L'annonce de la fermeture prochaine de l'usine de l'entreprise Mabe dans l'est de Montréal est un dur coup pour l'économie de la métropole et pour les travailleurs concernés, il va sans dire. Il y a quelques mois, c'est Électrolux qui décidait de quitter le Québec. Cela s'ajoute à d'autres pertes d'emplois manufacturiers.

Les médias sont aux abois, la population se demande si l'économie du Québec est en train de s'effondrer malgré la belle assurance de nos gouvernements sur notre sortie de crise économique exemplaire.

Y a-t-il un avenir pour le secteur manufacturier au Québec? Peut-on résister aux offres alléchantes de pays qui nous arrachent des emplois à coups de subventions gouvernementales et de bas salaires? Ces questions doivent être posées, et à ces deux questions il faut répondre oui. Oui, au moment même où des emplois se perdent, il y a un avenir pour le secteur, et oui, nous pouvons résister. Et non seulement nous pouvons résister, mais nous devons impérativement le faire.

Le secteur manufacturier dans tout pays industrialisé demeure la fondation de l'économie. Pour chaque emploi manufacturier bien rémunéré, plusieurs emplois sont créés dans le secteur des services. Ce n'est pas un hasard si tant de concurrents veulent attirer nos emplois manufacturiers chez eux. Ce n'est pas un hasard si M. Obama lançait cette semaine un cri du coeur pour la relance manufacturière dans son discours sur l'état de l'Union. Et ce n'est pas un hasard non plus si l'avenir de l'industrie est au coeur de la présidentielle Française. Nous avons tous besoin d'une base manufacturière forte.

Il est urgent qu'au Québec, le gouvernement et tous les acteurs économiques reconnaissent l'urgence de la priorité manufacturière. Nous ne pouvons plus nous permettre ce réflexe fataliste qui nous pousse à croire qu'on ne peut rien y faire et que nous allons tous travailler dans le secteur des services.

Pour assurer notre place au soleil, il nous faut un plan. Il faut bâtir sur les succès que nous connaissons dans plusieurs secteurs. Il y a au Québec une expertise enviable dans la fabrication, mais nous devons relever plusieurs défis pour améliorer notre productivité, notre capacité à innover et notre compétitivité.

C'est en empruntant cette voie que nous pourrons bâtir cet avenir essentiel pour le secteur manufacturier et pour l'économie du Québec. Au gouvernement qui a toujours la tentation de faire des manoeuvres de dernière minute et des plans de sauvetage hasardeux et coûteux, il faut plutôt demander de mettre en place les conditions d'affaires et les programmes qui permettront une relance du secteur.

Aujourd'hui, il nous faut une stratégie, il nous faut un plan manufacturier!