À la lumière du nombre effarant d'accidents impliquant des jeunes, je parlais à mon fils de 18 ans de mon inquiétude lorsqu'il prend le volant de mon auto, avec ma permission.

On fait de la pub à la télé, il ne la regarde pas (comment, même à coup de millions, cela pourrait-il le sensibiliser?), on fait des articles tous les jours dans les journaux, il ne les lit pas. Comment, lui demandais-je encore lundi, pourrais-je te conscientiser, te sensibiliser au danger? Des jeunes, comme toi, se tuent ou en tuent d'autres, jour après jour! Comment te faire voir le danger et t'inciter à la prudence?

Sa réponse, toute simple: «Ben, en me le disant, comme tu le fais ce soir, maman!»

Ce serait donc à nous, parents, de prendre la responsabilité (encore une autre!) de répéter, répéter et répéter encore à nos jeunes (tous les jours s'il le faut) que la vitesse tue et que la prudence est primordiale... si on tient à sa vie?

Et avec toute la naïveté de mes 46 ans, quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi une automobile peut dépasser les 120 km/h, pourquoi un régulateur ne permet-il pas d'en limiter la vitesse? Pourquoi le gouvernement ne légifère-t-il pas?

Il me semble que si nos jeunes n'obtenaient leur permis qu'à l'âge de 18 ans, on pourrait au moins discuter sécurité avec des jeunes qui font preuve d'un peu plus de maturité.

Mon aîné de 18 ans m'apparaît déjà plus «raisonnable» que mon cadet de presque 16 ans qui ne rêve que de son permis - comme tous ses amis -, et qui me dit déjà qu'à 119 km/h, on ne se fait pas arrêter par la police!

Je continuerai à découper et à afficher dans la cuisine les articles traitants d'ados tués ou accusés de conduite dangereuse ayant causé la mort. Je continuerai sans relâche à mettre mes jeunes en garde, mais aidez-moi S.V.P.! Un projet de loi musclé qui va bien au-delà de simples cours de conduite est devenu incontournable.

Nathalie Provost

L'auteure est la mère de deux adolescents. Elle réside à Saint-Lambert.