones s'écrasent lâchement et se soumettent de vivre ce moment en anglais.

Ces 43% sont bien braves en groupe, ou dans leur salon avec des amis ou dans leur cuisine en famille, ou sur l'internet de façon anonyme, mais ils sont sans une once de courage et incapables de dire simplement et poliment au commis «parlez-moi en français s.v.p.» ! Ils fondent!

Pourtant, c'est facile, c'est simple et ça marche presque toujours. Et vous prendrez confiance en vous!

Il ne sert à rien d'être agressif et impoli avec le commis. Le simple fait de dire «en français s.v.p.» à ce commis est immensément courageux et important pour le respect de notre langue.

De plus, le commis est là pour vous servir dans votre langue, le français, même si vous parlez les deux langues.

Le bénéfice du bilinguisme n'est pas de se faire servir en anglais chez nous. On n'apprend pas l'anglais pour cela.

Pensez-vous que les Allemands, les Espagnols, les Italiens se font servir chez eux autrement que dans leur langue maternelle pour acheter un journal ou une chemise, même s'ils maîtrisent bien l'anglais?

Le respect commence par soi-même et le respect implique une petite dose de courage individuel.

Ce n'est pas la faute du gouvernement ou du maire Tremblay si vous manquez de courage pour vous faire servir en français. Il suffit de le demander au commis.

Essayez-le cette semaine, faites le test de vous faire servir en français par ce commis qui vous adresse la parole en anglais et vous grandirez! Montréal et le Québec aussi grandiront avec sagesse et confiance, si tout ce 43% le fait.

La vraie définition du courage est de se faire respecter chez soi dans sa langue.

Sans tambours, ni trompettes, juste un peu de courage personnel, un citoyen averti à la fois!

Soyez un citoyen courageux plutôt que de vous écraser comme un citoyen francophone soumis et inférieur. Le vrai courage d'être francophone au Québec dans cette grande Amérique du Nord, c'est cela!

N'oublions jamais que comme francophones, nous représentons à peine 2% de ce grand continent. Se battre pour notre langue est un peu le devoir de chacun. Je mets ce fameux 43% au défi d'essayer de simplement dire «en français, s.v.p.» très poliment avec le sourire.

On peut déplacer des montagnes avec de l'intelligence et de la courtoisie. La langue des commerçants est l'argent. Achetez seulement en français et ils vendront leurs marchandises en français, c'est la loi du commerce.

Ce contrôle vous appartient, pas au commerçant.