L'attitude de l'Alliance des professeurs de Montréal et surtout de son président, Alain Marois, montre bien une réelle méconnaissance de la situation qui prévaut avec le nouveau bulletin unique.

D'abord, contrairement à ce qu'affirme l'Alliance, le bulletin proposé n'est pas basé uniquement sur la philosophie des compétences. Le Ministère a réaffirmé très clairement dans ses cadres d'évaluation, publié récemment, la place importante que l'enseignant doit accorder à l'évaluation des connaissances. On ne peut être compétent sans des connaissances. En sciences humaines, les trois compétences initiales ont été regroupées au bulletin pour ne former désormais qu'un seul résultat. L'enseignant peut évaluer des connaissances et des compétences très facilement. Cela est aussi le cas dans les autres matières, comme le français, qui conserve ses volets (écriture, lecture et oral).

Ensuite, il est faux de prétendre, à mon avis, qu'il y a un manque de concordance entre les écoles au sujet du «quoi évaluer». Pour guider les enseignants, le Ministère a publié un guide de la «progression des apprentissages» qui détaille très bien ce que l'élève doit être en mesure de connaître (apprentissage) et faire (compétence) à la fin de chacune des années et ce dans chaque matière. Les guides sont là. Il suffit de les ouvrir et surtout de les lire correctement.

L'enseignant a toujours eu la possibilité d'évaluer des connaissances et il fallait le faire. Le problème est tout simplement le manque de volonté de plusieurs enseignants de changer leurs façons de faire et surtout de s'ouvrir au monde actuel, aux technologies et de faire preuve d'innovation.

Certes, le Ministère fait souvent preuve d'improvisation, mais reste que nous sommes des professionnels et nous devons être en mesure de juger adéquatement ce qui doit être fait dans nos classes pour favoriser la réussite des élèves. Et ça, aucun ministre de saura répondre à cette question. Si le gouvernement Charest veut prioriser l'éducation, il va créer un vrai ministère de l'Éducation avec un prof à sa tête.

Bref, le nouveau bulletin n'est pas le problème. La matière est toujours la même à enseigner. C'est à l'enseignant de planifier adéquatement ses évaluations pour éviter la supposée charge accrue de travail évoquée par l'Alliance qui fait fausse route dans ce qu'on pourrait appeler un faux débat.