Je m'insurge devant la campagne négative entreprise par les médias à l'encontre des grandes firmes de génie-conseil du Québec.

À la suite des grands travaux de la Baie-James, les firmes de génie-conseil du Québec ont développé une expertise dans un grand nombre de domaines. Ceci a par la suite permis à ces firmes d'entreprendre, entre 1980 et 2010, une multitude de projets internationaux qui ont procuré de l'emploi à des milliers de personnes au Québec.

Le Québec compte maintenant, en grand nombre, sur une main-d'oeuvre qualifiée qui travaille activement à concevoir et réaliser des projets d'infrastructure de par le monde. Ces emplois sont en général assez bien rémunérés, et s'inscrivent dans le cadre de l'économie du savoir. En somme, le Québec devrait tirer une grande fierté du fait que ses grandes firmes d'ingénierie sont devenues des chefs de file au niveau international.

D'un autre côté, ces emplois bien rémunérés constituent certainement un attrait pour bon nombre de diplômés en génie, incluant les cohortes de finissants émanant chaque année des universités québécoises. La perspective pour ces nouveaux diplômés de se joindre à des entreprises dynamiques confrontées à des défis techniques intéressants, couplée au gel de l'embauche dans la fonction publique durant quelques années, n'a certainement pas contribué à gonfler les rangs des ingénieurs syndiqués affectés à gérer la paperasse du ministère des Transports et d'autres organismes publics. À la suite des départs à la retraite pour nombre d'entre eux, il va sans dire que l'expertise interne en ingénierie ne va probablement pas en grandissant à l'intérieur de la fonction publique.

Cet état de fait n'implique pas nécessairement un plan concerté entre les gouvernements et les firmes de génie-conseil en vue de transférer l'expertise requise pour gérer efficacement de grands travaux. L'industrie privée offre des attraits indéniables pour les jeunes ingénieurs, notamment en termes de réalisations concrètes. Si des employés professionnels ou gestionnaires du ministère des Transports se retrouvent aujourd'hui à travailler pour des firmes de génie-conseil, c'est sans doute parce que la fonction publique n'exerce plus le même attrait qu'elle avait au cours des années 70.

En 15 ans de carrière pour différentes grandes firmes de génie-conseil, que ce soit au Québec ou en Ontario, je n'ai pas eu connaissance qu'il y ait eu de la collusion entre des ingénieurs et qui que ce soit pour gonfler le coût des travaux d'infrastructure.

Cessons de dénigrer publiquement la profession d'ingénieur, qui était jusqu'à récemment considérée comme étant très respectable. Le Québec devrait tirer une grande fierté de sa position de leader international en ce qui a trait à la fourniture de services d'ingénierie.