Je viens d'une famille de cancéreux. Cinq personnes sur sept, pas mal comme moyenne. Depuis la mort de Jack Layton, dans les médias parlés et écrits, on ne cesse de parler de bataille qu'il a perdue contre le cancer... Depuis quand le cancer fait-il partie d'un sport de combat, d'une lutte à finir?

Croyez-vous que Claude Béchard, David Servan-Schreiber, Charles Bruneau ou Jack Layton ont baissé les bras et désiraient mourir? Il s'agissait de personnes très déterminées qui avaient la vie devant eux. Le cancer est une maladie, certains y survivent, d'autres pas. Point à la ligne.

À l'annonce du diagnostic, lorsque j'entends les mots «il (elle) va se battre», les cheveux me dressent sur la tête. Dire qu'une personne a perdu son combat, c'est comme le comparer à Lucian Bute face à un adversaire, c'est ridicule...

Nos parents sont décédés d'un cancer et jusqu'à ce jour, nous sommes trois survivantes. Nous ne nous sommes pas battues, mais nous avons eu la chance d'être diagnostiquées de façon précoce et nous sommes suivies de très près. On ne mourra peut-être même pas du cancer dont nous sommes porteuses.

Je connais plein de personnes jeunes ou vieilles qui sont décédées du cancer; ce n'est pas parce qu'elles ont voulu mourir, mais la maladie a fait son chemin et elles sont mortes.