L'opinion de M. Robert Joyal, «Assez, l'irresponsabilité», publiée jeudi dernier, a provoqué des dizaines de commentaires de nos lecteurs qui voulaient réagir, entre autres, à sa suggestion d'imposer une plaque d'immatriculation aux cyclistes. Les voici.

1. Comme ça fait du bien de voir que des gens concernés par ce malaise quotidien : des cyclistes irrespectueux du code de la Sécurité routière,  osent l'écrire publiquement. Il est temps que tous les usagers de la route ou de la rue reprennent leur place et non toute la place. Tout ce qu'écrit M.Joyal est très vrai, quoiqu'en pense les ayatollahs du vélo!

Il y a quelques décennies, les bicyclettes devaient posséder, et avaient,  une plaque d'immatriculation, que l'on se procurait au poste de police de notre quartier pour la somme de 2,00$ (dans les années 50 ). Pourquoi doit-on immatriculer une simple remorque et pas un vélo qui est devenu un moyen de transport de nos jours?

Louis-Georges Lavoie, Montréal

2. J'ai bien aimé votre article de ce matin sur les cyclistes. Je travaille avec mon auto au centre-ville et à chaque jour j'évite la catastrophe avec les cyclistes ignorant toutes les règles de sécurité. Si j'avais le même comportement, je n'aurais plus de permis de conduire depuis longtemps. Je fais du vélo moi-même et j'utilise même le Bixi quand je peux. Il faut absolument que le règles soient les mêmes pour tous dans les rues de la ville, sinon il y aura des drames et des tragédies.

Stephane Couture

3. Ayant déjà  été victime d'un cycliste anonyme, «arrivé de nulle part», je suis parfaitement d'accord avec M. Robert Joyal, à l'effet qu'une grande majorité des cyclistes se considèrent au-dessus de toute loi et estiment comme étant tout à fait «normal» de circuler sur les trottoirs! N'y aurait-il pas lieu, en effet, de mieux encadrer ces «chauffards sur deux roues» qui circulent quotidiennement en toute impunité?

Que faire contre ces irréfléchis, à l'abri de toute poursuite et n'ayant aucune pièce d'identité ni avertisseur, qui zigzaguent allègrement à pleine vitesse dans  cette course à «obstacles» que sont pour eux les piétons?

Qu'est-ce qui empêche la ministre des Transports et nos édiles municipaux de réfléchir sérieusement au rétablissement de licence et d'avertisseur obligatoires, ne serait-ce qu'à coût minime, pour fins d'identification, comme à l'époque où pourtant les adeptes du vélo étaient beaucoup moins nombreux et provocants qu'aujourd'hui?

Pierre Samuel

Montréal

4. Je suis tout à fait d'accord avec l'article de M. Robert Joyal et je l'invite à faire circuler une pétition. Je suis convaincue qu'il obtiendrait plusieurs signatures pour l'appuyer et soutenir les propositions énoncées dans sa lettre ouverte publiée dans La Presse du jeudi, 17 septembre.

 

Les cyclistes qui circulent à Montréal sont souvent irresponsables. Et que dire de ceux qui roulent à pleine vitesse sur les trottoirs sans aucun respect pour les piétons et qui, de plus, nous lancent des regards comme si NOUS étions DANS LEUR CHEMIN. Je préfère retenir mes propos qui seraient plutôt très virulents à leur égard.

 

Huguette Martel

5. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt et pas mal d'agacement cette lettre ouverte de monsieur Robert Joyal à la ministre des Transports, où on recommande l'obligation pour les cyclistes montréalais de porter une « plaque d'immatriculation » pour pouvoir être plus facilement identifiés lors de leurs « nombreuses » et « irresponsables » transgressions au code de la route. Je doute qu'un tel moyen soit bien efficace, considérant que les automobilistes, qui ont, eux, non seulement une plaque mais aussi un permis de conduire (pas toujours valide, mais ceci est une autre histoire), voient le feu jaune comme un signal d'accélération, les limites de vitesse comme des suggestions, les panneaux d'arrêt obligatoire comme une invitation à ralentir leur vitesse (un peu mais pas trop), les passages piétonniers comme de jolis ornements colorés de la chaussée, et la priorité aux piétons aux intersections comme une vue de l'esprit. Les piétons, ces pauvres victimes, seront-ils eux aussi contraints de porter une plaque d'immatriculation (accrochée dans leur dos ?), eux qui traversent les rues entre les intersections, évidemment sans regarder les automobiles (ce n'est pas « cool »), qui ignorent les feux rouges encore plus que les cyclistes et qui marchent allègrement à quatre de front dans les pistes cyclables malgré la présence de gros panneaux « interdit aux piétons », tout en s'indignant si un cycliste a l'outrecuidance de protester parce qu'ils l'empêchent de circuler ?

Pourquoi les cyclistes circulent-ils ailleurs que dans les pistes cyclables ? Peut-être parce les pistes nord-sud sont pratiquement inexistantes (on ne va pas faire un détour par la rue Berri pour descendre de Sherbrooke à de Maisonneuve quand on est sur Peel, voyez-vous) ? Peut-être parce que les pistes servent de stationnement auxiliaire aux cols bleus de la Ville qui font de la réfection ou qui sont allés prendre leur pause-café au resto du coin, ou encore de dépôt de matériaux pour les quelques « rares » chantiers de construction du centre-ville ? Peut-être parce que les interminables festivals de l'été bloquent toutes les pistes dans le secteur de la Place des Arts et du Square Émilie-Gamelin, déjà fortement handicapé par la construction de la Place des Spectacles et de la nouvelle salle de l'OSM ? Peut-être parce que la plupart des pistes (par exemple sur Saint-Antoine) sont de simples « bandes cyclables » délimitées par une ligne blanche peinte sur la chaussée, bande qu'ignorent les taxis et les autobus qui doivent cueillir ou faire descendre leurs passagers, les camions de livraison qui stationnent en double ou en triple, les piétons qui traversent en masse et n'importe où comme des lemmings lors de l'heure de pointe, et les autos qui « collent » le trottoir et bloquent la piste aux intersections pour pouvoir mieux couper les autres automobilistes lors du changement de feu ? Peut-être parce que certaines pistes (les mieux pavées) sont littéralement envahies par les planchistes, les mobylettes électriques, les chaises roulantes motorisées et les patineurs à roulettes (ceux que j'appelle, sans aucune intention humoristique, les « crétins à roulettes ») qui occupent toute la largeur de la piste et refusent le passage ? Peut-être parce que la chaussée de la plupart des pistes cyclables, qui jouxte souvent le trottoir, est encore plus défoncée et jonchée de détritus que celle des automobilistes (et la suspension d'un vélo, croyez-moi, laisse fortement à désirer quand on rencontre un nid-de-poule montréalais typique) ?

Les cyclistes sont de plus en plus nombreux à Montréal, il faut être aveugle pour ne pas le constater. Ils dérangent aussi, la lettre de monsieur Joyal en est la preuve. Avec l'introduction du Bixi (sera-t-il immatriculé lui aussi ?), ce phénomène prend de l'ampleur et il faudra s'habituer : la rue est, plus que jamais, une ressource partagée, et tous ses usagers doivent se respecter mutuellement et l'utiliser de manière responsable. Certes, il y a des cyclistes irresponsables, comme il y a des automobilistes je-m'en-foutistes et des piétons kamikazes. Qu'on cesse de cibler les cyclistes et qu'on se regarde un peu dans le miroir : on n'aimera peut-être pas ce qu'on y verra !

François Juteau

Abonné de BIXI et cycliste depuis plusieurs décennies

Candiac

6. J'aimerais réagir à l'opinion de M. Robert Joyal. Je suis un cycliste, un piéton et un automobiliste ! Donc, partant de ce fait, je rentre dans les catégories pour donner une réponse nette, claire et précise suite à la situation que vous décriez face aux cyclistes. Je crois sincèrement qu'une partie des faits que vous rapportez sont véridiques : circuler à contre-sens de la circulation, les espaces publics (est-ce que vous voulez dire les parcs ?), et les trottoirs.  Cependant, je ne comprends guère le fait que monsieur Joyal mentionne que les cyclistes utilisent les ruelles ! J'adore utiliser les ruelles pour faire du vélo, passer en auto ou même en tant que piéton où j'admire les résidences de Montréal.

 

De plus, j'aimerais bien vous dire M. Joyal que certaines pistes cyclables ont été conçues dans les années 70 et 80 avec l'idée que le vélo était pour des activités de loisirs. Aujourd'hui, une forte proportion de cyclistes les utilisent pour aller travailler. Donc, lorsque les pistes ne font pas l'affaire, les cyclistes utilisent les rues. Vous savez que les rues sont pour tous les usagers de la route (automobilistes, camionneurs, cyclistes et même piétons ). Donc, je considère que les efforts déployés pour faire des pistes 'plus directes' sont insuffisants pour le nombre élevé de cyclistes. Il faut des investissements massifs pour réponde aux besoins de la clientèle. Vous en voulez des preuves : piste des carrières vers l'Est de Montréal, piste débutant de la rue des Carrières et  longeant le parc Jarry jusqu'à Ahuntsic, etc. Cependant, il est bon de constater qu'il y a eu peu d'investissements dans la création de pistes cyclables sur l'île de Montréal.

 

Vous mentionnez la délinquance des cyclistes. Cependant, vous omettez de parler de celle des automobilistes.  Combien grillent le feu rouge ? La priorité des piétons aux traverses vous connaissez?  Lles lignes jaunes sur la chaussée ne sont pas un concours de peinture!  Il faut s'arrêter lorsqu'un piéton veut traverser. De plus, combien d'automobilistes omettent d'utiliser les clignotants pour signaler leurs intentions.

 

C'est le devoir de chacun de respecter le code des transports afin que chaque usager de la route puisse profiter du privilège qui lui est accordé pour l'utiliser à bon escient.

 

Je crois sincèrement que votre dernière phrase dans votre article a dépassé votre pensée. Je dois la citer : « Je suggère aussi de stopper l'aménagement de nouvelles pistes cyclables en ville et de détruire celles déjà construites et qui nuisent à la circulation ». C'est le comble.

 

Dernier point, j'espère que la nouvelle réglementation de la ville de Montréal concernant la vitesse (40 km/h) au lieu de 50 km/h  ne vous ralentira pas trop pour vous rendre à votre travail !.

Daniel Lévesque

Montréal

7. J'ai une proposition à faire à M. Joyal pour en finir avec les cyclistes délinquants : on pourrait aussi leur tatouer un numéro sur le bras et rétablir la peine de mort automatique après une troisième infraction. On peut aussi faire d'une pierre deux coups et inter changer "cycliste" et "piéton", cette autre catégorie d'irritant à la circulation ayant à subir un code de la route conçu par ailleurs pour le transport motorisé. Faudrait-il qu'ils soient eux aussi immatriculés, dûment assurés et coiffés d'un casque ?

 

En tant que cycliste envoyée à l'hôpital à la mi-mai par un conducteur insouciant qui se pensait seul sur la route et qui a ouvert sa portière sans vérifier au préalable dans le rétroviseur (sans la moindre pénalité, soit dit en passant - ouvrir sa portière est considéré comme un genre d'Act of God, comme si ce n'était pas un acte volontaire),  j'ai une tout autre opinion des responsabilités et du rapport de force respectifs des deux côtés. Je souligne en passant que c'est arrivé vers 8h30, par beau temps, j'étais parfaitement visible et je respectais le sens unique.

 

C'est la négligence grossière et l'agressivité des conducteurs de véhicules que j'ai le goût de dénoncer à la ministre. J'aimerais beaucoup voir les policiers arrêter ceux qui "étirent" la jaune et grillent délibérément la rouge, souvent à l'aveugle, même aux intersections achalandées. Qui nous foncent dedans parce qu'ils tournent sans utiliser les clignotants, c'est tellement compliqué de signaler ses intentions. Qui ne respectent pas les priorités.  Qui dépassent dans les zones interdites, à gauche ou à droite, qui roulent à des vitesses débiles en ville, beau temps mauvais temps,  peu importe la densité de la circulation.

Quand les policiers auront donné des contraventions aux trop nombreux enragés du volant qui sont, eux, de véritables dangers parce qu'ils peuvent tuer ou handicaper du monde et qu'on pourra circuler en auto, en vélo ou à pied sans croiser de matamores au volant, on reparlera des points d'inaptitude pour les cyclistes. Et tous ces automobilistes fous-furieux, le sont-il parce qu'ils ont une assurance et que c'est "No Fault" ?

Martine Chiquette

Montréal

 

8. Étant cyclisme moi-même, je constate quotidiennement, le manque de savoir vivre de biens des cyclistes. Même s'il peut m'arriver quelques indisciplines, j'essaie d'adopter le comportement le plus adéquat et le plus sécuritaire possible. Je ne fais jamais de doigts d'honneur, geste que je trouve totalement vulgaire, même si je dois constater que c'est le moyen de communication le plus familier de biens des automobilistes. Mais là où je diverge d'opinion avec M. Joyal c'est de demander, encore une fois, au gouvernement de régler le problème. Cela ne va créer que de la bureaucratie sans rien d'autres. Malgré toutes les règles et les amendes, je vois quotidiennement des gens conduire avec le cellulaire à la main. L'autre jour, je me suis fait dépasser sur l'autoroute, sur l'accotement, par pas moins de trente automobiles et une semi-remorque, l'amende pour cette infraction est de $400. Alors quoi, ajouter des amendes, des points de démérites, des permis etc, ça ne donnera rien parce que les gens qui n'ont pas de savoir vivre n'en développeront aucun malgré tout cela et vous pénaliserez les gens qui, comme moi, exerce leurs passions correctement sans déranger personne. Pour ce qui est de la flûte à air, j'en ai installé une sur ma bicyclette, mais elle a simplement pour but de me rappeler à l'attention des automobilistes et piétons à qui on pourrait également donner des contraventions pour manque de savoir vivre. Par exemple sur la rive-sud, où je circule régulièrement, l'autorisation de tourner à droite sur un feu rouge est un vrai danger pour les cyclistes puisque la majorité des automobilistes ne font pas leur arrêt obligatoire. Et que dire des piétons qui circulent sur les pistes cyclables à quatre de large alors que le trottoir est à côté.

En conclusion je suis certain que la personne, qui a écrit l'article, ne fait pas de vélo. Elle aurait avantage à en faire cela lui permettrait de voir les deux côtés de la médaille et pour ce qui est de la règlementation elle serait tout a fait stupide parce qu'elle serait impossible à faire appliquer. (Assurance pour conduire un BIXI). Il faudrait  des cours de savoir vivre pour les automobilistes, les cyclistes et les piétons. Cela devrait se faire dès le jeune âge. Pour une majorité des gens sur le chemin aujourd'hui il est malheureusement trop tard et on ne pourra rien y changer.

Francois Cossette

Montreal

 

9. J'habite le Plateau.  Traverser la rue Laurier entre Christophe Colomb et Chambord relève de l'héroïsme.  Avant d'obtenir l'immatriculation, les cyclistes devraient passer un test pour le daltonisme.  80% d'entre eux ne  semblent pas voir le feu rouge aux intersections.

 

N'oublions pas les nombreux incidents de voitures endommagées.  À deux reprises mon rétroviseur a été arraché par ces irresponsables lurons. 

Si ces règlements devenaient lois, les policiers devraient être plus vigilants.  Ce serait une bonne façon d'augmenter les revenus de la ville.

Gisèle Boucher

10. Je n'ai jamais lu pareille ineptie. Les cyclistes délinquants pris en flagrant délit devraient aussi être obligés de faire des travaux forcés et d'aller séjourner quelques semaines en prison. J'inviterais monsieur Joyal à s'installer au coin de n'importe quelle rue à Montréal et compter le nombre de conducteurs qui brûlent les feux rouges. C'est vraiment n'importe quoi...

Richard Laparé

Montréal

11. Je suis moi-même cycliste, et je me qualifie même de cycliste responsable. Il m'arrive souvent d'observer des comportements un peu périlleux de la part des autres cyclistes, mais aussi de la part des automobilistes et des piétons, chacun à l'égard de l'autre.

Le texte de M. Joyal ne représente en rien la réalité sur nos routes, elle n'est qu'un recueil de situations extrêmes (présentées comme étant la norme, laissant de côté la majorité de cyclistes responsables.

Cette charge contre les cyclistes n'aide en rien les choses.  Au contraire, elle a le potentiel d'augmenter les tensions entre les différents usagers de nos routes, piétons, cyclistes et automobilistes, qui ont tous leur rôle à jouer pour circuler prudemment tout en tentant de prendre conscience de tous ceux qui circulent autour d'eux.

Philippe Marois

Montréal

12. Bravo ! M. Robert Joyal, vous avez écrit ce que l'on voit et constate à coeur de jour !  Les cyclistes ont une responsabilité et sont au "volant d'un véhicule " et doivent agir selon le code de la route.

 

Votre démarche auprès de la ministre des Transports est très louable.

 

Gisèle Arseneault.

13. La lettre de Monsieur Joyal est entièrement justifiée. Même à Gatineau, on n'a qu'à circuler sur la Promenade du Lac-des-Fées ou sur le Boulevard St-Raymond pour constater que les dizaines de milliers de dollars qu'ont dû couter les pistes cyclables asphaltées et séparées qu'on leur a aménagées le long de ces artères, les cyclistes s'en contrefichent comme de leur premier tricycle et préfèrent rester dans la voie automobile -- tout en ayant l'air de croire qu'ils ont la largeur d'un VUS pleine taille à juger par l'emprise qu'ils prennent sur la route, forçant ainsi les conducteurs à conduire à gauche... ou à rester derrière s'il y a des véhicules circulant à contresens. Que dire sur le jugement de ces cyclistes qui, en plein blizzard et dans huit pouces de gadoue l'hiver, trouvent le moyen d'engueuler le conducteur (au bord de l'infarctus à cause de la frousse qu'il vient d'avoir!) qui vient par miracle de ne pas les tuer après que leur glissade les ait précipité devant ses roues? On dit souvent que les cyclistes sont assujettis au Code de la sécurité routière, tout comme les automobilistes. Foutaise! Le jour où je verrai un policier remettre un vrai constat d'infraction avec une vraie amende au bout à un cycliste je le croirai, mais ce n'est pas demain la veille!

 

Olivier Bouffard

Gatineau

14. Bravo, cette chronique reflète probablement l'opinion de plusieurs milliers de personnes qui se sont fait harceler par ces joyeux lurons écolos. En plus, pour ces joyeux lurons qui sont en manque de harceler les piétons et les automobilistes la ville de Montréal met à leurs dispositions le BIXI.

Le gouvernement cherche toujours de nouvelles sources de revenu. Bingo! Une plaque à 20$ par année multiplié par 600,000 vélos, cela donne déjà  12 millions.  Imaginez 100,000 contraventions à 30$, un autre trois millions.  Quinze millions par an, sans frais d'administration (les fonctionnaires sont déjà en place pour l'administration des plaques et contraventions)

Pierre Lecocq

15. Je roule à vélo depuis très longtemps.  En fait, nous avons cinq vélos à la maison pour deux personnes.  C'est notre moyen de transport au travail, un sport et un outil du maintien de notre santé.  Je partage l'opinion de M. Joyal en ce sens que rien ne m'enrage plus lors de mes transports que les comportements des autres cyclistes.  A peu près aucun ne respectent les feux de circulation, la plupart circulent en sens inverse et souvent dans les sens uniques, au risque d'accidents mettant leurs vies et celles des autres en danger.  Je seconde la proposition de M. Joyal quant à l'enregistrement des vélos auprès du ministère des Transports, au même titre que les voitures.  De plus, les personnes qui circulent à vélo et qui possèdent un permis de conduire automobile sont déjà sujettes à des amendes avec points d'inaptitude selon mes informations, mais aucun policier ne fait respecter les lois quant il s'agit de cyclistes.

Par contre, là où je ne suis plus, c'est lorsque ce Monsieur Joyal, qui ne fait sûrement pas de vélo, propose de détruire les pistes cyclables existantes et de ne pas poursuivre la construction ou l'extension de celles déjà en place.  C'est plutôt ridicule comme proposition et malgré tout le chemin que les cyclistes ont à parcourir, il ne faut pas perdre de vue les nombreux dangers que représentent une grande partie des automobilistes.  Je ne compte plus les fois où mes jambes ont frôlé une voiture et pas parce que j'étais trop près mais plutôt parce que le conducteur où la conductrice parlait au téléphone ou simplement par défi ou je-m'en-foutisme.  Je pense que les deux camps doivent finir par s'entendre et partager la route, car c'est la place d'un vélo, sur la route lorsqu'il n'y a pas de piste cyclable et pas sur un trottoir.

J'invite M. Joyal à mettre un peu d'eau dans son vin et à prêter attention aux nombreux cyclistes qui respectent le code de la route et qui savent partager le bitume.

Bruno Tremblay

16. Du civisme, simplement.

Je fais 30 km de vélo pour aller travailler. La même chose en revenant. Ne me félicitez pas, c'est mon moyen de concilier forme physique et travail. Ce qu'écrivait monsieur Joyal dans son texte d'opinion est vrai. Certains cyclistes font la pluie et le beau temps. Et devinez quoi ? La même chose peut être dite des automobilistes.  Pour chaque exemple d'infraction et d'abus cycliste, on peut trouver la même chose chez nos concitoyens motorisés. Et croyez-moi, j'ai de nombreux exemples. Automobilistes, fervents de l'ordre public, qui à 6h le matin, sur une route de banlieue déserte te demandent d'emprunter la piste cyclable à 2 km de l'endroit où tu roules, les automobilistes qui te suggèrent sur le pont (limite de vitesse, 50 km/h) de prendre le trottoir étroit, les passagers qui s'exclament en passant près de toi pour te faire sursauter ou encore te lancent des coeurs de pomme.

Les plaques d'immatriculation et les autres systèmes de droit public ne fonctionnent pas, car le problème restera toujours derrière le volant ou le guidon. C'est sûr, par manque de civisme je pourrais simplement croire uniquement ma version des faits et dire qu'il y a trop d'automobiles, et que le vélo lui, ne pollue pas, mais ça on le sait déjà.

Une auto pèse plus de 1300 Kg et roule à 30 km/h en moins de trois secondes. Un cycliste ne fera jamais le poids contre une auto. Alors quoi faire ?  Parler et enseigner le civisme, à tout le monde. Pour moi, le civisme consiste simplement à prendre conscience de l'autre et à respecter ses choix. C'est tout. Ainsi, l'automobiliste commencerait par voir la qualité approximative de ce que l'on appelle les pistes cyclables. À mon avis, les pistes cyclables sont une solution qui ne devrait pas exister. On devrait apprendre à partager la route. C'est tout.

Parfois, ces pistes cyclables sont d'une largeur approximative (Laval) rendant la rencontre de deux vélos dangereuse, l'un des deux se retrouvant sur la chaussée devant des automobilistes qui pensaient que le problème des vélos était résolu.  D'autre fois, la piste cyclable est impeccable, récemment asphaltée, surélevée (Kirkland), mais voilà, chaque intersection, incluant les entrées d'auto, elle s'abaisse, rendant l'expérience cycliste pareille à une balade en montagnes russes. Ce qui est ironique, est que ce tronçon de route résidentielle est littéralement tapissé d'arrêts (aux 50 m) et que la limite est de 40 km/h. Et je ne parle même pas du fait que toutes les cochonneries de la route se retrouvent balayées par les autos se retrouvent sur la piste cyclable.

On bâtit les pistes cyclables car il semble plus facile d'acheter la paix. Or la route Verte est un meilleur modèle et permet vraiment aux automobilistes et aux cyclistes de cohabiter. Et de toute façon, je peux affirmer par chauvinisme que les meilleurs automobilistes sont des cyclistes. Ce sont eux qui font leur arrêt plus longtemps car ils savent que le vélo dans l'autre direction cherchera à ralentir au lieu d'arrêter, comme le font plusieurs automobilistes d'ailleurs et ils savent que le petit 3 secondes perdus, ils le rattraperont de toute façon avec une légère pression du pied sur l'accélérateur. Ils laissent un espace adéquat en doublant un vélo ou mieux, attendent un endroit sécuritaire pour dépasser car ils se sont déjà aussi retrouvés dans la situation ou un rétroviseur d'auto les a frôlé. Voilà le civisme par l'expérience, la connaissance de l'autre. Le cycliste est souvent un automobiliste, malheureusement, l'automobiliste ne fait pas souvent de vélo. Et pour les infractions au code de la sécurité routière,  la police existe.

Jean-François Stéphane

17.  En dépit des quelques recommandations loufoques qui frôlent l'absurde, je suis entièrement d'accord sur le comportement délinquants d'une majorité de cyclistes. Pour ma part, je me considère comme un maniaque du vélo.  Certains commentaires de monsieur Joyal me laissent penser qu'il n'a pas dû enfourcher souvent un vélo dans sa vie.

 

Concernant ses affirmations où plusieurs choisissent volontairement de ne pas utiliser les pistes cyclables, il est urgent ici d'apporter une nuance important. Il y a toute une différence entre une vraie piste cyclable et un accotement cyclable. La première est physiquement séparée de la route et donc n'est accessible qu'aux cyclistes. Dans le deuxième cas, on parle d'un simple accotement sur la chaussée dédié aux cyclistes, délimité seulement par des lignes de peinture. Ce type d'accotement est très répandu dans les zones urbaines. Dans la très grande majorité des cas, ce sont des bandes cyclables bidirectionnelles situées sur un seul coté de la chaussée. Ce type de configuration contrevient à un principe élémentaire de sécurité à vélo, soit de rouler dans le même sens que la circulation. Les cyclistes qui font fi de cette règle le font bien souvent au péril de leur vie. Le hic, c'est que si je décide d'utiliser coûte que coûte ce type d'accotement, j'ai une chance sur deux que mon itinéraire fasse en sorte que je me retrouve à y circuler à contre sens. Et c'est ça qui est dangereux. Petite illustration bien concrète, je roule sur cet accotement en faisant face aux automobiles. Arrive un automobiliste qui circule dans la même direction que moi et décide de tourner à gauche sur une rue transversale. Il n'a aucune chance de me voir. Et ce n'est certainement pas une ligne sur le bitume qui va empêcher de me faire happer. Car contre une voiture, un vélo ne fera jamais le poids. 

Le problème vient des instances gouvernementales qui n'ont aucun jugement et persistent à installer ces bandes cyclables, donnant ainsi une fausse impression de sécurité à ses usagers. Tant que l'on circule dans le même sens que la circulation, c'est parfait. Dans le cas contraire, c'est dangereux. Une façon de faire intelligente et sécuritaire serait de réserver deux accotements cyclables unidirectionnels situés de part et d'autre de la chaussée. Ce faisant, vélos et automobiles pourraient cohabiter de façon beaucoup plus harmonieuse. Alors, désolé monsieur Joyal, mais lorsque l'utilisation d'une telle bande cyclable fait en sorte que je me retrouve face à la circulation, c'est sur une base volontaire et réfléchie que je décide d'être délinquant en omettant d'y circuler. Il en va de ma sécurité.

Patrick Léger

Repentigny

 18. L'idée est excellente en théorie. Mais les autos ont des plaques, les motos ont des plaques et ça change quoi? Ça permet d'attraper les contrevenants, soit, mais il y en a toujours qui font de la vitesse et qui conduisent en état d'ébriété. Les irresponsables resteront toujours irresponsables, plaques ou pas ! De toute façon, l'application d'un tel système serait d'une lourdeur impraticable. Imaginez la bureaucratie nécessaire à implémenter et à gérer tout ça ! Et on punirait encore les bons avec les méchants.

Paul Latreille

Laval

19. Je ne suis pas un cycliste mais un automobiliste/piéton.  Puis-je vous faire remarquer que le système de plaque et de points existent déjà pour les automobilistes.  Est-ce que ce système empêche les automobilistes de passer sur les feux rouges, de ne pas respecter les interdictions de tourner, de parler au cellulaire  et ainsi de suite.

Il faut une volonté politique de faire respecter les règlements de la circulation.  Tu ne respectes pas le règlement, tu paies.  Nos gouvernements (provincial et municipaux) s'excusent presque de demander aux policiers de donner des contraventions.

Que nos gouvernements appliquent la réglementation aux citoyens utilisant l'espace commun pour nos déplacements et ça va régler beaucoup de problèmes.  Cessons de multiplier les règlements, les tables de concertation et le blabla inutiles et demandons au gouvernement de gouverner

André Villeneuve

Montréal

20. Je suis exaspéré par le manque de civisme des cyclistes et de l'immunité dont ils jouissent. J'aime me promener dans le Parc Lafontaine pour oublier la ville et, chaque année, les cyclistes y sont plus présents et plus envahissants, gâchant une bonne partie du plaisir que j'avais à m'y promener. Après plusieurs engueulades avec des cyclistes cet été, j'ai communiqué le 7 septembre avec le Service de Police de la Ville de Montréal pour me plaindre de cette situation et j'ai reçu une réponse qui montre à quel point le problème n'est pas pris au sérieux par l'administration municipale.

Dans mon courrier je me plaignais du fait que tout autour du Parc il y a des panneaux signalant aux cyclistes qu'ils doivent circuler à pied à côté de leur vélo et que je n'avais jamais vu aucun policier faire respecter ce règlement alors qu'il suffit de rester cinq minutes sur le pont entre les deux lacs du Parc pour voir des dizaines de cyclistes filer à toute allure au milieu des piétons comme s'ils étaient sur une piste cyclable.

La réponse que j'ai reçue du poste 38 est assez étrange et montre bien que les règlements concernant les cyclistes ne sont plus adéquats, vu le nombre de vélos en circulation à Montréal.

Il me dit qu'effectivement il y a des panneaux de signalisation autour du Parc, mais qu'en fait ils ne devraient pas être là , car le seul règlement en vigueur pour le Parc date de 1948 et il n'interdit pas la circulation à vélo.  À l'époque il n'y avait que quelques enfants qui faisaient du vélo et ce n'était pas un problème. Il me suggère de m'adresser aux élus pour faire changer le règlement, car les services de police ne peuvent rien faire actuellement.

Je suis d'accord pour que Montréal devienne une ville verte et j'encourage les modes de transport alternatifs comme le vélo (contrairement à M. Joyal je pense qu'il faudrait plus de pistes cyclables et moins d'autos) mais je crois qu'il faudrait mieux encadrer les cyclistes qui sont de plus en plus nombreux et peuvent devenir une nuisance quand ils ne respectent aucun règlement, envahissant les parcs et les trottoirs. Si un automobiliste nous frappe ou nous menace, on peut relever son numéro de plaque et porter plainte, les cyclistes eux sont anonymes et profitent d'une tolérance injustifiée. Avez-vous déjà vu un policier donner une amende à un cycliste ? Avez-vous déjà vu un cycliste faire une infraction ?

Guillaume Petit

Montreal

21. Critiquer dans sa carapace métallique

Cher monsieur Joyal, après la lecture de votre lettre je me devais de réagir. Vous critiquez vivement le comportement des cyclistes et vous croyez qu'ils sont une bande de délinquants. Mettons les choses au clair, pratiquer le cyclisme dans une agglomération urbaine comme Montréal est une pratique dangereuse et risquée.

 

Depuis quelque temps, je me rends travailler au centre-ville en vélo, parcourant ainsi plus d'une trentaine de kilomètres par jour. J'ai donc décidé de laisser mon véhicule automobile à la maison pour emprunter un mode de transport actif où je libère un espace automobile et je pollue moins.

Chaque jour, je suis témoin de l'agressivité et de  l'insouciance de trop nombreux automobilistes. Ceux-ci, confortablement assis dans leurs véhicules motorisés sont très peu respectueux des cyclistes. Combien de fois un automobiliste pressé tente-t-il de dépasser la file de gauche en changeant abruptement de voie vers la droite, me frôlant ainsi à plus de 70km/h pour sauver quelques secondes. La réalité est que nous sommes dans une ville agressive et individualiste, où la sécurité des cyclistes n'est pas une priorité pour de trop nombreux automobilistes. Combien d'automobilistes négligent de regarder dans leurs angles morts lorsqu'ils effectuent des virages. Dans les faits, les cyclistes sont bien plus en danger que les automobilistes protégés par plus de 2000 livres de métal et de plastique. Ma protection est ma peau, la vôtre est votre véhicule. Dans le pire des cas, vous devrez aller chez le carrossier, moi ce sera à la morgue.

Comme conclusion vous dites : «...stopper l'aménagement de nouvelles pistes cyclables et détruire celles déjà construites et qui nuisent à la circulation. » Je suis complètement en désaccord avec vous, et je ne vois pas comment inciter une ville comme Montréal à accroitre son parc automobile lui permettrait d'avoir moins de circulation. Je propose d'avoir des rues complètement dédiées aux modes de transports actifs. Un vélo de plus c'est une auto de moins.

Marc-André Larose

22.  Une réglementation de l'utilisation du vélo par un système de plaques d'immatriculation ou de points d'inaptitude qui  permettrait la réduction des comportements délinquants des cyclistes est une proposition compréhensible mais il est clair que pour plusieurs raisons elles sont indésirables. D'abord, il faut penser au coût d'un tel système que les contribuables devraient supporter. Ensuite, à une époque ou nous devenons tous être sensibles aux changements climatiques, il serait sans aucun doute contre-productif de réguler de telle sorte l'utilisation des vélos à Montréal. Ceci aurait pour effet de décourager la population à utiliser un moyen de transport vert et écologique qui a le net avantage sur l'automobile d'être nullement polluant!

 

Enfin, j'ai été interloqué puisque que les propos de Robert Joyal m'ont semblés tellement ridicules que je me suis demandé si ce n'était pas une blague. En effet, suggérer l'arrêt de l'aménagement de nouvelles pistes cyclables et même détruire celles qui existent déjà est une idée farfelue. C'est bien tout le contraire qu'il faudrait faire pour éviter que les cyclistes et les automobilistes se gênent! S'il y avait plus de pistes cyclables, il y aurait moins de frustration de la part des cyclistes et des automobilistes. Je peux vous assurer que ça ne me fait pas plaisir de circuler à vélo sur la rue Sherbrooke tous les matins et soirs. C'est pour moi une anomalie qu'il n'y ait pas de pistes cyclables aménagées sur cet axe principal est-ouest. Les cyclistes sont contents d'utiliser les pistes cyclables. Il s'agit qu'elles soient aménagéee sur les bons axes. La proposition de détruire les pistes cyclables existantes est ridicule. Elles ne nuisent pas la circulation comme Mr. Joyal le pense, elles facilitent la circulation! De plus, avez-vous pensez aux enfants qui font du vélo? Vous désireriez les priver d'un espace sécuritaire et de les envoyer dans la fosse aux cylindrés! Je n'ai plus qu'une chose à vous dire Mr. Joyal : taisez-vous et sortez de votre voiture un peu! 

William K.Richard

Étudiant en 4e année de droit, Université McGill

23. Je pédale depuis 40 ans, j'en ai vu des vertes et des pas mûres. J'ai eu une voiture plusieurs années, alors je connais les deux côtés de la médaille.

Au Québec dans notre voiture, sur notre vélo et même en patins, nous grandissons de dix pieds. Nous détenons un pouvoir que personne ne nous a attribué. Regardez les hommes et les femmes laver leur auto le samedi en pleine canicule est éloquent. Notre char ou notre vélo est souvent plus important que nos proches.

 

J'assiste régulièrement à des engueulades entre automobilistes et cyclistes pour des pécadilles. Je circule sur mon vélo dans les pistes cyclables et la rue pour me rendre au travail ou chez moi. La raison est toute simple : circuler seulement sur la piste cyclable allonge mon trajet d'au moins une demi-heure, le matin et le soir.

 

Je suis comme chaque automobiliste, j'essaie de sauver du temps. Je suis très prudent, j'arrête aux lumières, aux arrêts, je circule dans le bons sens. Je porte un casque protecteur.  À ce propos, comment se fait-il que ce ne soit pas encore obligatoire, une énormité quelle horreur. Je vois tous les jours des parents sur leurs vélos sans casque tirant une remorque.  Le petit ne porte souvent pas de casque.

Enfin je me souviens que Madame Suzanne Lareau avait déclaré ne pas être en faveur de l'obligation de porter un casque protecteur. Quelle bêtise de dire des choses semblables. La prudence est à mon avis un élément essentiel à la sécurité routière.

 

Nous pourrions atteindre l'âge adulte dans nos comportements routiers.

 

Serge De Blois

Un cycliste de 53 ans

24. M. Robert Joyal écrivait à la ministre des Transports, Julie Boulet, pour lui faire part de son idée de réglementer le vélo. Il est évident que M. Joyal ne pratique pas lui même le vélo et surtout pas pour des fins utilitaires. À défaut de quoi, il saisirait très bien que son propos n'a pas réellement de sens. D'une part, s'il faut que le MTQ et la SAAQ règlementent le vélo au point d'imposer des conditions telles que le vélo soit aussi contraignant que l'automobile, il faudra premièrement que le vélo soit reconnu sur les routes au même titre que l'automobile. Ce qui veut dire en clair, que le vélo pourra circuler dans le centre des voies routières, qu'il sera interdit de dépasser un vélo là où la signalisation ne permet pas le dépassement, ce qui ne serait pas une mauvaise idée compte tenu de la façon dont les automobilistes serrent les cyclistes sur les accotements et sur les voitures garés, comme si eux seuls avaient droit de cité sur les routes. Il faudra oublier les pistes cyclables, je refuse en tant que cycliste de devoir être réglementé autant sur la route, tout en n'ayant pas le droit d'y circuler et d'être confiné à des voies mal conçues pour satisfaire des automobilistes agressifs ou les cyclistes du dimanche.

Je pense que l'idée devrait aussi alors être appliquée aux piétons qui devraient dorénavant avoir l'obligation de porter une plaque au veston, qu'ils soient tenus de traverser aux intersections et seulement quand ils ont droit. Parce qu'un piéton qui sort entre deux véhicules au milieu d'une voie carrossable, c'est dangereux, j'en ai d'ailleurs percuté un la fin de semaine dernière.

Il faudra dorénavant aussi imposer des sanctions aux automobilistes qui font des arrêts partiels, qui n'arrêtent pas aux lignes d'arrêt comme ça se voit deux cent fois dans une journée, qui ne signalent pas leur intention de tourner à droite ou à gauche, qui ouvrent leur portière sans regarder, qui coupent les cyclistes.

Franchement ridicule, c'est l'automobiliste sur nos routes qui tue, pas le cycliste. La délinquance automobile est bien plus grave que celle des cyclistes, même si je suis d'accord avec certains points mentionnés par M. Joyal. En bout de ligne, c'est le type qui a le potentiel d'utiliser son automobile comme une arme qu'il faut réglementer plus sévèrement et auquel il faut apprendre que la chaussée ne lui appartient pas en exclusivité sous prétexte que des pistes cyclables existent..

D'ailleurs, cet octogénaire qui est décédé écrasé il y a deux semaines, l'a été parce que l'automobiliste n'a pas laissé suffisamment de place entre son véhicule et le cycliste. Il a préféré dépassé serré plutôt que d'attendre sagement derrière comme il avait été obligé de le faire si le vélo avait été plus gros que lui. Les rues de Montréal sont remplies de nids de poule et les cyclistes doivent parfois slalomer pour cause de chaussée en piètre état.  Il serait donc normal dorénavant qu'ils disposent de la chaussée au complet au même titre que l'automobile et les automobilistes n'auront qu'à attendre derrière les vélos, incluant aux feux rouges. Autrement, votre proposition est injuste et vise uniquement votre petit confort personnel M. Joyal, parce qu'avant toute chose, vous n'avez pas encore compris malgré des décennies de sensibilisation que les vélos sont aussi des usagers de la route et que cette route, vous devez la partager et être contraint de la faire parce que vous êtes le plus dangereux des deux lorsque derrière un volant. De la peinture égratignée, ça se répare, un crâne fracassé, non.

Daniel Savard

Outremont

25. La lecture du commentaire de M. Joyal me laisse perplexe.  Un tel niveau de délire est difficile à commenter car j'ai le sentiment que lui et moi ne sommes pas sur la même planète.

Benoit Desrosiers, M.Sc.

26. Dans sa lettre envoyée à la ministre des Transports, M. Joyal réclame notamment l'instauration d'un système de plaque d'immatriculation pour les vélos. La raison pour tout ça, les cyclistes sont des irresponsables et ont un comportement semblable à celui d'un enfant de cinq ans.

Oui, il y a des irresponsables, je suis d'accord.  Mais est-ce seulement les cyclistes? Les piétons sont aussi irresponsables parfois, devrait-on pour autant se munir d'une plaque d'immatriculation chaque fois que nous allons au dépanneur à pied? Pour l'information de monsieur Joyal, les policiers ont déjà le pouvoir de donner des contraventions aux cyclistes ne respectant pas le Code de la route, croyez-moi d'expérience. Votre lettre devrait plutôt s'adresser au ministre de la Sécurité publique afin que les policiers appliquent plus strictement les règles de sécurité routière auprès des délinquants.

Je sais qu'il est parfois difficile de partager la route avec les cyclistes, je suis également un automobiliste, mais les avantages sont nombreux à l'utilisation massive du vélo comme moyen de transport. Moins de circulation, moins d'émissions de CO2, diminution de notre dépendance au pétrole, plus d'argent dans nos poches, un corps en plus grande forme, moins de dépenses en frais de santé, ne sont que quelques avantages liés à l'utilisation de la bicyclette.

Enfin, monsieur Joyal suggère de stopper l'aménagement de nouvelles pistes cyclables en ville et de détruire celles déjà construites parce qu'elles nuisent à la circulation.  Oui, arrêtons tout ça, rangeons les BIXI et élargissons nos routes afin d'arriver plus tôt au travail et ne pas être dérangé par ces méchants cyclistes irresponsables. C'est complètement insensé comme raisonnement, soyons réalistes! Un peu de patience, autant à vélo qu'en voiture, ne peut qu'améliorer les relations parfois difficiles qu'entretiennent les cyclistes et les automobilistes.

Maxime Laforest, Hull

 

 

27. Maintenant que les automobilistes sont à bout de ressources ne pouvant plus payer les amendes disproportionnées mises de l'avant par notre société HYPER protectrice, que dis-je, couveuse et maternaliste, nous devons mâter la délinquance là où elle se trouve maintenant et j'ai nommé les cyclistes.

 

Je suis persuadé qu'il existe quelque part une statistique qui démontre que les cyclistes causent un nombre impensable d'accidents par leurs manoeuvres dangereuses et irresponsables. Il ne se passe pas une journée sans que les bulletins de nouvelles et les journaux relatent les aventures d'un piéton frappé ou blessé par un cycliste délinquant. Je dois demander au bon gouvernement d'obliger le port du casque de vélo, des protecteurs de coudes et de genoux de même que le port des protecteurs de poignets pour le roller !

Un peu de sérieux M. Joyal, le Québec n'a pas plus besoin de nouvelles règles ou règlements en ce qui a trait aux cyclistes que d'une autre récession. Notre société, toute aseptisée qu'elle soit devenue, doit mettre ses priorités et ses ressources aux bons endroits et une politique du cyclisme n'en fait pas partie. Déjà que notre bonne police s'attaque aux piétons délinquants qui traversent la rue entre les intersections. (billet d'infraction à mon fils de 18 ans devant le CEGEP ) Les cyclistes sont déjà régis par le code de la route et sont tenus de s'identifier au même titre qu'un automobiliste. Mon fils était tenu de s'identifier à la policière qui l'a interpelé après son dangereux geste. Si les policiers le veulent, ils ont tous les pouvoirs pour restreindre les gestes dangereux des cyclistes avec la réglementation actuelle.

Mon opinion: un peu moins de règles, lois et règlements et un peu plus de tolérance entre voitures, piétons frustrés et cycliste goujats.

Michel Leduc

 

 

28. Vélo Québec répond à Robert Joyal

 

La charge virulente de cet automobiliste envers les cyclistes a aussi visé notre organisation. M. Joyal a écrit que « dans son site internet, Vélo Québec encourage ses membres à rouler sur le trottoir ».

Cette affirmation est fausse.

Le partage de la route avec les piétons, les autres cyclistes et les automobilistes est incontournable : c'est une question de respect.

Notre message aux cyclistes est simple : il sera toujours difficile d'invoquer le manque de respect des automobilistes à notre égard si nous ne faisons pas notre part envers les autres usagers de la route.

C'est pourquoi nous publions sur notre site internet un Code d'éthique du cycliste. Le premier paragraphe de ce Code d'éthique parle justement des piétons. Nous nous permettons ici de publier quelques lignes de ce Code. Le lecteur comprendra probablement plus facilement les nuances et les bémols qui ont semblé échapper à M. Joyal :

Code d'éthique du cycliste (extrait)

« Faut-il vraiment rappeler qu'il est interdit de rouler sur les trottoirs ? Ils sont réservés aux piétons.

Mais nous apportons ici un bémol : à notre avis, pour des questions de sécurité, les enfants de 8 ans et moins peuvent rouler à vélo sur le trottoir à une vitesse raisonnable (10 km/h). Les parents qui les accompagnent devraient rouler sur la chaussée (c.-à-d. sur la rue) à une vitesse similaire.

Deuxième bémol : il peut être indiqué, également pour des questions de sécurité, de rouler momentanément sur le trottoir lorsqu'on se retrouve en zone vraiment inhospitalière pour les cyclistes (chantiers, accidents). (...) Si vous devez utiliser une piste partagée avec les piétons, mettez-vous à leur place et ralentissez la cadence. »

 

Nous déplorons également le reste de l'argumentaire avancé par ce lecteur. Les statistiques et solutions avancées ne reposent sur rien.

 

Les comportements téméraires et dangereux de certains cyclistes sont déjà punis par le Code de la sécurité routière. Et les cyclistes fautifs perdent déjà des points d'inaptitude.

 

Patrick Howe

Directeur des relations publiques - Vélo Québec

 

29. M. Joyal devrait se rendre pour quelque temps aux Pays-Bas où j'ai vécu durant quelque septannées et s'y poster à quelque intersection pour y observer les cyclistes. Dans la période où j'y ai vécu, jusqu'en 2004 et plus précisément à Haarlem en banlieue d'Amsterdam, la circulation cycliste à contre-sens était autorisée sur un grand nombre de rues, ceci pour éviter les détours non nécessaires (j'imagine sans peine la réaction de M. Joyal lorsqu'il rencontre en voiture des détours provoqués par les travaux de voierie). De plus, me disait-on à ce moment, tout automobiliste entrant en collision avec un cycliste et ce, peu importe les circonstances et la responsabilité, était passible d'une amende élevée, dans les 1000 euros.

En voiture, mieux valait donc faire gaffe aux cyclistes et leur céder le droit de passage; cela faisait partie de la culture populaire, des moeurs, tout le monde en était conscient et semblait respecter volontiers cette façon de faire, sans aucun haut le coeur.

Je ne crois pas que la majorité des cyclistes soient stupides et se lancent délibérément à l'assaut des voitures. Une majorité est prudente, ralentit aux intersections et traverse lorsqu'il n'y a aucun danger, aucun empêchement évident, aucun inconvénient pour personne; ce devrait du moins être la norme à mon point de vue, se "servir de sa tête", de son gros bon sens. Je suggère d'ailleurs que cela devienne la façon de faire (comme pour les piétons d'ailleurs), puisque leurs manoeuvres peuvent être beaucoup plus flexibles, lentes et légères que celles des automobiles. En tant qu'automobiliste, M. Joyal pourrait en convenir aussi, je ne voudrais pas me voir obligé aux intersections à arrêter l'engin, descendre de la voiture, regarder de chaque côté, puis rembarquer pour repartir le moteur et la voiture, comme les cyclistes doivent le faire lorsqu'ils s'arrêtent.

Marcel Veillette,

Automobiliste et cycliste du Centre-Ville, Montréal

30. En affirmant d'entrée de jeu que 80 % des cyclistes sont délinquants sans aucun fondement empirique, M. Joyal perd toute crédibilité pour son plaidoyer. 

J'ai vécu 30 ans à Montréal et le vélo était ma principale forme de transport (été comme hiver) pendant plusieurs de ces années. Je ne nie pas, d'une part, que la cohabitation entre cycliste et automobiliste était souvent difficile et, d'autre part, que les cyclistes avaient leur part de responsabilité pour cette situation. 

Puisque M. Joyal se fonde entièrement sur des faits anecdotiques pour appuyer son argument, j'en ferai de même. J'habite la ville de Calgary depuis le mois de mai et le vélo et la marche demeurent mes principales formes de transport. Puisqu'il y a moins de pistes cyclables qu'à Montréal, les cyclistes doivent partager les rues de la ville avec les automobilistes. Bien qu'il soit difficile de tirer des conclusions définitives avec si peu de temps de comparaison, la différence dans le comportement des automobilistes et cyclistes est frappante. Ce qui me porte à conclure que les (mauvaises) habitudes des cyclistes et automobilistes à Montréal sont beaucoup influencées par les frustrations que chaque groupe ressent, un envers l'autre.

Cela dit, je trouve que quelques-unes des recommandations de M. Joyal ont du mérite (ex. plaques d'immatriculation, points d'inaptitude). Cependant, en plaidant pour la destruction des pistes cyclables qui « nuisent à la circulation », M. Joyal révèle ses vraies couleurs, à savoir membre en règle du club des automobilistes montréalais frustrés qui, malgré leur statut de minorité, contribuent à la réputation de Montréal comme capital des mauvais conducteurs.  

Michel Arseneau

31. M. Joyal, après la lecture de votre opinion, je ne peux m'empêcher de me demander si vos propos sont ironiques ou si vous pensez réellement ce que vous avancez. Il y a longtemps que le vélo ainsi que ses aménagements devraient être favorisés, même au détriment de l'automobile. La bicyclette, contrairement à la voiture, a son lot d'avantages; perte de poids, rendement écologique et maintient de la bonne santé. L'automobile peut parfois être nécessaire, mais son usage excessif n'amène que des inconvénients. En plus d'être encombrante et gravement polluante, elle favorise la paresse et l'obésité dans notre société. Je trouve inconcevable alors que vous proposiez des mesures d'action qui servent à nuire à sa popularité! De plus, Monsieur, un cycliste met sa vie en danger chaque fois qu'il utilise son vélo. Que la faute d'un accident soit attribuable à l'automobiliste ou au cycliste, c'est ce dernier qui est le plus à risque de subir des blessures importantes qui mènent parfois à la mort. N'est-il pas injuste que celui qui fasse des efforts pour favoriser sa bonne santé et celle de la planète, soit celui qui mette sa vie en danger? C'est pourquoi, Monsieur, je trouve que vos propositions faites à la ministre des Transports sont totalement absurdes. Les cyclistes ont déjà leur lot de problèmes, inutile d'en rajouter, et le vélo en tant que moyen de transport devrait être favorisé au lieu d'être condamné par des propositions aussi drastiques que celles que vous proposez.

 

Marie-Christyne Bégin, Trois-Rivières

 

32.   Dieu merci, l'ennemi juré du vélo, Robert Joyal, est une espèce rare et, espérons-le, en voie d'extinction. Sa lettre témoigne d'une série de comportements cyclistes délinquants qu'il généralise, grossit et reproche sans distinction ni nuance, laissant entrevoir une vision de nos rues relevant de la paranoïa. Son texte révèle une haine uniforme de tout ce qui se déplace à deux roues et ses arguments dévoilent une évidente mauvaise foi à s'en faire lever le coeur. Il constate avec raison que la plupart du temps, les cyclistes "circulent dans la rue (...), dans les ruelles, les espaces publics et sur les trottoirs". Merci Monsieur Joyal pour cette observation percutante, où donc circuleraient-il sinon ? Les exemples de comportements délinquants cités sont tellement peu pertinents et inappropriés qu'ils en deviennent risibles : le cycliste qui engueule un piéton, le cycliste qui accélère pour couper la route à une auto qui tourne, le cycliste qui utilise une flûte à air comprimé (!). N'oublions jamais qu'un cycliste est un usager particulièrement vulnérable et extrêmement conscient de sa vulnérabilité. L'imprudence est humaine, mais un cycliste ne se jettera pas délibérément sous les roues d'une auto, comme il ne traversera généralement pas un feu rouge sans regarder si le passage est libre ou si un piéton traverse dans son droit. Dans les faits, certains comportements extrêmes ne devraient plus être tolérés, comme faire St-Urbain à contre-sens ou rouler sur le trottoir d'une rue commerciale bondée de monde. Tout le monde gagne à plus de civisme et de respect dans le partage de la voie publique entre ses différents usagers. À ce chapitre, tant les cyclistes que les automobilistes devraient être éduqués aux valeurs de partage de la route, de courtoisie et de respect de la présence de "l'autre". Cependant, la solution prônée par M. Joyal, de rendre obligatoire une plaque, une assurance et un permis à points pour chaque cycliste n'est pas seulement irréalisable, mais aurait un effet dramatique sur le nombre de cyclistes. Or, on le sait, la conversion du tout-à-l'auto (en milieu urbain) vers des modes de transport alternatifs, non polluants et économiques sera nécessaire et incontournable. Enfin, sa demande de ne plus ajouter de nouvelles pistes cyclables et de détruire celles existantes frise le ridicule et démontre son manque total de clairvoyance sur le sujet.

         Fervente cycliste, pas si délinquante que ça

         Claudia Citta

 

33.     Un vélo, ce n'est pas une auto

Je circule à Montréal à pied, en vélo, en voiture et en transport en commun. Mais le vélo est mon moyen de transport quotidien depuis plus de dix ans, la majorité de l'année. Si j'admets qu'il y a des comportements cyclistes irresponsables et irritants, je sais aussi que la majorité des comportements vus comme délinquants (brûler des feux rouges, circuler à sens inverse, etc.) ne présentent souvent aucun danger pour personne et qu'ils viennent souvent d'une mauvaise adaptation de nos rues aux cyclistes.

Comme l'écrivait l'éditorialiste Nathalie Collard dans La Presse du 14 juillet 2008, «le code de la sécurité routière n'a pas été pensé en fonction des cyclistes, mais bien des automobilistes. Il est temps de regarder la situation d'un autre oeil.» Elle parle des pays qui le font en France, en Belgique, aux États-Unis, entre autres, concernant les sens uniques (pouvoir y rouler à sens inverse), les feux rouges (pouvoir faire un simple arrêt ou tourner à droite), etc. Elle insiste sur le fait que «Montréal devrait adopter cette attitude de «discrimination positive» à l'endroit des cyclistes. » Je le pense aussi.

Nos villes doivent changer et le vélo doit y être respecté, valorisé et priorisé, en lui gardant sa nature fondamentale : un esprit de liberté! Non au contrôle répressif des cyclistes! Une telle attitude collective se voit à Stockholm, à Copenhague, à Amsterdam, où j'ai eu le bonheur de circuler en vélo auprès d'automobilistes autrement plus compréhensifs et respectueux que ceux d'ici. En comparaison, même si ça s'améliore, on a l'impression de circuler à côté d'une bande de frustrés (carrément jaloux que nous brûlions les feux rouge) qui sont au volant d'un véhicule puissant et meurtrier. La vaste majorité ne maîtrise même pas la règle élémentaire qui consiste à regarder avant d'ouvrir sa portière - la hantise constante du cycliste. À Montréal, 75% des morts de la route étaient des piétons et des cyclistes en 2007. On parle d'une moyenne de 6 par jour (chiffres : Projet Montréal). Qui sont les vrais délinquants? Et les vrais pollueurs?

Catherine Caron

Montréal

34.  Les transports verts constituent une priorité

 

Yakov M. Rabkin et Robert Silverman

 

L'article « Assez, l'irresponsabilité » publié le 17 septembre soulève des questions importantes. En effet, les cyclistes devraient obéir aux règles de circulation. Mais ces règles devraient prendre en compte l'expérience cycliste à Montréal que l'auteur ne semble pas connaître. 

Il est vrai que les cyclistes préfèrent le parcours le plus court pour arriver à la destination et certains roulent à contresens.  Dans plusieurs villes cyclables, comme Strasbourg, les panneaux indiquant le sens unique ajoutent : « sauf cyclistes ». Ainsi les automobilistes savent qu'ils peuvent rencontrer des cyclistes dans la rue, qui, par ailleurs, est d'habitude bien plus étroite qu'à Montréal. Par contre, dire que les cyclistes « harcèlent les automobilistes » n'a aucun sens. Le déséquilibre de forces, de vitesses et de poids ne permettrait point ce genre de harcèlement.

 

Mais surtout l'auteur ne comprend pas que le Québec, et Montréal en particulier, a pris un engagement politique pour les transports verts, une priorité de tous plutôt qu'une concession faite à ceux qui n'ont pas « encore » de voiture. La crise économique nous offre une excellente occasion de faire des percées substantielles. La bicyclette est un transport prioritaire, et l'idée de fermer les pistes cyclables va contre la prise de conscience écologique des Québécois.

 

La culture cycliste prend racine au Québec, mais il reste quelques problèmes auxquels nous proposons des solutions. Rappelons que toute mise en pratique d'une politique, surtout si elle vise à transformer les habitudes bien ancrées, doit être intégrale.

Dodo-bouleau en santé

Afin d'encourager l'usage du transport urbain chez nous, il faut déclarer la diminution constante du prix de l'abonnement mensuel, par exemple, de cinq dollars chaque année pendant cinq ans. Ainsi, les usagers verront que leur carte CAM coûtera 25$ de moins par mois d'ici cinq ans, une diminution plutôt symbolique mais indicative d'une politique ferme.

En même temps, le transport urbain et de banlieue doit devenir plus bike friendly, plus accueillant pour le vélo. C'est vrai, certaines institutions, par exemple, l'Université de Montréal, fournissent des bicyclettes gratuitement pour une journée à tous ses employés et étudiants. Ainsi, les liens entre différentes parties du campus, voire toutes sortes de sorties et de commissions, peuvent s'effectuer vite et sans pollution.

Actuellement, la bicyclette est plutôt tolérée dans le métro et dans les trains de banlieue. Le vélo est accepté dans le métro mais pas durant les heures de pointe quand on va au travail et rentre  chez  soi. Seulement deux des trains de banlieue - Deux Montagnes  et   Hudson - acceptent les bicyclettes. Les passagers sont donc poussés à   utiliser la voiture pour les trajets complémentaires : de chez soi au train et du train au travail. Cette pratique doit définitivement changer. Il faut encourager les usagers de prendre le vélo, sans limites de temps et sans suppléments de tarif.

Récréation moins polluante

 

Même ceux qui abandonnent la voiture pour aller au travail, en ont besoin pour la récréation. Afin de jouir des sentiers cyclables en campagne, il faut acheter ou louer une voiture (comme nous le montrent maintes publicités de voitures transportant des vélos). Pourtant, le  sentier du Petit train du nord pourrait devenir parfaitement   accessible par train de Montréal à Saint-Jérôme. Beaucoup de jeunes et de moins jeunes pourraient prendre le train avec leurs vélos le matin, passer la journée en se baladant en vélo et rentrer en ville dans la soirée. En fait, c'était la vocation du Petit train du nord que les Montréalais empruntaient afin de faire du ski dans les Laurentides. 

Mais aujourd'hui l'horaire du train n'est point adapté à la récréation. Il circule uniquement pour le transport de la main- d'oeuvre banlieusarde.

La France et l'Allemagne peuvent nous servir d'exemples. Tous les deux, pays producteurs de voitures et dotés d'autoroutes impressionnantes, appuient sans réserve le transport en commun et le vélo. Les rabais de famille rendent les trains de loin plus économiques que l'utilisation de la voiture et tous acceptent les bicyclettes. Chez nous, au contraire, la voiture reste incontournable pour amener la famille à Québec ou à Ottawa.

Comme le suggère l'auteur de l'article, le Ministère des transports devrait jouer un rôle plus actif, par exemple prendre la charge et mettre des panneaux uniformes pour les cyclistes, comme il le fait pour les automobilistes. Ainsi voyager de Val-David à Montréal serait plus facile pour ceux qui le font la première fois.

Les fonds nécessaires pour réaliser nos suggestions doivent provenir des taxes imposées sur la production et l'exploitation des voitures.  Il ne faut pas voir cette politique comme « anti-voiture ». 

L'Allemagne qui produit des Mercedes a mis en place une politique de transport bien plus verte que le Québec qui ne produit plus aucun auto. Le Japon, patrie de Lexus, a un système de transports en commun qui est des années-lumière du nôtre. Le Québec doit montrer au monde que nous aussi pouvons gérer notre avenir.

Yakov Rabkin est professeur à l'Université de Montréal depuis 1973; il s'y rend à vélo ou à pied. Son dernier ouvrage est Au nom de la Torah : une histoire de l'opposition juive au sionisme paru aux Presses de l'Université Laval. Robert Silverman est un vétéran de plusieurs campagnes pour  l'usage de la bicyclette et fondateur du Monde à bicyclette; il habite Val-David, tout près d'une piste cyclable.

35 Je partage la frustration de M. Joyal: les cyclistes sont souvent arrogants, prêchi-prêcha, et rageurs.

On peut comprendre en partie leur propre frustration: ignorés par les automobilistes (qui, eux aussi ont souvent tendance à jouer de leur toute-puissance sur la route, calés dans leurs sièges douillets et protéger par une inviolable  carrosserie), ils en sont réduits à prendre des risques s'ils veulent arriver à destination dans des délais raisonnables.

Résultat de cette dynamique défensive de part et d'autre: il s'installe en un rien de temps une loi du plus fort dont les piétons, derniers échelon de cette chaîne alimentaire, font les frais. Vélos sur les trottoirs, rasage de près aux traversées, sueurs froides causées par la distraction des uns, l'esprit de vengeance des autres

Il faudrait déclarer une trêve, le temps que se recrée un équilibre civique, où au compte de 1-2-3, tout le monde repartirait du bon pied en suivant les règles de la route et en respectant ses voisins de route.

En attendant ce renouveau tant attendu côté bonnes manières, cyclistes, de grâce, descendez des trottoirs.

Élise Goyette