L'auteur est président et chef de la direction de Vidéotron. Il réplique à la chronique de Sophie Cousineau intitulée Deux câblos, deux visions, publiée vendredi dernier.

C'est avec intérêt que j'ai pris connaissance de votre chronique. Je dois cependant avouer que mon appréciation de la stratégie d'affaires de Vidéotron diffère de la vôtre.

Il y a quelques années, Vidéotron a décidé de construire son propre réseau de communication mobile, après avoir exploité un service virtuel sur le réseau d'un autre opérateur, afin de favoriser une concurrence accrue et de permettre aux consommateurs de profiter d'une offre intéressante dans ce domaine. Cette décision reposait sur un plan d'affaires solide et sur une vision destinée à assurer la pérennité à long terme de l'entreprise. Il s'agissait aussi d'une initiative mûrement réfléchie et travaillée, surtout au vu des investissements en cause. Notre plan d'affaires ne prévoyait pas une rentabilité immédiate, ce que nous avions d'ailleurs annoncé aux analystes financiers ainsi qu'à nos actionnaires. Nul ne peut penser autrement au terme d'un investissement d'une telle ampleur.

Neuf mois après le lancement de notre nouveau service, nos résultats sont meilleurs que ceux escomptés, ce qui nous permettra de franchir notre seuil de rentabilité encore plus rapidement. Au 30 juin dernier, Vidéotron comptait déjà plus de 210 000 clients à ses services mobiles. Nous avons accueilli plus de 3500 clients par semaine au cours du deuxième trimestre de l'année et nos revenus par client sont environ 70% plus élevés que ceux des autres nouveaux entrants. J'ajouterai qu'au cours de ce même trimestre, nous avons enregistré une croissance nette de 46 000 nouveaux clients au Québec, comparativement à 37 000 pour Bell à la grandeur du pays, ce qui constitue une autre illustration de la qualité de nos produits et services.

La pierre angulaire du développement de Vidéotron et de Quebecor Media passe par le mobile, dans le cadre d'une stratégie d'affaires axée sur les besoins de la clientèle. Les consommateurs veulent de plus en plus visionner le contenu souhaité au moment, à l'endroit et de la façon dont ils le veulent, et le mobile offre une plateforme idéale pour ce faire. À ce titre, l'introduction du mobile, qui ouvrira tout un monde de possibilités technologiques, économiques, culturelles et sociales aux citoyens d'ici, est un jalon significatif de notre parcours.

Et quoi de plus naturel, par ailleurs, qu'un «câblo» comme Vidéotron souhaite offrir un service mobile à ses clients à l'heure où les «telcos» investissent le champ de la télé IP?