Pâques est la fête de la vie, du Dieu vivant et du Dieu-amour. C'est toujours un dimanche, celui qui suit la pleine lune du printemps, qui a eu lieu cette année le 8 avril.

Pâques n'est pas une fête banale. Elle s'insère au moment de la grande transition qu'opère chaque vivant en lui-même, par la revitalisation apportée avec le printemps, la chaleur de la lumière, la sève dans les vivaces, la réapparition des signes tangibles de la vitalité. Cela se passe en arrière-scène de nos calendriers linéaires.

 

«Ressusciter» est un vieux mot sage. Dans le grec et l'hébreu de l'époque, ils utilisaient à leur façon deux mots dans le même ordre pour le dire: «Se réveiller.» «Se lever.»

Le sens des mots est très souvent éclairant. Une plongée dans le dictionnaire au mot «ressusciter» est inspirante: reprendre vie, être de nouveau vivant, revivre, reprendre le dessus, redevenir, réapparaître, ramener de la mort à la vie, faire renaître, réapparaître... Y a-t-il parmi ces sens l'un d'entre eux qui vous colle bien à la peau, actuellement? Qui vous donne des idées d'être mieux, différemment?

C'est le temps dès maintenant de votre grand ménage intérieur du printemps! Témoigner de la résurrection, c'est s'approcher de forces vitales spirituelles élémentaires, fondamentales, inspirantes et nourrissantes qui viennent comme des vagues infuser tout notre être! C'est choisir d'être vivant en plénitude, relancer et accroître notre dynamo intérieure d'élan vital et rayonner davantage tout autour de nous.

Ceux et celles qui portent ce surplus de vie se distinguent des autres et cela paraît dans leurs vies et dans leurs oeuvres, à qui sait le voir. Chacun a son chemin propre de vérité et il y a divers lieux à habiter.

Évidemment, le premier lieu, c'est en soi. Qu'est-ce qui serait bon, pertinent, utile pour vous maintenant? Un bon ressourcement? Un abandon à la vie pour chasser la fatigue de l'hiver? Laissez place en vous-mêmes à vos vieilles souches vivaces qui pointent à nouveau. Retrouvez vos racines vivantes!

Le deuxième lieu est dans nos relations avec la vie. Notre absolu, au plan psychologique, c'est la vie. C'est beaucoup plus fondamental que le monde matérialiste, notre environnement obligé. Avoir la foi en la vie, c'est être en perpétuelle quête spirituelle, en marge, au travers ou dedans l'une ou l'autre de nos communautés d'appartenance ou de ressourcement spirituel.

Et le troisième lieu, tout proche lui aussi, touche les personnes qui sont autour de nous, qui alimentent nos vies de leur présence à notre égard. Redonnons vie à nos relations avec des personnes proches, ressentons la vitalité de la rencontre vraie et inspirante!

Et le plus grand de tous, c'est de reprendre soin du bien commun dans des engagements contre l'ignorance, le manque d'éducation, la maladie, la pauvreté, l'exclusion sociale, la marginalisation des démunis, l'égocentrisme et l'individualisme, la cupidité du capitalisme sauvage, l'exploitation abusive des autres, la survie de notre planète, notre vie en communauté humaine. Pâques est alors la solidarité de la résurrection à l'oeuvre au quotidien.

Pourquoi ne pas vous réveiller à votre communauté ambiante, et pourquoi ne pas vous lever pour une valeur ou une cause qui vous tient à coeur, question de contribuer, si minime cela soit-il, à améliorer la qualité de vie que vous apportez à vos coins de planète? Joyeuses Pâques! Joyeuse résurrection à la vie!

L'auteur est psychologue du travail et des organisations.