Médecin, l'auteur est président de l'Association médicale du Québec, qui regroupe 9500 omnipraticiens, spécialistes, résidents et étudiants en médecine.

L'Association médicale du Québec est d'avis que la prochaine entente sur la santé doit être assortie de mesures pour augmenter l'efficience du système de santé.

Le premier ministre Jean Charest et ses collègues des autres provinces se sont réunis  à Winnipeg pour discuter d'une stratégie commune pour reconduire l'entente sur la santé intervenue en 2004, entente par laquelle le gouvernement canadien consacre 41 milliards de dollars aux soins de santé, dont 9,5 milliards sont alloués au Québec.

L'AMQ a toutefois la conviction que le système de santé reçoit sa juste part de financement mais que celui-ci est mal utilisé. Si le Conseil de la fédération veut atteindre son objectif que chaque patient ait accès aux soins dont il a besoin quand il en a besoin, il doit abattre trois obstacles qui bloquent l'efficience du système de santé : une méthode d'allocation budgétaire archaïque, des mécanismes de reddition de comptes insuffisants et des outils d'évaluation de la performance quasi inexistants.

Plutôt que de demander comment on peut investir plus d'argent dans les systèmes de santé, on doit plutôt s'interroger sur les moyens à prendre pour augmenter l'efficience de ce système. Il faut faire la bonne chose au bon patient, au bon moment, une seule fois et au meilleur coût possible et à cet égard,  l'AMQ propose quelques pistes de solution.

> Le déploiement de systèmes informatiques pour partager l'information clinique entre les professionnels, quel que soit leur lieu de pratique, une mesure qui se traduirait par un gain d'efficacité qui pourrait atteindre 20 % pour les médecins et leurs équipes.

> L'abandon de l'allocation budgétaire historique au profit d'un budget par activités qui tient compte du niveau d'activité des établissements. Le patient serait alors perçu comme une source de revenus plutôt qu'une dépense et l'augmentation de la fréquentation serait enfin reconnue sur le plan budgétaire.

> Une révision périodique et transparente du panier de services médicaux couverts.