Plusieurs lecteurs ont réagi à l'opinion de Marie Larocque intitulée «L'âge parfait !», qui a été publiée dans nos pages Forum samedi dernier.    

Manque de maturité

Permettez-moi de ne pas être tout à fait d'accord avec Marie Larocque. Pour avoir travaillé comme infirmière en CLSC, beaucoup de jeunes filles de cet âge manquent de maturité et de sérieux lorsqu'elles ont un enfant à cet âge. La vie d'aujourd'hui est différente de celle d'autrefois et ne les prépare pas suffisamment à ce rôle pas si banal après tout. Je ne connais pas la fille de Mme Larocque,  elle est peut-être l'exception. De la vingtaine à la mi-trentaine me semble être plus adéquat pour être mère.

Joanne Sauvé, Delson

Plus épanouie

J'ai 19 ans et j'ai une petite fille d'un an et demi. Le monde autour de moi s'est écroulé quand j'ai annoncé à mes parents que j'attendais ma petite Alexie. Ma mère a accepté mon choix, car elle savait qu'avoir un enfant à mon âge n'était pas si terrible. Mon père, par contre, ne l'a pas bien pris. Une jeune fille de 17 ans qui désire garder l'enfant choisit de passer en mode adulte et de laisser son adolescence de côté. Les gens croient que nos parents seront notre roue de secours et qu'on se fiera à eux. C'est faux! Je suis en appartement depuis deux ans et je vis toujours avec le père. J'ai de très bonnes valeurs à inculquer à ma fille. Je suis restée environ un an à la maison avec mon bébé et par la suite, je suis retournée aux études. Je l'ai fait pour que ma fille puisse avoir le meilleur avenir possible. Je n'ai jamais eu de regrets et ma vie est beaucoup plus épanouie comme ça.

Marie-Ève Lemire

Naïf et simpliste

Marie Laroque a tout à fait raison quand elle affirme que sa fille Charlotte ne réinvente rien en ayant un premier enfant à 17 ans. Cependant, la valorisation naïve de la grossesse précoce de sa fille et l'évaluation simpliste qu'elle fait des difficiles conséquences que sa fille et son petit-fils auront probablement à assumer pour le reste de leur vie me laissent perplexe. Son enthousiasme face à la grossesse de son adolescente et sa remise en question de la maternité à 30 ans sont-ils tout simplement le raisonnement qu'elle a développé inconsciemment pour justifier son incompétence parentale?

Isabelle Mainville

Une chance pour les enfants

Rien à redire. Effectivement, si une fille est prête à 17 ans à avoir un bébé et qu'elle n'est pas prise dans une spirale de prostitution, de drogue ou d'autres problèmes, mais qu'elle est pleine de vie, de promesses et de projets, cela est vraiment une chance pour les enfants! Tout à fait d'accord avec elle.

Sylvie Monastesse

Moins de temps avec son enfant

Mme Larocque, vous rendez la grossesse précoce banale. Vous dites que cela n'aura aucun impact sur la vie de votre fille, même du côté scolaire. Alors, du côté financier, comment fera-t-elle? Un enfant coûte environ 10 000$ par année. Ici, on ne compte pas la nourriture, le loyer, l'électricité, le câble, etc. Pour se permettre ça, elle devra travailler en plus d'aller à l'école, donc pas plus de 25 heures par semaine. Ce qui ne lui laisse plus beaucoup de temps pour voir son enfant, surtout que ce sera de même pour son copain. Alors tant mieux si vous serez là pour votre fille, mais ce ne sera peut-être pas le cas pour la fille de 15 ans qui va croire qu'avoir un enfant à l'adolescence c'est la belle vie, pour ensuite se retrouver seule avec un bambin.

Laurence Auclair, élève de 5e secondaire

Pas une «suiveuse»

La fille de Marie Larocque, Charlotte, a aussi le bonheur d'avoir une mère qui aime le monde et la vie, et en plus, elle est capable de choisir par elle-même les bonnes règles, et de s'assumer ainsi. J'ai l'impression que ce n'est pas une «suiveuse» dans le troupeau de moutons.

Jacques Moreau, Saint-Bruno