Port-au-Prince est quasiment détruite. Des centaines de milliers de morts, de disparus et des millions de sinistrés. Une vraie catastrophe, la nature demande des comptes.

Aucun qualificatif ne semble convenir dans la situation. Pourtant, nous devons nous en remettre et rapidement agir pour soutenir, dans un premier temps, ceux qui ont été les plus durement frappés et, dans un second temps, planifier et penser à la construction d'une nouvelle capitale.

La situation est pénible. De nombreux reportages ont permis de constater l'ampleur de la crise humanitaire causée par ce tremblement de terre. Heureusement, le monde a réagi très vite et pris de grands moyens pour aider Haïti à s'en sortir. Il faut être reconnaissant vis-à-vis de tous ces gouvernements et de ces citoyens du monde qui, par tous les moyens, fournissent une aide inestimable. Hommages particuliers aux Québécois et Canadiens, qui, une fois de plus, manifestent leur attachement à la communauté haïtienne et à Haïti.

Pourtant, malgré cette grande générosité, les sinistrés ont encore faim et soif. L'aide ne peut arriver jusqu'aux survivants. De nombreux cadavres sont encore dans les rues en attente d'une sépulture. Malgré cette volonté manifeste d'intervenir rapidement, les opérations de secours rencontrent de sérieux obstacles. Il faut rapidement contourner les blocages afin de répondre aux besoins pressants de ces centaines de milliers de sinistrés rongés par la faim et la soif, blessés plus ou moins gravement, qui ne peuvent plus attendre...

La précipitation avec laquelle on s'est porté au chevet d'Haïti a fait négliger deux aspects importants de l'opération: la planification et la logistique. Probablement que de nombreux experts s'y penchent maintenant et sont peut-être sur le point de trouver la meilleure solution; cela ne m'empêche de vouloir contribuer et de faire la proposition suivante.

Certes, dans l'immédiat, l'urgence est de sauver des vies, d'assister les blessés, de donner à manger et à boire aux sinistrés, d'enterrer les morts. Afin de faciliter la tâche, l'Organisation des Nations unies devrait adopter un programme d'aide incitatif, visant tous les citoyens vivant à Port-au-Prince, mais originaires des autres provinces non touchées par le tremblement de terre, pour que ces derniers retournent, durant quelques mois sinon définitivement, dans leur région d'origine. Un tel programme offrirait des moyens de transport et une subvention permettant de vivre durant un mois.

De plus, ce programme incitatif de l'ONU proposerait la mise en place dans ces régions, de cantines pour desservir les personnes inscrites.

Ainsi, plusieurs dizaines, voire des centaines de milliers de personnes partiraient de la zone sinistrée, étant assurées de bénéficier de certaines aides. Les populations déplacées retrouveraient une vie plus décente. Dans certains cas, il s'agira de retrouvailles familiales. Cela faciliterait la tâche de l'ONU, car seulement les habitants de Port-au-Prince et les vrais sinistrés resteraient dans la ville et pourraient être secourus plus facilement et plus rapidement.

Voilà une façon de décongestionner, de déconcentrer Port-au-Prince tout de suite, d'autant plus qu'il faudra le faire de toutes les façons, peut-être même bientôt, dès qu'il sera question de reconstruction. Voilà une façon plus sûre de faciliter les opérations de secours.