Dimanche, c'est le Jour de la Terre. Cette journée sera soulignée à Montréal par une manifestation à laquelle beaucoup de gens nous invitent.

Bien que la cause soit noble, je n'irai pas prendre part à cette manifestation. Non pas parce que je n'ai pas l'environnement à coeur, car ceux qui me connaissent savent comment j'ai la nature à coeur. Comment je peux, par exemple, être attristé de voir, lors d'une promenade en forêt, un sac de croustilles vide traînant malheureusement par terre.

Je n'irai pas à cette manifestation, car je juge que celle-ci ne servira pas la cause de la Terre. Seulement à penser que des milliers et des milliers de personnes se déplaceront pour y assister, que ce soit en voiture ou même en transport en commun, cela ne peut qu'entraîner une dépense énergétique considérable qui pourrait être évitée. Et je n'ose imaginer les déchets qui seront laissés sur place.

Une autre raison pour laquelle je ne me rendrai pas à la manifestation est ma crainte de voir celle-ci être infiltrée par divers groupes qui voudront profiter de l'occasion pour passer un message autre que celui de la protection de la Terre. Autrement dit, pour cette journée où la couleur verte devrait être la norme, j'ai bien peur qu'il y ait à cette manifestation plus de rouge de que vert.

Enfin, comment pourrais-je aller à une manifestation où l'un des messages que certains acteurs sociaux veulent passer est celui de tirer le maximum de nos ressources (le Plan Nord)? Je trouve ce message paradoxal. Dans mon esprit, le message le plus approprié devrait être celui du questionnement de notre consommation débridée. Aussi, comment pourrais-je manifester aux côtés des nombreux utilisateurs de téléphones intelligents qui, pour être fabriqués, nécessitent des métaux extraits en Afrique dans des conditions plus que problématiques, tel que soulevé dans un article récent du magazine L'actualité?

Ce Jour de la Terre, si les conditions sont propices, je vais la souligner différemment. Je n'irai pas plonger au coeur du béton et de l'asphalte du centre-ville. Je vais plutôt rester à la maison, à Rivière-des-Prairies, à nettoyer mon terrain, à préparer mon potager, à entretenir mes plants de framboisiers.

Bref, je vais souligner le Jour la Terre de la meilleure façon qu'il puisse être selon moi, en étant auprès d'elle pour l'écouter et la remercier de ses bienfaits.