Cher dalaï-lama, j'ai pris connaissance de vos félicitations à notre premier ministre Stéphan Harper pour sa capacité à développer des liens économiques avec la Chine tout en respectant les droits de l'homme. En lisant ceci, j'ai eu un malaise, car les gestes posés par Stéphan Harper envers les droits de l'homme en font plutôt un adversaire de ces droits.

Laissez-moi vous rappeler certains de ses gestes. Pas plus tard qu'au début du mois d'avril, son gouvernement a décidé de mettre fin à l'organisme non gouvernemental Droits et Démocraties. Comme son nom l'indique, cette agence, de réputation internationale, se portait à la défense des droits de l'homme partout sur la planète. Tout cela parce que cet organisme ne partageait pas la vision idéologique du gouvernement conservateur.

J'aimerais aussi vous rappeler que ce gouvernement a payé plus de 10 millions de dollars au citoyen canadien Maher Arar pour avoir ignoré ses droits en permettant aux États-Unis d'envoyer M. Arar se faire torturer par les agents du gouvernement syrien. Comme on le sait, ce pays est un fervent défenseur des droits de l'homme...

J'aimerais aussi vous souligner toute la compassion que le gouvernement de votre nouvel ami a accordé à un autre citoyen canadien, Omer Khadr, cet enfant de 15 ans qui a eu le malheur de se trouver en Afghanistan. Même la Cour suprême a reconnu que ses droits ont été violés.

La Cour suprême déclare : «Les droits de M. Khadr en vertu de la Charte ont été violés quand les agents canadiens ont contribué à sa détention par leurs interrogatoires à la Baie de Guantánamo, en sachant que M. Khadr était un mineur, qu'il n'avait pas droit à l'habeas corpus,  qu'il n'avait pas accès aux services d'un avocat et qu'au moment de l'entretien, en mars 2004, il avait été soumis à des mauvais traitements de la part des autorités américaines.»

Tout cela, c'est sans compter le nombre de refus envers les demandes des réfugiés politiques. Le Canada, qui se targuait dans le passé d'être une terre d'accueil envers les réfugiés, a érigé un mur pare-feu envers les plus démunis. Il renvoie sans vergogne des familles installées ici depuis des années sous prétexte que la situation dans leur pays d'origine s'est améliorée. Ce gouvernement a même introduit un projet de loi pour prévenir l'abus du système d'immigration, le projet de loi C-4, projet de loi dénoncé par plus d'une cinquantaine d'organismes dont Amnistie Internationale.

Je vous demande donc, avant de féliciter M. Harper, de bien vous renseigner sur ses politiques des droits de l'homme.