Je n'en reviens pas. Penser que changer de chef va faire remonter le Parti québécois dans les sondages, c'est passer à côté des vraies raisons.

Les gens sont inquiets, il y a beaucoup d'instabilité économique dans le monde. La Grèce, l'Europe en général, les États-Unis, les pertes d'emploi, de maison... c'est à cela que les gens pensent, et ils ne veulent pas que cela brasse trop ici aussi.

C'est la souveraineté qui repousse les Québécois. Pas nécessairement le concept, mais l'urgence que certains «pressés» au PQ, démissionnaires ou non, préconisent.

François Legault a mis la souveraineté en veilleuse et cela joue en sa faveur. Son aura de sauveur lui vient du fait que Jean Charest a réussi, alors qu'il a laissé la situation pourrir au Québec, à faire croire aux Québécois que le PQ et le PLQ sont sensiblement pareils et gèrent de la même façon.

Je suis membre du PQ depuis longtemps et je sais que ce qui anime le PQ est différent: le bien-être des gens, le développement de nos richesses, culturelles et naturelles, dans le respect de l'environnement, etc.

Les Québécois ont voté NPD lors de la dernière élection fédérale en espérant empêcher une majorité pour les conservateurs qui sont très loin de nos valeurs. Ils n'ont pas voté contre le Bloc québécois.

En fait, cette manie que les militants du PQ ont de remplacer leur chef, dès que cela ne va pas à leur goût dans les sondages, est un manque de maturité. Au contraire, quand ça va mal, on se serre les coudes. Je dirais même que cette manie peut être perçue comme un manque de solidité dans les convictions et justement être un exemple de cette instabilité qui effraie les gens.

Les députés du PQ ont, eux aussi, peur de perdre leur emploi. Un nouveau chef ne réduira pas ce risque. Il faut accepter de tenir compte de l'environnement économique mondial perturbé et d'attendre le bon moment pour promouvoir la souveraineté. Le temps mettra en lumière les failles de François Legault, de ses idées et de ses partisans.

L'expérience de Pauline Marois (gestion de plusieurs ministères) est un atout formidable qu'aucun autre des ses remplaçants potentiels ne peut offrir. De plus, son indépendance de fortune en fait une personne à l'abri des compromis reliés au financement du parti.

J'admire sa détermination et son sens des responsabilités, car elle tient le cap malgré la tempête. C'est ça, un vrai leader.