Le sous-financement chronique des universités québécoises depuis plus de 15 ans n'est plus tolérable. Nous nous berçons d'illusions en pensant, année après année, que nous pourrons maintenir la qualité relative de nos institutions alors que les revenus qu'elles retirent pour financer leurs dépenses de fonctionnement sont maintenant inférieurs de quelque 3000$ par étudiant à temps complet à ceux des universités du reste du Canada.

Le sous-financement chronique des universités québécoises depuis plus de 15 ans n'est plus tolérable. Nous nous berçons d'illusions en pensant, année après année, que nous pourrons maintenir la qualité relative de nos institutions alors que les revenus qu'elles retirent pour financer leurs dépenses de fonctionnement sont maintenant inférieurs de quelque 3000$ par étudiant à temps complet à ceux des universités du reste du Canada.

Mais d'où provient cet écart persistant et croissant? Pour répondre à cette question, nous avons comparé sur une période de huit ans, à savoir de 2000-2001 à 2007-2008 (dernière année pour laquelle nous avons des données comparables), la situation du Québec à celle du reste du Canada.

Nous pouvons regrouper en trois sources les revenus permettant de financer les dépenses de fonctionnement des universités: les subventions des gouvernements provinciaux; la contribution des étudiants sous forme de droits de scolarité et de frais afférents; les autres revenus incluant ceux des fondations. Au cours de ces huit années, les universités québécoises ont reçu en moyenne et annuellement 2483$ de moins par étudiant à temps complet que leurs concurrentes et partenaires du reste du Canada. Cet écart négatif est non seulement persistant tout au long de cette période, mais croissant aussi puisqu'il atteint les 3000$ en 2007-2008.

Cela veut dire qu'en moyenne au cours de ces huit années, les universités québécoises avaient chaque année 452 millions de dollars de moins que les institutions du reste du Canada pour tenter d'aussi bien former la relève scientifique et professionnelle du Québec. Cet écart approche maintenant les 600 millions.

D'où provient cet écart? Pour le savoir, il suffit d'examiner chacune des trois sources de revenus énumérées précédemment.

Les subventions des gouvernements provinciaux ont été systématiquement plus élevées au Québec que dans le reste du Canada. En moyenne au cours de la période couverte, la subvention gouvernementale québécoise par étudiant à temps complet a dépassé celle des autres provinces de 1304$. Cela veut dire qu'en moyenne sur cette période, le gouvernement du Québec versait à ses universités chaque année, toute proportion gardée, 250 millions de plus que les gouvernements des autres provinces.

La situation est bien différente pour la contribution des étudiants sous forme de droits de scolarité ou de frais afférents. Au cours de la même période, chaque étudiant québécois à temps complet versait, chaque année, 3350$ de moins que ses collègues du reste du Canada. Pour les universités québécoises, il s'est donc agi d'un manque à gagner annuel de 620 millions.

Pour ce qui est des autres sources de revenus, le manque à gagner s'élève à quelque 80 millions par année. Au fur et à mesure que se développe la philanthropie au Québec et que la valorisation de la recherche universitaire augmentera, cet écart devrait graduellement disparaître.

Deux conclusions nous semblent s'imposer. Nous ne devons plus tolérer le sous-financement de nos universités et il importe de rouvrir maintenant le dossier des droits de scolarité.