J'habite la ville de Vaudreuil-Dorion, dans la banlieue ouest de Montréal, et j'ai personnellement la chance de travailler tout près de chez moi. Par contre, ma conjointe doit se rendre au centre-ville pour son travail. Notre fils, quant à lui, a commencé des études universitaires en septembre dernier et doit également se rendre au centre-ville presque tous les jours.

Nous disposons à Vaudreuil d'une gare moderne, sur la ligne Montréal-Rigaud, qui dispose d'un vaste stationnement. Les horaires et les coûts du train nous semblent adéquats.

Principalement motivés par la perspective d'éviter les bouchons de circulation et la durée indue du trajet qui en découle, ainsi que par l'idée de réduire leurs coûts de transport, ils ont décidé d'adopter le train comme moyen privilégié de transport pour se rendre au centre-ville. Il est à noter qu'ils disposent chacun d'un véhicule, car nous n'avons pas de système de transports en commun digne de ce nom dans notre région.

Prendre le train en toute quiétude et sécurité, en profiter pour lire, étudier, roupiller ou juste rêver, devait s'ajouter aux économies de temps et d'argent. Le fait d'utiliser moins d'énergie et de faire leur petite contribution pour sauver la planète est certainement un plus qui s'ajoutait aux autres bénéfices.

Quel est le constat, deux mois plus tard: tous deux ne prennent plus le train. Bris et retards à répétition sont venus à bout de leur patience et de leur souci de ponctualité. Qui a le goût de se présenter à son travail ou à ses cours en retard un jour sur deux? Ou de revenir à la maison une heure ou deux plus tard que prévu?

Cette situation, dont nous n'avons pris conscience que tout récemment, existe et se poursuit depuis plus d'un an, d'après ce que nous en apprenons. Notre journal local (L'étoile du 28 octobre) contient un article qui dénonce cet état de fait. On y mentionne que l'AMT fait face à une baisse de fréquentation de 400 000 usagers pour cette année, en raison des nombreux bris dont la clientèle a été victime. Ces usagers ont ainsi décidé de reprendre leur voiture.

Vous dire que je trouve cette situation déplorable est un euphémisme. En fait, je suis outré. Tous les écologistes de ce monde clament haut et fort l'importance qu'il faut réduire les émissions de carbone et utiliser les transports en commun comme alternative à l'automobile. Toutes les villes modernes tentent de mettre en place les infrastructures et équipements pour y arriver.

Comment l'AMT et ses dirigeants peuvent-ils laisser cette situation perdurer? Ces trains défectueux auraient dû être réparés ou remplacés il y a longtemps. Et comment nos élus peuvent-ils tolérer une telle situation qui va tout à fait à l'encontre de leurs discours et des valeurs contemporaines? Encore un domaine de l'administration publique où le citoyen-payeur de taxes - et Dieu sait qu'on en paie -, se sent lésé, pour ne pas dire floué.