L'événement des événements culturels à Montréal si patiemment attendu aura-t-il lieu début septembre? Aurait-il mieux valu confier l'inauguration de la nouvelle salle de concert de l'Orchestre symphonique de Montréal à l'Orchestre métropolitain et au maestro Nézet-Séguin? Les musiciens de l'OSM sont en alerte rouge? Alors moi, je suis nettement alarmée!

Samedi dernier, La Presse annonçait une impasse dans les négociations avec les musiciens de l'OSM. L'administration se préoccupe de la capacité à payer et refuserait la hausse salariale que souhaitent nos virtuoses entre autres revendications. Un an sans contrat renouvelé et ils sont toujours fidèles au poste, avec passion, dévotion, patience.

Qui finance l'OSM? Il y a l'aide gouvernementale, le financement privé, les mécènes, les contributeurs à titre privé, les abonnés, le public qui achète les billets à l'unité. L'aide gouvernementale a-t-elle atteint le maximum possible? Le financement privé semble s'accroître, les abonnés semblent toujours sinon plus enthousiastes. N'a-t-on donc pas les moyens d'accorder aux musiciens la hausse salariale demandée? Elle semble raisonnable, car ils se disent conscients des différences entre l'Ontario et le Québec quant à l'apport public/privé d'une part, quant à la différence du coût de la vie entre Montréal et Toronto, d'autre part.

Nos musiciens ne vivent pas en vase clos, ni dans une tour d'ivoire, ils sont eux aussi des citoyens ayant encaissé les soubresauts des crises économiques et les hausses de taxes!

Je souhaiterais que l'administration de l'OSM prouve que la capacité à payer est atteinte avec des chiffres détaillés à l'appui. À nous, les abonnés, mélomanes, contribuables de juger.

Sans ces musiciens de l'OSM, de l'OM, des autres grands orchestres au Québec, il n'y aurait ni éducation, ni évolution musicale, ni rayonnement à l'échelle nationale et internationale! Ils méritent tous, quant à moi, une rémunération à la hauteur de leur importance dans notre société.

C'est à l'administration de l'OSM de faire preuve d'une réelle ouverture d'esprit et de dénouer l'impasse à tout prix. S'il faut songer, dès la saison 2012-2013, à augmenter les tarifs d'abonnement, des billets à l'unité, qu'on ait le courage de le faire. Il y a beaucoup de Montréalais, de Québécois, qui ont les moyens de fréquenter le Centre Bell, d'assister à un spectacle de U2, de Sir Paul, de courir les spectacles de festival en festival? Tant mieux. Alors n'avons-nous pas les moyens de payer un peu plus pour entendre nos musiciens de l'OSM?

Il est temps d'inaugurer la nouvelle salle à Montréal. D'être joyeux, non pas alarmés ou tristes. Or, pour des générations à venir, l'entreprise ne s'arrête pas à l'inauguration entre VIP d'un édifice haut de gamme, mais exige l'injection constante des fonds nécessaires à la sauvegarde de la qualité d'une programmation musicale nec plus ultra attirant les meilleurs solistes d'Amérique et du monde entier. Soyons en ce domaine plus prévoyants que nous l'avons été avec nos infrastructures routières!

Je fais appel aux mélomanes, aux abonnés de l'OSM, afin d'appuyer nos musiciens maintenant plus que jamais, car nous arrivons à un jalon important de l'histoire de cet orchestre. Songeons à une pétition s'il le faut, ou à d'autres moyens, pour prouver à l'administration de l'OSM que nous les valorisons autant que nous les admirons.

La patience de ces musiciens et la nôtre méritent d'être comblées! Qu'en pensez-vous?