Guy BoivinL'auteur est microbiologiste-infectiologue et chercheur au Centre de recherche en infectiologie du CHUQ-CHUL et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les virus en émergence et la résistance aux antiviraux. 

Ce n'est pas sans raison qu'on parle tant du virus A(H1N1) qui a fait son apparition au début du printemps 2009. Lors de la première vague, nous avons constaté avec inquiétude que l'âge moyen des personnes atteintes par le virus a été de 28 ans. Cette donnée en dit long sur la différence entre ce virus et ceux qu'on rencontre lors de la grippe saisonnière. Près de 600 Québécois ont dû être hospitalisés, dont des femmes enceintes, de jeunes enfants et des adultes de 20 à 49 ans. Non, la grippe A(H1N1) n'est pas une grippe comme les autres!Déjà, le virus A(H1N1) a amorcé sa deuxième vague au Québec. Comme il s'agit d'un nouveau virus, très peu de personnes sont protégées contre cette infection. Rappelons que la grippe A(H1NI) est une maladie qui peut être mortelle et que la vaccination est le meilleur moyen de s'en protéger.

L'objectif de la vaccination est double. Il faut protéger les personnes qui, en raison de leur condition de santé, risquent des complications pouvant entraîner une hospitalisation, voire un décès. Il faut aussi tenter de réduire le nombre de personnes atteintes par le virus pour réduire sa propagation et le risque de mutation du virus. C'est individuellement et collectivement, par une vaccination massive, qu'on peut réussir à freiner la progression du virus et éviter une troisième vague de grippe.

Les avantages de la vaccination dépassent largement les dangers qui pourraient être liés au vaccin contre la grippe A(H1N1). Le vaccin met votre système de défense naturelle en alerte et le prépare à combattre efficacement la grippe. L'adjuvant ajouté au vaccin anti-grippal de cette année a été démontré sécuritaire dans des études européennes et sert à renforcer davantage la réponse immunitaire face au virus. La protection conférée par le vaccin couvre la personne vaccinée. Et si beaucoup de gens se font vacciner, c'est l'ensemble de la population qui bénéficie d'une meilleure protection. C'est donc un choix personnel qui a des conséquences familiales et sociales.

En tant que médecin et scientifique, j'ai une grande confiance dans le vaccin développé pour contrer le virus A(H1N1). Ce vaccin a été conçu et fabriqué selon des normes élevées de qualité. Se faire vacciner, c'est un choix personnel, mais c'est aussi une question de santé publique et de conscience sociale. Si vous optez comme moi pour le vaccin, pensez maintenant à respecter le calendrier de vaccination proposé; c'est une question vitale pour les plus vulnérables d'entre nous!