J'ai été scandalisé - au sens moral du terme - d'apprendre que l'Union des municipalités du Québec avait confié à une firme comptable le soin de donner une formation en éthique aux élus municipaux.

Il y a un peu plus d'un an, une représentante de l'UMQ m'a joint à mon travail pour me demander si j'étais intéressé à préparer ou à donner une formation en éthique aux élus municipaux. Je terminais un mandat pour le ministère de l'Éducation et ce projet m'intéressait vivement.

À la suite de cette conversation téléphonique, cette représentante m'a demandé par courriel de lui envoyer mon CV. Je l'ai fait immédiatement mais, par la suite, je n'ai plus reçu aucune nouvelle de l'UMQ, même pas un avis de réception de leur part.

J'ai réécrit pour demander la raison de ce silence. Aucune réponse de l'UMQ.

J'ai été encore une fois scandalisé qu'une personne responsable d'organiser une formation en éthique n'ait pas la décence de me répondre alors que cette même personne m'avait sollicité à mon travail pour contribuer à cette formation. J'ai un doctorat en philosophie, publié de nombreux livres en enseignement de l'éthique, contribué à la mise en oeuvre du programme Éthique et cultures religieuses au ministère de l'Éducation et enseigné des cours d'éthique au collégial pendants des années... mais je ne suis pas comptable. D'ailleurs, je suis loin d'être le seul au Québec à posséder des compétences en éthique suffisante pour donner une formation de base à des élus municipaux, mais comme moi, ils ne sont pas comptables.

À première vue, le fait de confier à une firme comptable le soin de donner des cours d'éthique est évidemment une aberration, mais je suis tout aussi scandalisé que l'Université de Sherbrooke se prête à une telle mascarade en prétendant donner une formation en éthique en trois jours!

On peut facilement imaginer les résultats: des «recettes éthiques» prêtes en cinq minutes qui permettent de s'assurer que personne ne va se faire prendre dans un scandale.