Facile d'accuser la population de cynisme face à la classe politique. Une façon un peu grossière de relayer la responsabilité du gâchis que nous observons et subissons. On me dit d'aller voter et même si, bien sûr, je le ferai, encore une fois «en me bouchant le nez», je ne me rappelle pas avoir senti que mon vote avait une réelle valeur pour quiconque. On me dit que d'aller voter, c'est bien, mais pas suffisant (en plus de payer mes taxes et impôts); si je ne surveille pas de près les élus, dans mon pays, dans ma municipalité, dans mon quartier, sur ma rue, je ne devrais pas être surprise qu'on gaspille mon argent, qu'on abuse de ma confiance puisque la nature humaine étant ce qu'elle est, «là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie». Si c'est encore la loi de la jungle qui règne et que la démocratie, c'est de la mascarade, d'accord, j'affûterai mes armes, mais que cela soit clair. Sinon, je veux que mon vote retrouve son poids et sa valeur, je veux aller voter avec fierté.

France Marcotte, Montréal