Notre belle saison froide s'installe tranquillement. Les amateurs de chauffage au bois fourbissent leurs équipements. La saison des smogs hivernaux approche. Prenons tous une bonne bouffée d'air frais avant que les garnisons de cheminée ne crachent leur mucus toxiques.

En ville et banlieue, nous pouvons de plus en plus souvent sentir des odeurs de fumée du chauffage au bois résidentiel. Certaines personnes peuvent apprécier cette odeur à saveur nostalgique et sa chaleur douce. Néanmoins, ce chauffage au bois est responsable de milliers de cas de bronchites infantiles et de centaines de cas de décès prématurés.

Et ceci n'est que la pointe de l'iceberg des effets néfastes du chauffage au bois. À Montréal et plusieurs grandes villes nordiques, le chauffage au bois est la principale source de smog hivernal. Plusieurs villes légifèrent, parfois interdisent, le chauffage au bois dans les secteurs urbains. Des améliorations importantes de la qualité de l'air ont été notées suite à des lois relatives à l'essence, au système catalytique, au tabagisme publique, etc. À quand une législation pour cette tradition médiévale ou digne des pays en développement qu'est le chauffage au bois?

Les amateurs de chauffage au bois (et son industrie) doivent prendre leur responsabilité afin de minimiser les impacts négatifs. Bien sûr, l'utilisation que de bois sec est trivial, cependant une restriction du chauffage lors d'absence de vents (condition de smog) serait un geste simple montrant un minimum de respect envers leurs concitoyens.

Si ce minimum n'est pas mis en place, soyez assurés qu'une législation beaucoup plus contraignante prendra place dans un avenir pas très éloigné. Il n'en tient qu'à la responsabilisation des amateurs de chauffage au bois. Une nouvelle loi limitant les droits individuels n'est rarement souhaitable, mais peut s'avérer nécessaire si une faible majorité a un comportement nuisible pour la collectivité.

N'oublions pas que nous sommes au 21e siècle, donc plus au Moyen âge. Nous ne pouvons plus accepter que nos enfants exposés à ces fumées grandissent avec des problèmes neurologiques (voir rapport de l'INSPQ). Bien sûr certains amateurs et l'industrie vous répondront que leurs équipements (armes de pollution massives) sont maintenant moins dangereux, voir certifiés EPA. Noter que la norme EPA a plus de 20 ans et que les nouvelles technologies sont maintenant 5 fois plus efficaces, mais la santé de vos enfants ne semble pas justifier pas le coût supplémentaire!

On entend souvent parler de particules fines, il ne s'agit que la pointe de l'iceberg. La combustion du bois produit une centaine de composés chimiques entre autres plusieurs composés organiques volatiles et des hydrocarbures aromatiques cycliques. On a entendu parler de ces derniers composés lors d'analyse sur les bélugas, les alumineries ont dû réduire leur pollution. Est-il plus facile et important de protéger les bélugas ou nos enfants?

Certains de ces produits de combustion du bois sont toxiques ou ont des effets, même à très faibles concentrations, sur les systèmes endocriniens ou reproducteurs. Cela a pris des décennies à nos gouvernements pour se réveiller quant à la restriction des insecticides et des bisphénols. Qu'en est-il de la source des smog hivernaux?

Amateurs de chauffage au bois: s.v.p. placez une petite banderole de papier à l'extérieur, près d'une fenêtre, et évitez de nous cracher votre fumée lorsque la banderole est immobile (absence de vent).